J'ai déjà parlé de la Sainte Famille qui chaque année se rendait à Jérusalem à la fête de Pâque, mais j'aimerais m'attarder un peu plus sur ces pèlerinages. Car tout au long de sa vie terrestre, Jésus a participé aux grands pèlerinages qui plusieurs fois par an rassemblaient les Juifs à Jérusalem.
La Pâque, en avril, rappelait la délivrance de la servitude d'Egypte. Elle durait sept jours durant lesquels on ne pouvait manger que du pain sans levain, et s'ouvrait par un repas qui comprenait essentiellement un agneau immolé rituellement dans le Temple. La Pentecôte, en mai, était la fête qui ravivait le souvenir de l'Alliance du Sinaï. Elle était aussi destinée à remercier le Seigneur pour la récolte qui venait d'avoir lieu. Les Tabernacles ou les tentes, en octobre, solennisaient le séjour des Hébreux dans le désert où ils n'avaient que des tentes pour s'abriter. En même temps, c'était un remerciement pour les vendanges. La Dédicace rappelait la consécration du Temple en 165.
Souvent une cérémonie officielle marquait le départ des pèlerins. D'abord plus ou moins isolés, ils ne tardaient pas à en rencontrer d'autres, parents et amis, venant des bourgades voisines. L'on se groupait bientôt et l'on formait une caravane. La joie du départ et l'impatience de toucher au but était tel que les pèlerins chantaient des psaumes. Lorsque le soir arrivait, on campait à la belle étoile, roulé dans son manteau, ou bien on profitait du campement dressé par d'autres. Les animaux entravés, un guetteur veillait sur le salut de l'ensemble des pèlerins. Le matin on partait très tôt dès l'aurore. Et quand brusquement surgissait Jérusalem avec son enceinte de murailles, c'était du délire. La dernière pente gravie, la maison de Dieu apparaissait toute proche et l'on entendait le son des trompettes des Lévites où l'on apercevait la fumée des sacrifices. Le Saint des Saints se devinait, résidence du Seigneur dont le nom ne pouvait être prononcé.