Poufpouf
réalité sur le fond tu ne fais là que colporter ici les arguments qu’utilisait alors le PCF contre les hommes politiques en charge de la lutte contre « les évènements ». Mais avec la fidélité envers l’Histoire qui a toujours été l’attitude du PCF face aux réalités historiques. Du moins pendant la période stalinienne.
Ce que ton « copain » t’aurait raconté à propos d’un algérien qu’il aurait « découpé en rondelles », vivant au départ, montre seulement que tu ignores ce qui s’est réellement passé durant la Guerre d’Algérie. Toutes les exactions qui peuvent être reprochées à l’armée française, exactions qu’il n’est pas question de nier, étaient exécutées selon une répartition précise des tâches.
Que parfois des appelés se soient retrouvés amenés à « éliminer » un FLN ou supposé tel, lors de l’une des « corvées de bois » devenues célèbres, est un fait indéniable. Mais rare. L’on ne demandait pas n’importe quoi aux appelés. Et il n’a jamais été demandé à un appelé de découper en rondelles un algérien, surtout s’il était vivant au départ. Et pour ce qui est de découper un algérien en rondelles, cela ne s’est jamais passé sous le couvert d’une opération militaire. Il ne faut pas oublier que durant les Évènements, les différences obédiences politiques algériennes se flinguaient abondamment en vue de la future répartition des pouvoirs après le conflit. Et laisser imputer à d’autres la responsabilité de ce que l’on a fait soi-même de regrettable, est une action à recommander en période troublée, ou certains seront amenés à se justifier, et d’autres à accuser.
Qu’après le passage d’une unité française dans un secteur réputé sous contrôle du FLN, des cadavres trop nombreux soient décomptés, est malheureusement l’un des écarts et dommages collatéraux de toutes les guerres. D’autant que les « évènements » mêlaient étroitement une véritable guerre civile entre différentes factions politiques algériennes et un combat de « libération » contre l’armée d’occupation d’un pays étranger. L’on finit fréquemment par ne plus savoir qui fait quoi et dans quel but. Et lorsque l’on rajoute le fait qu’une partie des militaires occupants se sentent eux-mêmes devoir se prononcer contre leur propre armée nationale, tout est présent pour que l’on parvienne à faire effectuer, à faire supporter, n’importe quel acte aberrant . Et surtout, ensuite, à une réécriture totale des faits. Surtout quand le parti communiste était l’un des acteurs de cet esprit anti-armée française.
Par contre, certaines opérations, tu cites le village rasé, n’était jamais demandé à la Légion. Ce qu’il arrive classiquement dans ce type de conflits, c’est qu’après un accrochage « difficile » les protagonistes qui viennent de passer des moments difficiles, finissent par « calmer leurs nerfs », en achevant ceux des ennemis contre lesquels ils se battaient. C’est une réaction parfaitement justifiée, sinon justifiable, de militaires « d’action », après des moments difficiles.
Mais la très grande majorité de exactions reprochées à la France n’ont pas été le fait de la Légion, mais d’unités parachutistes souvent effectivement composées d’appelés. Un certain nombre d’appelés ont malheureusement trouvé dans certains types d’action, une activité qui ne leur déplaisaient pas, bien au contraire. Les missions confiées à la Légion ne sont pas dans le domaine du « maintien de l’ordre ».
D’autre part, les exécutions de prisonniers sont parfois malheureusement le corollaire inévitable de certaines opérations militaires. Une unité en opération « délicate » peut être amenée, si elle veut exécuter sa mission, à ne pas garder de prisonniers. Dans l’impossibilité de les garder avec eux, ou de les laisser sur place. Cela empêcherait de poursuivre l’opération dans de bonnes conditions d’exécution. D’où dans la majorité des cas les « corvées de bois », durant lesquelles un prétendu fuyard est censé avoir voulu s’enfuir.
C’est profondément regrettable, mais c’est consubstantiel aux conflits armés. L’on fait la guerre avec des armes, pas avec des Codes de Lois et des bonnes intentions.