Merci de revenir au sujet.

Le commando << Georges >> est l’un des premiers commandos de chasse dont la mission était de détecter et traquer les katibas de l’ALN. Son objectif principal était de délivrer la population de la domination du FLN, tout en éliminant les bandes armées de la mintaka 56 (subdivision d'une Wilaya). Le lieutenant Georges Grillot est assisté des lieutenants Armand Bénésis de Rotrou et Youssef Ben Brahim. Le commando est organisé selon les mêmes structures que l'ALN. À sa création, en 1959, il comprend quatre katibas comprenant chacune trois sticks de 10 hommes. En 1961, ses effectifs atteignent 240 hommes, les membres du commando étaient tous des << Français de souche nord-africaine >> (FSNA). Le commando met hors de combat environ 1 000 rebelles, une trentaine d’officiers dont 7 chefs successifs de la zone VI dans les secteurs de Saïda, Ain Sefra, Frenda, Sebdou, Géryville et Inkermann (Ouarsenis). Il est récompensé par 26 médailles militaires et 398 citations.

C'est le 16 septembre 1959 que le général de Gaulle va dévoiler sa véritable intention pour l'Algérie. En effet, pour la première fois, le général va se prononcer pour l'autodétermination. il savait qu'il serait difficile de maintenir l'Algérie comme un territoire français et surtout, il craignait un affrontement entre Français.

Dans son discours il évoque publiquement une autre voie que la seule victoire militaire. Un discours qui ne va pas manquer d'indigner les Français d'Algérie car il s'agit là d'une déclaration contraire aux engagements du 13 mai 1958. De leur côté, les militaires qui se battent depuis quatre ans contre le FLN, ne comprennent pas qu'une autre solution autre que française puisse être proposée.

    chevalier-du-temple Je vous laisse continuer mais je poserai tout de suite deux jalons que vous allez omettre :

    • 1- L'opposition du général à la pleine citoyenneté française et à une égalité des droits qui aboutirait à terme, selon-lui, à rencontrer des femmes voilées jusque sur les Champs-Élysées.

    • 2- La volonté farouche du Général de pouvoir mener à son terme le projet de doter la France des capacités nucléaires, ce qui exigeait un pacte de non-agression avec le FLN.

      candidus L'opposition du général à la pleine citoyenneté française et à une égalité des droits qui aboutirait à terme, selon-lui, à rencontrer des femmes voilées jusque sur les Champs-Élysées.

      Le général de Gaulle n'était pas le seul à s'opposer à la pleine citoyenneté française des indigènes en Algérie. Si vous jetez un coup d'oeil sur l'histoire de la colonisation vous constaterez que pendant cette période, seulement six mille naturalisations d'Algériens furent prononcées.

      C'était surtout une question d'enjeux politiques car l'objectif de l'Administration française était avant tout de maintenir la prédominance de l'élément français dans les élections locales, et par conséquent de limiter le flux des naturalisations. Il existe un exemple très édifiant à ce sujet.

      En effet, en 1929, dans la commune Kabyle de Mekla qui comptait davantage de Kabyles naturalisés que de citoyens d'origine européenne, un maire Kabyle fut élu au grand désespoir des colons et de l'Administratioin préfectorale, qui obtint l'annulation de l'élection.

      Des indigènes naturalisés devenus plus nombreux que les citoyens français d'origine européenne, une telle hypothèse provoquait de la panique et de la consternation au sein du gouvernement général de l'Algérie. Voila qui explique le peu d'empressement devant les demandes de naturalisations déposées dans les administrations algériennes.

        chevalier-du-temple Ok. Mais vous évacuez le sujet.
        Vous traitez cette affaire par le prisme des naturalisations alors que sur le fond ce n'est pas une problématique de multiplicités de cas à considérer individuellement, mais d'acquisition collective d'une nouvelle nationalité, comme ça se pratique systématiquement en cas d'annexion après consultation de la population - cf le cas de Tende et de la Brigue en 1947.

        De façon générale, le mouvement de décolonisation et le refus d'inclusion des "colonies" dans la nation française sont les deux faces de la même pièce.
        Le général de Gaulle a été le chef d'orchestre de ce drame pendant tout l'après-guerre, de Hanoï à Dakar et d'Alger à Madagascar.

        Aujourd'hui, aussi bien Mayotte que Nouméa sont les pitoyables résidus d'un empire que les Français se sont refusés à réaliser, parce que les métropolitains ont refusé d'être dilués.

          candidus Evacuer le sujet c'est beaucoup dire. J'explique et montre ce que fut l'état d'esprit commun à cette époque dans l'Algérie colonisée.

            Lorsque le général de Gaulle lance son fameux << Je vous ai compris ! >>en 1958, on se demande ce qu'il a réellement compris. Ce genre de propos ambigu lui vaudra plus tard d'être accusé de trahison par les Pieds-noirs et une partie de l'armée. Mais en fait de trahison, le général n'avait qu'une chose en tête : l'intérêt de la France.

            Il était convaincu que les réformes sauveraient l'Algérie. Il a lancé un programme d'industrialisation et tenté la "paix des braves" avec le FLN qui a rejeté son offre. Il a pris en compte l'image abimée de la France dans le monde, sa mise en accusation à l'ONU et l'opinion publique en métropole. Il savait que le monde changeait et que l'important pour la France était la construction européenne et son entrée dans le nucléaire. Il est donc arrivé à la conclusion que l'intérêt de la France, c'était la décolonisation.

              chevalier-du-temple
              Contre son désir, son instinct et ses affinités, il a su comprendre que la colonisation devait prendre fin. Il a dû se faire violence, c'était tout à son honneur.

              Les militaires qui combattent en Algérie depuis des années et les Pieds-noirs, se sentent trahis par le général de Gaulle lorsqu'il annonce l'enclenchement du processus d'autodétermination pour l'Algérie. Le déferlement militaire de nos troupes au cours du plan Challe a résulté dans l'asphysiée de l'ALN et notre armée est victorieuse sur le terrain.

              A l'annonce de négociations avec le FLN et d'autodétermination l'armée se révolte. La solution proposée par de Gaulle enflamme les Français d'Algérie. Manifestations et contre-manifestations se succèdent et une journée d'insurrection se prépare.

              Le 24 janvier 1960 marque la semaine des barricades. Les militaires prennent le pouvoir à Alger dans l'espoir de changement de gouvernement, mais garder l'Algérie est une voie sans issue.

              Rétrospective de la "semaine des barricades", du 24 Janvier au 1er Février 1960 à Alger et Oran, à l'instigation des partisans de l'Algérie française, dont le député d'Alger Pierre LAGAILLARDE et le patron de café Joseph ORTIZ.

              Le général de Gaulle sait que la solution du conflit algérien constitue une attente prioritaire pour les Français.

              Après avoir en vain proposé aux combattants du FLN de déposer les armes, il prend conscience que la paix en Algérie ne saurait résulter de la seule action militaire, même assortie d'un développement économique proposé par le " Plan de Constantine ". Aussi a-t-il dans son discours du 16 septembre 1959 proposé aux Algériens l'autodétermination, c'est-à-dire le droit de choisir leur destin, leur offrant trois options, la sécession, la francisation ou l'association.

              Plus d'un an après le discours de septembre 1959 sur l'autodétermination, la solution de la question algérienne paraît toujours aussi lointaine. Les conversations exploratoires organisées à Melun entre une délégation du GPRA et des représentants du gouvernement français en juin 1960 ont abouti à une impasse. Ce blocage favorise les manifestations d'opposition à la politique du Général : les partisans de l'Algérie française, appuyés en métropole par l'extrême-droite et une partie de la droite, font pression pour l'abandon de l'idée d'autodétermination ; l'extrême-gauche et une partie de la gauche militent désormais pour la reconnaissance de l'indépendance algérienne.

              Le général juge nécessaire de reprendre l'initiative et de franchir une nouvelle étape. Son discours situe l'affaire algérienne dans le cadre du mouvement mondial de décolonisation que la France a accompagné au Maghreb et en Afrique noire et dont il laisse entendre qu'il se poursuivra en Algérie.

              Pour la première fois, il affirme que celle-ci constituera une entité indépendante, une " République algérienne ", " avec son gouvernement, ses institutions, ses lois ".

              L'allocution du général de Gaulle le 4 novembre 1960.

              Le 5 décembre 1960, des drigeants activistes de l'Algérie française dont Lagaillarde et Susini, s'enfuient en Espagne pour y rejoignent le général Salan qui a pris position contre la politique algérienne du général de Gaulle. Des contacts en Algérie sont pris par l'intermédiaire du capitaine Pierre Sergent avec le général Jouhaud pour préparer une nouvelle journée d'action lors de la prochaine visite du général de Gaulle en Algérie.

              Le voyage du général de Gaulle en Algérie entre le 9 et le 12 décembre, donne lieu à des manifestations hostiles des Français d'Algérie. De violentes émeutes opposent les deux communautés algériennes dans plusieurs villes algériennes tandis que l'Assemblée générale des Nations unies adopte une résolution reconnaissant le droit du peuple algérien à l'autodétermination et à l'indépendance.

              Le 8 janvier 1961, le référendum sur l'autodétermination en Algérie organisé par le général de Gaulle, va jouer un rôle prépondérant dans sa politique algérienne car les électeurs actent vers l'autodétermination et l'indépendance. Le << OUI >> l'emporte avec 75,25 % des suffrages exprimés en métropole et 69,09% en Algérie. Le général reconnaît alors le principe de l'indépendance de l'Algérie. La nouvelle orientation de la politique française ne fait qu'exapérer les Pieds-Noirs ainsi que l'armée, et de pousser un certain nombre de partisans de l'Algérie française à entrer dfans la clandestinité.

              Le 11 février 1961, des membres de l'armée francaise alliés aux ultras civils fervents partisans de l'Algérie française opposés de manière violente à tout compromis conduisant à l'indépendance, fondent l'OAS ou Organisation de l'Armée Secrète, laquelle va lancer une violente campagne de meurtres et d'attentats, à Alger et à Oran. L'OAS a atteint le sommet de ses activités en 1961-1962, période au cours de laquelle ses actions étaient particulièrement violentes.

              Pour le général Salan il y avait rupture de la parole donnée aux Français d'Algérie. C'est pourquoi il était passé du côté du complot. Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, le général Salan, Jouhaud, Challe et Zeller décidèrent de sauver l'Algérie française en lançant un putsch.

              Ils déclenchèrent donc cette opération en réaction à la politique choisie par le président de la République, Charles de Gaulle, et son gouvernement, qu’ils considéraient comme une politique d’abandon de l’Algérie française.

              Donc, le 22 avril 1961, le pouvoir militaire tente un putsch afin de renverser le général de Gaulle sur le modèle du 13 mai 1958. Le 25 avril le putsch échoue après que de Gaulle en appelle aux civils et aux appelés. Les généraux Challe et Zeller se rendent tandis que le général Salan et Jouhaud passent à la clandestinité et prennent la tête de l'OAS. L'organisation secrète revendique de nombreux attentats aussi bien en Algérie qu'en métropole. Le 1 septembre 1961, un premier attentat manqué contre de Gaulle se produit à Pont-sur-Seine dans l'Aube.

              Le général Charles de Gaulle face à l'OAS.

              Le 4 mars 1962 marque la reprise de négociations officielles à Evian. Le 18 mars, à la suite des accords qui donne l'indépendance à l'Algérie, le général de Gaulle annonce le cessez-le-feu et la tenue prochaine d'un référendum en métropole concernant l'autodétermination de l'Algérie.

              L'OAS qui a rejeté le cessez-le-feu, multiplie les attentats et les meurtres. Le 23 mars, l'OAS tire sur des policiers et ouvre le feu sur des appelés du contingent, faisant sept morts parmi eux. La bataille de Bab El Oued s'ensuit qui donne lieu à une lutte franco-française.

              Le 26 mars 1962, l'OAS fait appel à la population européenne afin de forcer le blocus militaire de Bal El Oued. Trente mille partisans de l'Algérie française viennent ainsi manifester à Alger et soudainement, à la hauteur de la rue d'Isly, une fusillade est déclenchée. La foule est mitraillée par l'armée française, il y a de nombreux morts et blessés. Cette foule de manifestants était désarmée, elle protestait contre la livraison de leur pays aux égorgeurs du FLN. Leur seul tort était de vouloir rester Français.