filochard
1- La dissuasion telle que vous la défendez surestime l'homme en tant qu'agent rationnel. Elle fait du délinquant et du criminel un homme qui ne raisonne qu'en termes de coûts et d'avantages, et nie par conséquent les différents facteurs qui peuvent favoriser le crime ou le délit. En gros, elle nous explique que le criminel ou délinquant est responsable, qu'en vertu de son seul libre-arbitre de la volonté, et qu'il suffit comme traitement de lui faire changer de volonté, de susciter une métanoïa par le bon prêche et les baffes.
Une fois cela dit, si l'on se fixe la tache de « rééduquer » certains délinquants, ce qui suppose de changer certaines déterminations, comment faire ? Cela complique le problème.
2- Prenons le cas, comme vous dites du prisonnier qui sort : si l'ex-prisonnier est renvoyé chez lui, par exemple dans son quartier, où ses anciennes fréquentations l'attendent, la réinsertion ne commence peut-être pas sous les meilleures auspices ; s'exiler à 500 km est sûrement un peu plus intelligent que de compter sur sa seule capacité de résistance ? Mais, le prisonnier à sa sortie, n'a-t-il pas besoin d'un peu d'aide, de ses proches ?