La possibilité que le Covid-19 soit sorti d’un laboratoire de Wuhan relance le débat sur les ventes de technologies duales à la Chine communiste.
Il est encore trop tôt pour dire quelle hypothèse est la plus probable. Mais le fait que le virus soit né à Wuhan, dans la ville où Pékin a installé son laboratoire de haute sécurité biologique fourni par les Français, ajouté aux efforts de dissimulation des autorités chinoises, a suffi à faire ressurgir une question ultrasensible dans l’Hexagone: la vente de technologies duales, c’est-à-dire pouvant servir à des fins civiles comme militaires, à la République populaire de Chine, gouvernée par le Parti communiste depuis 1949.
S’il s’avérait que la France, en livrant à la Chine un joyau technologique comme le P4, avait involontairement et indirectement joué un rôle dans la diffusion du virus, l’affaire serait embarrassante pour Paris, notamment parce que les autorités chinoises ne manqueraient pas de l’utiliser dans leur campagne de désinformation. C’est sans doute la raison pour laquelle une chape de plomb s’est abattue sur le sujet dans les milieux de la défense et de la diplomatie. Car le P4 n’est pas le seul sujet sensible de sa catégorie.
Les savants français ont joué un grand rôle pour pousser le projet. «Il y a eu un aveuglement de la communauté scientifique qui refusait de voir la réalité du système chinois. Les chercheurs pensaient que l’ouverture au capitalisme allait transformer la Chine en un pays normal. C’était oublier qu’elle restait avant tout un État léniniste dans lequel la science n’est pas indépendante mais dirigée par le Parti communiste», explique Valérie Niquet, spécialiste de l’Asie à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Depuis le début de l’épidémie, le parti et l’État interviennent dans la recherche, manipulant les dates et réécrivant ’histoire du coronavirus. ...
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