Pour reprendre vos réponses respectives, je dirais qu’en effet, Mme Le Pen pourrait échouer pour la deuxième fois en 2022 , c’est un scénario tout à fait plausible. Par contre, comme je viens de l’écrire, je ne suis toujours pas convaincu que le chantage au R.N. fonctionne à nouveau. En tout état de cause, si le chantage fonctionne, il va s’émousser sérieusement et çà pourrait donner du 51 % contre 49 % au deuxième tour.
Avec le chantage qu’il a utilisé, M. Macron a cru pouvoir baillonner toute possibilité de contestation (notamment sociale) de la part des Français.
A son grand étonnement, la contestation est parvenue à s’exprimer ; ce fut l’épisode (Saison 1) des Gilets jaunes.
Or ce mouvement a trois caractéristiques :
1) Ce n’est pas un parti politique mais une agrégation hétérogène de toutes les rancœurs accumulées et non exprimées contre le pouvoir en place,
2) C’est un mouvement qui au maximum a sans doute dû compter entre 500 000 et un million de personnes (sur les barrages des ronds points),
3) C’est devenu au fil du temps un mouvement de contestation par procuration ; bien des gens qui ne défilent pas nécessairement dans les rues le samedi adhérent néanmoins aux revendications des Gilets jaunes.
Que vont voter les Gilets jaunes (s’ils votent) à la présidentielle, qui est une élection nationale ? Les résultats des européennes ne permettent sans doute pas de s'en faire une idée suffisamment précise.
Annexe : le chiffrage du nombre de gilets jaunes et de barrages entre les 17 et 19 novembre 2018
Etant donné que je pense que certains vont me demander comment j’arrive au nombre de un million, je vais narrer l’anecdote que j’avais déjà postée dans le précédent forum politique.
Le lundi 19 novembre (soit deux jours après le 17 novembre date de démarrage des Gilets jaunes), je me rendais à mon travail en voiture (30 km environ) en région Poitou-Charentes. A la sortie de ma commune j’ai rencontré un premier rond point barrage filtrant, j’ai fait une vingtaine de kilomètres et là une voie était fermée par un autre barrage. Je contourne l’obstacle et en centre ville (de mon lieu de travail), je rencontre un troisième barrage filtrant. J’ai mis la radio et j’ai entendu le ministre de l’intérieur, M. Castaner, expliquer qu’il ne restait en France que 200 barrages.
Assez agacé par ce chiffrage surréaliste, je me suis livré à un petit calcul statistique très basique :
Si je reprends le chiffre donné par M. Castaner, la probabilité que j’avais de rencontrer un barrage ce jour là et à cette heure là, était de Nombre de barrages / Nombre de ronds points.
Soit : 200/45000 = 0,004 c’est-à-dire 4 chances sur mille.
Source : nombre de ronds point entre 40 000 et 50 000
http://www.lefigaro.fr/social/2017/12/28/20011-20171228ARTFIG00005-la-france-indetronable-championne-du-monde-des-ronds-points.php
Mais je n’en ai pas rencontré 1, j’en ai rencontré 3.
Ma probabilité d’en rencontrer 3 était donc de
(0,004)3 = 0,004 * 0,004 * 0,004 = 0,00000008779149520
J’avais 1 chance sur 11 millions de rencontrer les 3 barrages. A titre de comparaison, pour gagner avec 6 chiffres au loto au premier rang est de 1 chance sur 19 068 840. Quel veinard j’étais !
Je me suis ensuite livré à un autre calcul.
J’avais fait 30 km et j’avais rencontré 3 barrages. J'ai supposé que mon échantillon de 3 barrages pour une surface de 30 km x 30 km était représentatif.
Et encore s’agissait-il d’un minorant car je n’avais pas rayonné dans tout le secteur de 90 km² donc il y avait peut être d’autres barrages que je n’ai pas vus. Mais retenons néanmoins ce chiffres de 3 barrages pour un secteur urbain de 90 km², d’autant que le centre des grandes agglomérations avaient moins été touché par barrages de ronds points.
La France métropolitaine compte 550 000 km², et 119 000 km² de zone urbanisée
(Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/1280970)
Le nombre de barrages sur les 119 000 km² en calculant le nombre de secteurs de 90 km² sur les 119 000 km² et en multipliant par le nombre de barrages sur une section de 90 km², à savoir 3 barrages, j'obtiens (119 000/90)*3=3966.
La conclusion que je tire de cela est que, le jour où M. Castaner annonçait qu’il ne restait plus que 200 barrages, il est donc plus vraisemblable qu’il y en avait entre 3 000 et 5 000 et qu’ils mobilisaient entre 15 000 et 5 000 personnes (si l’on compte entre 5 et 10 personnes par ronds points).
Rappelons également que le 19 novembre, plusieurs barrages constitués le 17 avaient démobilisé. Ainsi, le samedi 17 novembre, il y avait davantage de barrages et de personnes mobilisées par ronds points, mettons entre 5000 et 10000 ronds points avec entre 10 et 100 personnes, c’est-à-dire entre 50 000 et 1 000 000 \qed