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Certainement. Je l'ai lu il y a bien longtemps et votre intervention me donne envie d'y revenir ! Je me souviens juste de la prouesse de Zweig : il rend humain un type qui est au premier abord une ordure de la pire espèce.
Pour plus de rigueur historique, le bouquin de Tulard mentionné par Paix-Haine sera plus sûr. Très solide et donnant toutes les garanties nécessaires. Zweig est un génie, mais dans le genre littéraire.
Ce qui fascine chez Fouché, c'est la façon dont il a réussi à se maintenir dans une période où personne n'a pu gérer quoi que ce soit, emporté par le tourbillon de l'Histoire. Par exemple comment il a réussi à ne pas se faire couper la tête sous la Terreur ou après Thermidor.
Robespierre détestait Fouché et lui aurait volontiers fait couper la tête. Il n'en a pas eu le loisir, c'est Fouché (et quelques autres) qui a eu la tête de Robespierre.
Ce que Robespierre reprochait à Fouché, c'était d'abord une conception politique, et même quasi philosophique. La pensée révolutionnaire de Robespierre avait des aspects religieux, que Fouché récusait entièrement. Son athéisme et sa position anti-chrétienne radicale et éradicatrice insupportaient Robespierre.
Plus important était la question de la Vendée. Fouché s'est montré comme un grand criminel de masse . Dès que Robespierre est arrivé au Comité de Salut Public, il a réclamé le retour immédiat de Fouché, Carrier et autres facteurs d'atrocités - atrocités qui furent attribuées à Robespierre, alors qu'il les a dénoncées et a imposé le rappel immédiat à Paris de ces révolutionnaires éradicateurs...
Son parcours sous l'Empire, sa vision de la Police, enfin toute sa carrière est quelque chose d'assez fascinant et époustouflant. Un beau sujet, assurément !