James Ce que je vois, c'est qu'ils fuient le discours actuel.
C'est aux fruits qu'on reconnait l'arbre, et il n'y a plus guère de fruits.

Je vais donner un ex simple. Un maître Zen était venu s'installer en France. Il a commencé à avoir des adeptes car c'était la mode de ce genre de "spiritualité" mais au bout d'un moment de nouveaux adeptes n'arrivaient plus et même d'anciens partaient. Ce maître leur disait de seulement s'installer et de ne penser à rien. Où était l'intérêt ? Alors il a dû pour faire revenir des adeptes créer des rituels que ses adeptes devaient faire quotidiennement à heures fixes car ne penser à rien pourquoi pas mais cela ne suffit pas ... Ce maître a de nouveau eu des adeptes.

Aujourd'hui des pontes de l'Eglise font croire que les dogmes sont dépassés et si par ex un dogme nouveau voulu par les cathos depuis longtemps comme celui de Marie co Rédemptrice est balayé de la main par le père François comme une idiotie ou encore si dire que allah ou YHWH/Dieu Trinité c'est idem c'est alors noyer tout dans une bouillie indigeste sur une base instable non définie. L'Eglise aujourd'hui passe aux yeux de beaucoup comme quelque chose de non définie et donc de non attirant. Quand je dis cela je ne dis pas qu'il faut revenir au légalisme, évidemment, puisque Jésus nous en a libéré, mais dire clairement la Parole du Christ expliquée par l'Eglise depuis toujours.

katou

Je n'ai pas mis "élu pape" mais "pape élu". B16 a été élu, mais il n'est plus pape.
Mais je prends comme une preuve d'amour le fait que tu sois une lectrice aussi assidue de mes oeuvres jusqu'à en discuter talmudiquement la moindre conjonction de coordination un peu suspecte, et ceci dans le but évident - qui peut en imaginer d'autre - de me sauver. Et c'est beau de voir que même dans les cas les plus désespérés, le Chrétien garde toujours l'espérance.

B16 s'en prend au gauchisme de Fanfan comme le libéral attaque le communiste. Non que B16, authentique catholique, ait eu des discours libéraux, non grand Dieu, il l'exècre autant que l'autre, mais sa pratique contredisait sa théologie. Finalement, le pontificat, c'était une sorte de contrat avec Dieu où, en tant que personne contractante libre face à un autre contractant tout aussi libre, il pouvait décider d'une rupture du contrat, à l'issue d'une négociation dont nous aurons peut-être un jour la teneur. Il a considéré qu'il avait accumulé assez de points de retraite et atteint l'âge-pivot, et il a fait valoir ses droits, ce qui est inattaquable.

courtial B16 a été élu, mais il n'est plus pape.

Ben si il l'est toujours jusqu'à sa mort. C'est comme si tu disais qu'un prêtre ne l'était plus quand il prend sa retraite.
B16 est pape émérite.

cadmos

Oui, on est bien d'accord : c'est l'Imam caché. Du fin fond de son néant, il continue de rayonner. On peut dire "émérite", c'est joli, mais c'est un peu hors de notre portée.

Pour te le dire franchement, je suis un peu jaloux, car il réalise un fantasme mien, mais dont je peux parler sans gêne car je pense qu'il est partagé par nombre d'entre nous : une fois que je ne serai plus là, quand je serai mort, j'aimerais bien pouvoir voir encore ce qui se passe, même sans pouvoir rien y changer : par exemple, ce que deviennent mes enfants, les gens que j'aime, les voir avec une bonne vie, heureux. Et plus égoïstement : qu'est-ce qu'on dit de moi, quelle trace ai-je laissé ? Ou plus anecdotiquement, me marrer en voyant Macron rater une marche à sa descente de l'avion et se ramasser la gueule sur le tarmac au vu de toutes les caméras du monde.
Bref ne plus être là mais y rester un peu quand même. Y rester comme ce qui est mort, ce qui ne pèse rien et ne change rien, juste un regard.
Le fantasme d'Amadeus, si tu veux, avec la différence que si Benoit aime Dieu, on ne sait pas si c'est réciproque, alors que dans le cas de Mozart, Dieu l'aime, c'est sûr.
Ratzinger se la joue statue du Commandeur, il est mort mais il revient on ne sait comment et les épaules sont un peu frêles.

Le rappel : François est à l'avant-scène et Benoit sort du fond. Il est mort, hein, mais il sort quand même. Lui, il a réalisé son fantasme, c'est pour ça que je suis jalmince.

L'analogie a ses limites : dans l'opéra de Mozart, Le Commandeur a des raisons d'avoir la haine, Don Juan l'a buté parce qu'il était un vieillard chieur qui contrariait ses projets. Le point commun est que c'était un gros réac, quand même.

courtial Oui, on est bien d'accord

Deux copains ou plus, inséparables.