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une fois Dieu dégagé de sa position et sa place laissée vide (...) on doit bien mettre un truc à la place. C'était la préoccupation de Nietzsche, en première approche. Mais il disait que ce qu'on voulait mettre à la place (le nationalisme, principalement, et le socialisme) ne pouvait pas tenir le coup, au moins pas aussi longtemps que Dieu, et il essayait de montrer pourquoi ça ne peut pas vraiment marcher, et même que ça aggrave la situation.
Tiens, justement le sujet dont je vous entretenais hier soir et à propos duquel vous m'avez moqué... Passons.
Je serais curieux de connaître la référence à laquelle vous songez et sa ligne argumentaire. Je connais de lui deux arguments :
D'abord il était un opposant des nations en général, et de la démocratie : il souhaitait une tyrannie impériale et aimait la vie de cour. Inutile d'épiloguer.
Ensuite il était opposé à une sorte de tartufferie nationale qui faisait rejeter aux Allemands toute institution française, promouvait une supériorité innée et appelait à conquérir le voisin.
Or il me semble qu'il y a un monde entre cela et la revendication du droit à jouir d'une communauté nationale souveraine, fondée sur l'idéal transcendant d'une communauté maîtresse de son destin au travers des âges.
Nulle part je n'ai vu quelque chose qui ressemblait à ce que vous décrivez : une démonstration que tout idéal national serait vouée à disparaître plus vite.
Et puis d'ailleurs, quand bien même, toute fondation transcendantale n'est-elle pas vouée à disparaître ? La question n'est pas de bâtir un monument éternel mais des institutions fonctionnelles et désirables.