D'ailleurs on peut se demander si, dans la volonté de Macron de passer en revue différentes idées, cadres théoriques, dialectiques et matières à débat sans forcément les expérimenter avec conviction personnelle ou de manière volontariste, il y a peut-être l'expression d'une largesse d'esprit et d'une latitude d'action qui servent, in fine, l'économie de marché française en laissant les acteurs économiques, y compris sur le plan ethnique et religieux, interagir selon leur propre degré d'acceptation de la diversité culturelle de la population.
On peut le résumer simplement en disant que, pour Macron, le séparatisme en France existe déjà, de fait. Par exemple, avant le confinement, on pouvait voir que certains bars, dans certains quartiers, n'étaient pratiquement fréquentés que par des Arabes. En soi, cela ne gêne personne. Car, après le confinement, à supposer un retour à une vie comparable à celle que nous avions connue avant, le même phénomène a des chances de se reproduire.
Partout en France, indépendamment de nos origines, nos concitoyens souhaitent retrouver leurs habitudes. Macron l'a compris et, dès lors qu'un climat de paix s'installe, les uns et les autres ayant leurs propres lieux de vie, il ne voit pas d'objection à ce que ce séparatisme de fait perdure, contribuant à un communautarisme politiquement utile dans la mesure où il s'apparente à un mécanisme de régulation.
En ce sens, l'immigré récent qui préfère l'entre-soi est l'antithèse du poseur de bombes ou du kamikaze, car cet immigré de l'entre-soi aspire, en l'occurrence, à la tranquillité. Parce qu'il veut rester tranquille avec les siens, du coup cela veut dire aussi qu'il ne demande qu'à laisser les autres tranquilles. Pour le reste, il consomme et contribue ainsi à l'économie française.