4BIN Voici mon raisonnement :
1) en 2017 M. Macron a emporté son élection non pas (seulement) sur son programme, mais sur la capacité qu’il présentait aux yeux des électeurs à «faire barrage au F.N.» - il ne s’agit pas là d’un jugement de valeur de ma part, je reprends simplement les termes bien souvent utilisés par les équipes de campagne.
2) au deuxième tour de la présidentielle, contrairement à ce qu’on fait la plupart des candidats arrivés au deuxième tour de la présidentielle dans les élections précédentes, M. Macron a refusé de tenir compte des candidats non qualifiés qui appelaient pourtant (ou qui auraient pu le faire comme M. Mélenchon) à voter pour lui pour «faire barrage au F.N.». Il leur a répondu par un ultimatum : «C’est mon programme ou le F.N.» (en substance).
Je pense donc que s’il y avait un 3ème candidat de l’union de la gauche qui ferait mettons entre 20 et 30% des intentions de votes, les deux faits que je viens de mentionner joueraient cette fois contre M. Macron.
En effet, il se pourrait alors que de nombreux électeurs pensent qu’en définitive, M. Macron ne soit pas le meilleur candidat pour «faire barrage au R.N.». Ces électeurs voteraient donc alors pour le candidat qui, à leurs yeux, soit le plus susceptible de «faire barrage au R.N.». Le candidat de l’union de la gauche aurait alors ces chances.
Ce n'est pas le programme de Macron qui l'a fait élire, je suis d'accord. Plutôt sa manière de le présenter, peut-être ? "Parce que c'est notre projeeeet", je pense que ça a dû galvaniser les foules.
Blague à part, je ne vois pas émerger le moindre début du soupçon d'un commencement d'une "union de la gauche". Elle est de fait éparpillée façon puzzle et personne à gauche ne va entamer les moindres pourparlers pour arriver à quelque chose de ce genre. En politique, il faut d'abord, il faut aussi (même si ce n'est pas : seulement) une volonté, et la volonté, je ne la vois nulle part.
Le programme "barrage à Marine" est quand même un peu chiche d'une part - "abstraitement négatif" dirait peut-être Hegel - et surtout il n'a rien de spécifiquement de gauche. Cela a pu aussi bien bénéficier à Sarkozy qu'à Hollande, qu'à Macron, à tous les libéraux, quel que soit leur positionnement sur cet axe gauche-droite, raison pour laquelle certains affirment non sans apparence qu'il perd du sens.
Quand vous parlez de 20-30%, je ne vais pas vous opposer des sondages que je n'ai pas non plus, mais si je m'en tiens aux résultats électoraux effectifs (européennes, pour les dernières), je ne trouve pas les 20-30%, à moins d'imaginer des alliances pas du tout à l'ordre du jour et qui ne seraient de toute manière qu'une nouvelle mystification. Faure et Ruffin, Glucksmann et Roussel nous jouant un remake d'Embrassons-nous Folleville, ça fait un scénario de littérature fantastique, de science-fiction très aventuré.