Taguieff: «Le décolonialisme est la maladie sénile de la gauche intellectuelle contemporaine»
Extrait:
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Les pseudo-antiracistes à l’américaine diabolisent les gènes, mais sacralisent la couleur de la peau. Chassée par la grande porte de l’antiracisme savant des généticiens, la «race» revient par la fenêtre du néo-antiracisme militant.
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C’est là un indice de la bêtise des nouveaux bien-pensants. Il ne s’agit pas de la bêtise ordinaire, pour ainsi dire innocente, mais d’une bêtise prétentieuse, arrogante, sophistiquée. Un esprit de sérieux idéologisé, doublé d’une roublardise plus ou moins affûtée. C’est la bêtise commune aux élites médiatiques et aux élites académiques faisant profession de «radicalité», à Rokhaya Diallo ou Lilian Thuram en version militante, à Judith Butler ou Gayatri Chakravorty Spivak en version «théorique», disons comiquement pédante.
On a trop négligé de considérer le rôle de la bêtise dans l’histoire, comme le notait Raymond Aron. Mais la bêtise la plus redoutable, parce qu’elle passe inaperçue, c’est la bêtise des élites intellectuelles, soumises aux modes idéologiques et rhétoriques, conformistes dans leurs rêves de «radicalité» et fascinées par la violence des supposés «damnés de la terre», censés avoir «toujours raison».
Rien n’est plus pitoyable que la bonne conscience et la lâcheté tranquille de ceux qui, pour paraphraser Camus, n’ont jamais placé que leur fauteuil ou leur micro dans ce qu’ils croient être le sens de l’histoire.
https://www.lefigaro.fr/vox/politique/taguieff-le-decolonialisme-est-la-maladie-senile-de-la-gauche-intellectuelle-contemporaine-20201110
Marrant, le final, sur la bêtise, "d’une bêtise prétentieuse, arrogante, sophistiquée", me fait furieusement penser à certains sur ce forum :-))