chevalier-du-temple Trois peuples barbares s'établirent en Gaule : les Wisigoths, les Burgondes et les Francs. Seuls parmi les peuples venus de Germanie, les Francs devaient avoir une destinée durable, c'est la raison pour laquelle ce royaume a donné son nom à notre pays.
Par sa conversion Clovis gagna le coeur des Gaulois. Avant les Francs, c'est la civilisation romaine qui dominait en Gaule, mais cette civilisation était trop malade pour être sauvée. Les armées impériales n'étaient plus capables de s'opposer à la formidable poussée des envahisseurs. L'administration impériale était disloquée et quand finalement le monde antique s'effondra, seule l'Eglise resta debout pour sauvegarder les vestiges de la civilisation.
bon je reviens ici après un certain temps ....
oui la Gaulle romaine fut partagée entre des nations germaines qui étaient auparavant administrateurs et défenseurs des marches impériales et qui progressivement prirent le pouvoir localement. Tout celà est bien connu.
La question que j'amène est de savoir à quel moment on peut parler de "France".
S'agit-il d'un "nos ancêtres les Gaulois" ou d'un "nos ancêtres les Francs" ou autre chose encore?
Voyez la question, en termes d'identité nationale?
Clovis se convertit tardivement au christianisme, la Gaule, et pour le moins la Gaule des villes, avait été déjà bien christianisée depuis la légalisation au début du 4è siècle sous Constantin ("Edit de Milan").
La conversion de Clovis date du début du 6è s. Et après qu'il ait battu les Wisigoths, avec l'assentiment de l'empereur, càd. de Constantinople.
La conversion de Clovis s'inscrit clairement dans le processus d'élévation dignitaire des Francs qui ensuite plus tard décideront que le centre de la chrétienté et du monde, est Rome et pas Constantinople.
Là-dessus si les Gallo-Romains sont des celtes latinisées, les Francs sont des boches qui parlent boche pour le dire de manière terre-à-terre, et bas-latin avec le clergé et les élites gallo-romaines et romaines.
Ni un gallo-romain ni un allemand n'ont de degré de proximité avec ce qui deviendra un français.
J'amène la question de la langue comme trait national fédérateur, évidemment.
L'historiographie officielle, celles des manuels d'Histoire pour les petits, trace toujours des lignages les plus anciens possibles, Mais les faits réels au fil du temps sont encore autre chose.
La question de la langue est elle-même problématique, et c'est là où j'évoquais la langue d'oc et la langue d'oil. Schématiquement les troubadours à la Bernard de Ventadour et les trouvères à la Chrétien de Troyes. Les deux phares des bouquins de français de 6è et 5è dans le temps.
Mais! lorsque je lis du Bernard de Ventadour, je lis en gros du catalan pas du français, et lorsque je lis du Chrétien de Troyes c'est déjà plus du français.
D'autres textes un peu plus anciens c'est du wallon, pas du français. Encore une fois pour schématiser.
Du coup ça me remémore un article de revue historique, dans le temps, où la question était débattue:
Quels sont les dialectes romans? Que pouvaient connaître les Carolingiens
pour aller à la conclusion en sautant l'exposé historique:
la vie de ces derniers Carolingiens dans les vallées de l'Oise et de l'Aisne, dans les quelques «palais » qui leur restent et où ils sont de plus en plus confinés, les forçait à apprendre la langue de leurs derniers fidèles. Depuis fort longtemps, sans doute depuis le VIIIème siècle, le germanique n'était plus compris en cette région .
Il est significatif que le représentant de la dynastie qui va supplanter les descendants de Charlemagne, Hugues Capet, ne savait pas l'allemand. Son ancêtre Robert le Fort était cependant d'origine saxonne ou plutôt rhénane, mais la vie de Robert et celle de ses fils en leur jeunesse s'écoulèrent dans l'Ouest de la Gaule, pour la défense du cours inférieur de la Loire contre les Normands: or cette région où l'on ne rencontre aucun établissement franc, n'a pas connu l'usage du germanique.
le christianisme est une composant de l'identité française, mais la langue en est l'autre.
Les Francs ne sont pas des ... français.
Cet historien ensuite mentionnait cette différence que je notais entre français et wallon:
Le dialecte roman dont va user la nouvelle dynastie ne sera pas celui qu'ont pu connaître les Carolingiens et qui était le «picard » ou plutôt son ancêtre. Fixés à Orléans et à Paris, les Capétiens ne pourront picardiser. Le dialecte officiel et littéraire, le «français » par excellence, sera l'idiome roman parlé entre le cours moyen de la Loire et le cours moyen de la Seine. Si la dynastie carolingienne avait pu triompher des ambitions capétiennes, le «bon français » eût été l'idiome usité à Laon et à Compiègne.
Clovis était absolument un boche qui parlait allemand et un païen qui s'était fait baptisé parce que celà conférait un prestige associé à la splendeur impériale romaine.
Charlemagne était aussi clairement un boche et son empire un empire allemand.
L'Histoire de France vue ainsi, sous l'angle des croyances sociales et sous celui de la langue, démarre avec les boches complètement débochés (oui bon ça ne casse pas des barres, mais il est tard ...) càd. Hugues Capet.