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**Lorsque la révolte éclate en mars 1793, de nombreuses violences sont commises par certains groupes d'insurgés. Celles-ci tendent cependant à se raréfier à mesure que s'établit un semblant de discipline dans l'armée catholique et royale. À la suite des succès initiaux, les Vendéens font de nombreux prisonniers. Plusieurs d'entre eux sont utilisés en mars et en avril comme boucliers humains, notamment à la bataille de Jallais, à la bataille de Chemillé et à la bataille de Saumur. Cette tactique, inefficace car les prisonniers réussissent souvent à s'échapper, est cependant abandonnée par la suite1.
Des chefs vendéens, comme Charette, proposent alors des échanges de prisonniers, mais ces propositions sont rejetées par les républicains qui refusent toute négociation avec les rebelles2,3. Les prisonniers sont alors internés, cependant leur traitement varie beaucoup selon les chefs, ainsi d'après l'officier vendéen Lucas de La Championnière, au printemps 1793, à Legé, dirigée par Charette, les exécutions sont rares tandis qu'au Port-Saint-Père, les rebelles commandés par La Cathelinière exécutent tous leurs prisonniers4. Dans l'armée du bocage, les généraux d'Elbée, Bonchamps, Lescure et Henri de La Rochejaquelein font preuve de clémence5, (ainsi D'Elbée réussit à empêcher ses hommes de massacrer 400 prisonniers après la bataille de Chemillé6, Lescure met fin à un massacre et sauve plusieurs centaines de républicains lors de la première bataille de Châtillon7, tandis que Bonchamps, mortellement blessé à la bataille de Cholet, parvient, quelques heures avant sa mort, à empêcher ses hommes de massacrer 4 000 à 5 000 prisonniers républicains qui sont ensuite relâches8). En revanche le général Marigny n'épargne presque jamais ses prisonniers9. Lucas de La Championnière, officier dans l'armée du Marais rend également compte, en septembre, des différences avec la Grande Armée ou armée du bocage : « L'esprit des paysans qui composaient les détachements de la grande Armée, était bien différent de celui qui régnait parmi nous. Les nôtres pillaient, battaient et juraient comme de vrais soldats ; les autres dans ce temps là revenaient du combat en disant leur chapelets, ils faisaient prisonniers tous ceux qu'ils pouvaient prendre sans les tuer et rarement s'emparaient de leurs dépouilles10. »
En Anjou et dans le Haut-Poitou, les habitants patriotes sont soumis à une très étroite surveillance tandis que les soldats républicains sont maintenus en prison. D'après des témoignages de captifs républicains, à Mortagne-sur-Sèvre les 2 000 prisonniers sont bien traités par la population, les gardiens et le général Sapinaud11,5. À Châtillon-sur-Sèvre cependant, où sont enfermés 3 000 prisonniers, le gardien agit de manière brutale en faisant exécuter les captifs qui cherchent à s'évader5.
Après les victoires de mai 1793, les Vendéens font un nombre de prisonniers encore plus considérable mais ne sont pas en mesure de les garder. Une proposition du général Donnissan est alors adoptée par l'état-major vendéen, les prisonniers sont relâchés contre le serment de ne plus prendre les armes contre les Vendéens, ils sont ensuite tondus afin de pouvoir être reconnus s'ils trahissent leur serment, les tondus repris seront fusillés5. Ainsi 3 000 prisonniers républicains sont relâchés après la bataille de Thouars12, 3 250 après la bataille de Fontenay-le-Comte13 et 3 000 à 11 000 après la bataille de Saumur14. Il y aurait eu peut-être jusqu'à 25 000 prisonniers républicains tondus5. La Convention nationale refuse cependant de reconnaître la validité de ce serment, les soldats tondus sont renvoyés au combat une fois leurs cheveux repoussés. Le 22 juin, la Convention décrète que tout homme qui prêtera ce serment à partir de cette date sera « déclaré lâche et déserteur de la liberté, comme tel privé du droit de citoyen pendant dix ans [...] mis en état d'arrestation15. »
À partir de l'été 1793, le conflit devient plus brutal. En septembre l'armée de Mayence est envoyée dans l'Ouest. Celle-ci avait capitulé devant les Prussiens après le Siège de Mayence puis mise en liberté contre le serment de ne plus combattre la Première Coalition. Bien que les Vendéens n'aient pas été mentionnés dans les termes de la capitulation, l'état-major de l'armée catholique et royale les déclare traîtres à leur serment et proclame qu'il ne sera pas fait de prisonniers Mayençais16. Lors de la bataille du Pallet, les blessés de l'Armée de Mayence sont massacrés par les Vendéens, en représailles les Mayençais décident à leur tour de ne plus faire de prisonniers17.
Pendant la Virée de Galerne, un certain nombre d'exécutions sommaires sont commises par les Vendéens, des blessés sont achevés à la bataille de Pontorson tandis qu'à la bataille de Dol les républicains qui se rendent sont aussitôt abattus. La plupart des républicains capturés par les Vendéens sont cependant épargnés. À Fougères, 400 à 800 prisonniers sont relâchés après avoir été tondus18,15, ceux pris à Avranches sont également libérés19, ainsi que les 200 soldats capturés lors la prise du Mans20. Le général en chef Henri de La Rochejaquelein libère également 150 blessés républicains à Antrain21.
Contre les colonnes infernales, les Vendéens ne font plus de prisonniers, les républicains capturés sont presque toujours exécutés22.
Lorsque la deuxième guerre de Vendée éclate en 1795, le général Charette capture 200 à 400 républicains lors de deux attaques surprises. Un échange de prisonniers est proposé aux républicains mais il est refusé par ces derniers23. En août, Charette ordonne l'exécution de tous ses prisonniers en représailles des massacres de Quiberon, six hommes seulement sont épargnés24.
Le nombre total des victimes d'exactions vendéennes n'est pas connu, 1 000 à 3 000 sont tués lors des principaux massacres (Machecoul, Châtillon, Le Pallet, Bouin, la route de Cholet et Belleville). Plus quelques milliers d'autres lors d'exactions de moindre ampleur.**
Si tu remplaces les émires et les princes par une république démocratique et laïque en Arabie saoudite.... pas sûr qu'on évite ce genre d'insurrection.