Il n'a pas pour habitude de mâcher ses mots. Et hier, il en a fait toute la démonstration. Dans une lettre ouverte adressée à La Provence, le docteur Bernard Giral, médecin généraliste à Fontvieille et président de la CTPS (Communauté territoriale professionnelle de santé) du Pays d'Arles a exprimé la révolte des professionnels de santé à l'encontre des décideurs et de ce qu'il n'hésite pas à nommer "le scandale de la chloroquine".
Ce médicament prôné par le professeur marseillais Didier Raoult pour combattre le Covid 19 mais dont les autorités en refusent toujours la prescription aux patients, "alors que ça ne coûte rien et que cela pourrait freiner l'aggravation de l'état des patients".
"On nous parle d'étude clinique de grande ampleur pour tester la chloroquine. Sauf qu'ils l'administrent à des personnes qui sont déjà dans un état très critique, forcément les conclusions de cette étude diront que la chloroquine ne marche pas contre le Covid 19 !", lâche le docteur Giral.
Et le médecin de dénoncer : "comment expliquer que des élus des hautes assemblées, tels que Christian Estrosi, Valérie Boyer ou bien encore Martine Vassal se prévalent d'en avoir bénéficié et que leurs électeurs n'y ont pas droit ? Comment expliquer que Christian Estrosi a fait rentré de la chloroquine au CHU de Nice ? Il y a donc deux poids deux mesures !".
Alors que le pic de l'épidémie n'est toujours pas atteint, que cinq médecins sont déjà morts, que Martin Hirsh a lancé un appel pour dire que bientôt il n'y aurait plus assez de lits ni assez de soignants en Ile-de-France, le docteur Giral apporte tout son soutien au professeur Didier Raoult et espère "un soulèvement des professionnels de santé".
"Déjà, ici et là, la colère de médecins gronde. A Mulhouse notamment". Pas uniquement pour le traitement à la chloroquine mais aussi pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, à l'image de Jean-Paul Hamon, médecin généraliste et président de la Fédération des Médecins de France. "Il y a un manque total de logique et de cohérence dans les décisions prises par les pouvoirs publics", ajoute le docteur Giral. Qui interroge : "Pourquoi un tel barrage à la chloroquine ?