Certes, la France n'est pas intervenue directement en Espagne pour empêcher Franco de prendre le pouvoir, cependant, elle a été au bord de l'intervention.
En effet, le 15 mars 1938, le second gouvernement de Front populaire, propose d'adresser à Franco cet ultimatum : << Si dans un délai de vingt-quatre heures, vous n'avez pas renoncé au soutien des forces étrangères, la France se réservera de prendre toutes les mesures d'intervention utiles. >>
Sur ces entrefaites, le front d'Aragon s'effondrant, Negrin, le chef de la République espagnol arrive à Paris pour implorer que la France renonce à la non-intervention et que la frontière française soit ouverte. A ce moment, la France est au bord de l'intervention ouverte. Mais Daladier objecte car une intervention directe en Espagne serait considérée comme un "casus belli" par l'Allemagne, et sans aucun doute, l'Italie et la Grande-Bretagne se désolidariseraient de la France. Deux jours plus tard, le 17 mars, le Conseil des ministres accède partiellement à la requête espagnole. La France n'intervient pas directement mais elle ouvre ses frontières. Des armes, notamment russes, recommencent à passer les Pyrénées. Mais les chefs d'état-major sont fermement opposés à l'envoi d'un corps motorisé au secours de la Catalogne.
Après la chute de Léon Blum, le nouveau gouvernement Daladier, soutenu par des socialistes, favorise encore davantage le passage des armes en Espagne. Les historiens parlent de dizaines de milliers de tonnes de matériel de guerre à destination de l'Espagne entre avril et mai 1938. Mais, dès le mois de juin, sous la pression de l'Angleterre, Daladier n'a pas d'autre choix que de fermer à nouveau les frontières.