A l'époque de Jésus les neuf dixièmes du genre humain était réduits en esclavage. La loi suprême des esclaves, c'était de n'être rien qu'une chose, sous la main du maître, et cette condition déplorable avait pour effet de les soumettre aux lois qui régissaient la propriété matérielle. Il en était de même chez les Grecs dont on ose nous conter la civilisation, et aussi chez les Romains, dont la loi disait : << L'esclave n'est pas une personne, c'est une chose. >> Il n'avait ni foyer, ni famille. Ses enfants appartenaient au maître comme les petits des animaux.
Le maitre avait le droit de battre les esclaves et de les vendre, de les brutaliser et de lkes tuer, sans avoir à en rendre compte à aucune autorité. Par exemple, un certain sénateur Vedius Pollio, faisait jeter tous les jours, une douzaine de ses esclaves en pâture à des murènes, parce qu'il avait remarqué que la chair de ces poissons est plus délicate, lorsqu'ils sont nourris de chair humaine.
Dans les cirques, on faisait mourir des milliers d'êtres humains, dans le seul but d'amuser les hommes libres. Suètone nous dit qu'en un seul mois vingt mille moururent ainsi dans les cirques de Rome. Ils devaient se battre les uns contre les autres, ou bien contre les bêtes fauves, pour distraire les spectateurs. Le combat était souvent une vraie bataille et parfois la bataille etait un combat naval. L'arène était submergée par les eaux du Tibre et des barques portaient les combattants. Il existe des lettres de Pline à l'empereur Trajan, le félicitant d'avoir pu fournir annuellement cent cinquante-six jours de ces spectacles barbares.
Même dans les familles libres, la vie des enfants n'était pas respectée. Par exemple, à Sparte, les parents étaient obligés par la loi de jeter dans le gouffre du mont Taggète les nouveaux-nés qui ne semblaient pas assez robustes. A Rome, le père devait tuer sur-le-champ l'enfant né difforme. Le père conservait son droit de vie et de mort même sur les enfants adultes. Je me rappelle de certains épisodes de l'histoire romaine où des pères mettaint leurs fils en prison, les faisaient fouetter ou enchaîner et parfois les condamnaient à mort. Je ne parle pas de la condition des femmes qui était déplorable, des sacrifices humains, des hécatombes de petits enfants immolés aux faux dieux. A cette époque il n'y avait nulle part des écoles, des hôpitaux pour les malades, les infirmes ou des établissements pour les orphelins du peuple. Je sais, aujourd'hui, on croit rêver lorsqu'on lit des choses pareilles, et pourtant, c'est ce qu'affirme l'étude de l'Histoire.
C'est Jésus Fils de Dieu qui a changé ce triste état de choses. Tout est parti de l'enseignement de l'Evangile et de la pratique de la charité. Dès le premier siècle, nous voyons des riches, par amour pour le Christ, donner la liberté à leurs esclaves, partager leurs biens avec eux, demander même l'honneur de les servir dans leurs maladies et dans leur vieillesse. C'est d'ailleurs ainsi que naquirent l'instruction publique et la charité publique, les hôpitaux et les écoles, les hospices et les orphelinats, les collèges et les universités.