[supprimé]
Je ne vous accusais pas dans mon précédent post. Je me doute bien que ce n'est pas ce que vous souhaitez. Rappelons qu'absolutisme signifiait simplement "au-dessus des lois", détaché de tout lien. Le roi de France était cependant limité aussi bien par les lois fondamentales, que par le catholicisme, qu'il devait défendre.

Une fois cela saisi, si l'on s'en tient pour juger, comme précédemment, à la conformité à ce qui est admis par la société, l'édit de tolérance de 1787 devient par exemple une loi… tyrannique, en tant qu'elle favorise alors l'hérésie, s'oppose à la défense du catholicisme. Les historiens n'en jugent pas ainsi, car plutôt que ce critère de conformité à ce qui est admis par la société en question, ils préfèrent ce qui est admis… par la nôtre.

Pourquoi me contenter de ce critère ? Il est très limité, je vous l'accorde, assez insatisfaisant, probablement. Mais, si je l'abandonne, que je privilégie telle ou telle idée qui me semble plus conforme à ce que doit être une bonne société, il est alors question de ce qui me plaît. A moins d'établir qu'il existe vraiment une science politique, plutôt qu'un art, cela n'est pas plus vrai que ce qui plaît à tel ou tel autre individu de telle ou telle société.

Autant dire, évidemment, que par un tel propos, je suis aujourd'hui… très hétérodoxe. Je l'affirme d'une autre façon, si vous voulez: nous présentons comme science politique les idées que nous admettons comme bonnes pour une société, notre art politique.

    • [supprimé]

    • Modifié

    Bonjour,

    Un pouvoir fort c'est peut-être macho comme le pense Conchita Wurtz.

    Cordialement.

    af90 Merci pour cette précision du mot comme de son organisation.
    De la confiture aux cochons hélas, qui nécessite d'accorder pardon aux démunis qui ne peuvent suivre.

    C'est particulièrement plaisant à lire et à réfléchir ; encore merci.

    • af90 a répondu à ça.

      Neodadais
      Evitons toute équivoque : le terme "organisation" n'est pas le bon, car le roi de France a tous les pouvoirs, et n'est pas limité par des institutions : il n'était pas dans mon intention de le nier. La réelle limite se trouve plus dans le roi, en tant qu'homme, l'éducation qu'il a reçue, la mission qu'il pense être la sienne : je me corrige, il accepte de se limiter.

      Nous faisons me semble-t-il le contraire : un jeu ou une mécanique des institutions avec des forces et des contre-forces, si l'on veut, mais pas de travail sur les hommes qui gouvernent ; difficile certes, si nous ne savons pas qui sera appelé à gouverner.

        • [supprimé]

        af90 L'expérience historique montre qu'un tel roi de France n'a jamais existé. Pourquoi y reviendrions-nous ?

        • af90 a répondu à ça.

          [supprimé]
          1- Un roi de France qui se limite ? Bah Louis XV du début de son règne personnel à la réforme Maupeou ; Louis XVI dès lors qu'il casse la réforme Maupeou. Si vous voulez un exemple plus précis concernant Louis XV, pensez à la réforme fiscale dont il était question à partir de Machault d'Arnouville.

          2- Il n'a jamais été question dans mon propos de revenir à l'Ancien régime. La comparaison précédente permet de souligner que les têtes qui nous gouvernent ne sont jamais préparées pour la tâche en question, un défaut possible ; tout comme le fait de ne pas avoir de mécanique institutionnelle est un défaut possible dans l'Ancien régime.

          Dans le cas de l'Ancien Régime, en résulte une tendance possible au despotisme : Louis XIV qui confisque jusqu'au droit de remontrance aux Parlements. Dans notre cas, si la qualité, voire les motivations, des hommes qui nous dirigent sont en question, alors leurs actions en pâtiront.

          Si nous devons comparer différents régimes politiques, il faut considérer les éventuels avantages et inconvénients de chacun. J'essaie de me contenter comme critique, de l'un à partir de l'autre, afin d'éviter le critère: conformité à ce qui me plaît. Pas certain que ce soit une grande réussite.

            af90 le terme "organisation"

            Elle n'était que l'éloge de la forme du propos, point une réponse au fond.

            Privé des qualités littéraires pour m'y mesurer, souffrant de difficultés pour construire démonstrations et questionnements si bien ficelés sans me perdre dans un fil de pensée, mon accord avec la majorité de votre prose comme l'usage fait pour en tirer réflexions ne permettent guère de vous apporter contradiction.

            Puissiez-vous m'en excuser.

              Neodadais
              Il n'y a pas de souci, cher ami. Même si je vous ai visiblement mal compris, cela m'aura permis de préciser un point du post en question, qui après relecture, me semblait prêter à confusion.

              • [supprimé]

              af90 Je ne saisis toujours pas ce que vous proposez.

              Neodadais et je crois que vous en êtes au même point.

              Il n'a jamais été question de proposer quoi que ce soit dans mon propos.

              af90 Si vous me relisez, vous avez déjà les réponses aux problèmes que vous soulevez. Notre cité admet comme bien commun que le souverain doit défendre : la garantie des droits fondamentaux. Cela signifie que rien, absolument rien, pas même le covid, ou la sécurité, n'autorise le souverain, ou plus spécifiquement ses agents, à ne pas les respecter. Quand ils ne les respectent pas, ils agissent en tyrans.

              Si nous admettions comme bien commun : la sécurité, plutôt que la garantie des droits fondamentaux, les agents du souverains pourraient agir autrement sans se constituer tyrans. Dans une telle cité, les droits fondamentaux, même lorsqu'ils existent, sont à la discrétion du souverain, au moins dans le cas où la sécurité est menacée. Le risque devient alors d'avoir des agents du souverain qui en profitent pour interpréter très largement l'idée de "sécurité".

              Par « sécurité » interprétée très largement, j'entends le fait de présenter quelque chose comme une menace pesant sur la cité. Quelle est l'idée générale ? S'il y a menace, il faut agir : la sécurité s'impose alors sur les droits fondamentaux, qui peuvent être supprimés ou confisqués. Donnons quelques exemples : terrorisme ==> confiscation de droits fondamentaux possibles. Covid ==> confiscation de droits fondamentaux possibles. Dernier exemple en bonne voie dans certaines têtes : réchauffement climatique ==> confiscation des droits fondamentaux.

              Vous remarquerez que cette tentation existe aussi chez nous, dans des cités censées admettre comme bien commun : la garantie des droits fondamentaux, et non la sécurité. En fait, cela s'explique assez facilement : nos politiques n'ont pas d'idée claire de notre bien commun. Souvent, il ne s'agit pour eux que d'une abstraction, assez fluctuante : qui peut tout aussi bien designer la sécurité, que les droits de l'homme, ou même développer la richesse du pays, selon la question brûlante du moment, ou en tel instant donné.

              Ajoutons que si vraiment le bien commun de la cité est la garantie des droits fondamentaux, la plus grande menace est de l'oublier, de considérer que pour telle ou telle raison, en telle situation, il y a plus important que les droits en question. Y-a-t-il alors possibilité que le bien commun précédent devienne dangereux en certaines situations pour la cité ? Reste à examiner la pertinence de la dictature, comme magistrature exceptionnelle, ou changement de cité provisoire, pour répondre à une situation de crise, ou à un danger extérieur.

              un an plus tard

              [supprimé] Un exemple de pouvoir faible: la France.

              L'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen suspendue par la justice, Darmanin fait appel

              On ne sait pas ce que va décider le Conseil d'Etat en appel, Darmanin a encore une chance d'arriver à mettre le Frère Musulman dans l'avion pour Casablanca; et AMHA le gars est attendu pour un séjour dans une des douces prisons marocaines (la fameuse de Tazmamart est fermée, le régime y était un peu trop strict). Mais quand même, quelle douleur. En Russie, ce serait plus simple, Poutine l'enverrait en Sibérie sans ticket de retour, et on n'en parlerait plus.

              Au Pakistan le pouvoir est fort et n' hésite pas à prendre des mesures efficaces concernant l' immigration illégale :
              .
              " Le Pakistan prépare des centres de rétention pour expulser les Afghans sans papiers ".
              https://www.nouvelobs.com/monde/20231026.AFP4391/le-pakistan-prepare-des-centres-de-retention-pour-expulser-les-afghans-sans-papiers.html

              Le pouvoir en France n'est pas si faible que ça ? Macron est très déterminé, mais il ne sait pas à quoi ?

                danielle49 Le pouvoir en France n'est pas si faible que ça

                pas plus tard qu'hier encore, la multiplication des manifestations "interdites" par Macron et soutenues par les mêmes médias de Macron.
                la réalité est un sketch menteur permanent