wissenfichte
Une définition de la politique, comme gestion de la cité, est simple, c'est les relations de cette définition avec le champ de l'éthique, qui pose problème.
Mais qui choisit ce qui est éthique ? Vous dites "l'éthique" et non pas "une éthique". Cela laisse entendre qu'il y a un dogme absolu, et donc que les autres sont dans l'erreur. Or s'il existe un dogme absolu, celui-ci doit être absolument imposé, contre le peuple et tous ceux en désaccord, nécessairement par la violence d'état.
L'erreur de la société judéo-chrétienne est de raisonner en termes de dogmes, plutôt qu'en termes de personnes. Or le pouvoir agira toujours selon son intérêt, ce qui implique parfois de se soumettre librement à ce qu'il considère comme éthique. Et même si le pouvoir souhaitait se soumettre perpétuellement à ses dogmes, le choix de ces dogmes n'est pas neutre, et tout dogme doit être interprété au regard de la circonstance.
La vraie question n'est donc pas quel dogmes, mais qui doit décider ?
Un vice ancien, mais aussi redevenu très contemporain est de poser qu'un type de régime politique est plus moral
Tout pouvoir se légitime. Hier, aujourd'hui, demain. Hitler allait imposer une paix de mille ans et réparer les torts faits aux Allemands. Staline allait émanciper les prolétaires. Aujourd'hui la république coloniale nous sacrifie pour faire advenir l'humanité 2.0 et l'Aube nouvelle, et expier nos péchés.
Cette propension légitimatrice est d'autant plus forte dans les sociétés obsédées par le concept de bien, de mal, et de péché. Et nulle autre que la société judéo-chrétienne ne surpasse cela - il me semble.
La politique, soit comme théorie, soit comme pratique, est clairement anti-éthique.
"Anti" ? Certainement pas. Occasionnellement contraire à telle ou telle éthique, à la rigueur.
D'ailleurs, la théocratie libérale qui se fonde sur les textes sacrés des droits de l'homme n'est-elle pas précisément un exemple de pouvoir politique fondé sur une éthique ? Tout comme l'Iran qui se fonde sur le Coran. Il ne s'agit pas ici d'une légitimation mais bien d'une ambition dogmatique.
L'Histoire est l'Histoire des guerres". Or l'Histoire est le récit des faits issus de politiques.
Deux définitions douteuses embouties l'une dans l'autre font une démonstration douteuse.