En ce qui concerne l'origine de la vie, le matérialisme exige et l'évolutionnisme affirme que les êtres vivants ont surgi de la matière inerte. or il faut noter que tout sépare les uns de l'autre : les propriétés physiques, la physiologie de la vie et même la constitution des molécules. Le seul point commun se situe au niveau des atomes et il s'explique par le fait que les êtres vivants puisent dans la matière inanimée, les matériaux dont ils ont besoin pour développer et renouveler la substance de leur structure.
Les êtres vivants ne peuvent venir que d'être vivants. Si l'on veut les faire surgir de la matière inanimée, il faut imaginer un concours de circonstances tel qu'une premiére cellule vivante se soit formée au hasard.
Actuellement, on a essayé de reconstituer cette série d'événements. En soumettant des mélanges de gaz à divers traitements caloriques ou électriques et à des bombardements de particules, , on a obtenu, au milieu d'autres molécules de synthése, des traces d'acides aminés. Or les acides aminés constituent le matériau des protéines. On a pu, par d'autres moyens, agglomérer des acides aminés, mais sans obtenir de véritables protéines.
Partant de là, on suppose que des acides aminés synthétisés dans l'atmosphére primitve de la terre, et opportunément regroupes dans de chaudes lagunes, loin de se dissocier se sont combinés en véritables protéines qui ont peu à peu formé des amorces de cellules, les protobiontes. mais l'on se trouve obligé, pour soutenir ce schéma, d'y faire intervenir des catalyseurs totalement imaginaires. De plus, comme seuls les êtres vivants sont aptes à transmettre des avantages acquis, on dote cette matiére en voie d'organisation de capacités d'accroissement, de complexification et de reproduction qui n'appartiennent en réalité qu'à la vie.
Or les protobiontes, s'ils existaient, seraient trés loin d'accéder à la vie. Ils seraient tout au plus des gouttes de gélatine, alors que la plus modeste des cellules vivantes posséde une organisation trés complexe : un noyau contenant une longue chaine d'ADN ou les millions de nucléotides, toutes sénestrogyres, sont rangées dans un ordre strict et précis, au milieu d'un cytoplasme renfermant un grand nombre d'organes capables de synthétiser au moins 10.000 produits différents.
La cellule ne peut vivre que si elle est compléte et on ne peut concevoir de stades intermédiaires qui conserveraient et accumuleraient des perfectionnements. L'évolutionnisme se heurte déjà ici à une objection dirimante : la loi de tout ou rien.