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Pour ceux qui en douteraient encore, la capitalisation va supplanter peu à peu la retraite par répartition et gaver la finance mondiale, qui se régale à l'idée de mettre la main sur des dizaines de milliards d'épargne-retraite.
Depuis plusieurs années, BlackRock se montre extrêmement intéressé pour mettre la main sur une partie de l'épargne des Français, afin de l'orienter vers l'épargne-retraite. Dans une note à destination du gouvernement français publiée en juin 2019, et exhumée par Mediapart, BlackRock regrette que les régimes comme le Perco et le Perp, créés en 2003 et permettant de se constituer une épargne retraite individuelle, n'aient attiré que 130 milliards d'euros. Un niveau "décevant par rapport à l’épargne déposée en liquidités (1 500 milliards d'euros), les produits d'assurance-vie en euros (1 600 milliards d'euros) ou les investissements directs/indirects en actifs non financiers (plus de 7 600 milliards d'euros)".
Mais BlackRock voit dans la loi Pacte (relative à la croissance et à la transformation des entreprises), votée en avril 2019, une formidable occasion d'introduire un système de retraite par capitalisation au côté du système par répartition existant. Dans la note exhumée par Mediapart, le fonds de pension chante les louanges de cette loi qui propose notamment des allègements fiscaux pour les cotisations versées sur ce type de produits. Et délivre toute une série de recommandations au gouvernement pour les promouvoir. Par exemple, "mettre en place des incitations comportementales pour accroître le niveau des contributions volontaires", ou encore "imposer à terme la mise en place de dispositifs d'épargne retraite à adhésion automatique".