katou Il est trop lent a comprendre qu'il n'est qu'un terne personnage et que son pouvoir ancré dans le mensonge ne marche que pour un temps.

Forcément il n'a rien fait de lui-même. Il a toujours eu quelqu'un avec lui pour lui dire comment il devait agir. Ses parents, sa grand-mère, Brigitte. Il est resté adolescent.
Maintenant ce sont en plus des conseillers, des commissions pour tout ou rien.
C'est pas lui qui choisit sinon pour les médias s'il avait été plus mature il aurait pris de tendances différentes pour avoir plusieurs sons de cloche.

[supprimé] Les médias (comme l'école) ne sont que le reflet de la société

Non, la preuve quelques rares deux ou trois incidents en banlieue, seulement en banlieue, par contre à Paris même rien...

Et pourtant

Entre le 17 mars et le 5 mai, 379 faits de violences urbaines visant des policiers, dont 79 guets-apens, ont été recensés dans les secteurs dépendant de la Direction générale de la police nationale et de la préfecture de police de Paris

Quand je vous dis qu'il faut tous les brûler ces asservis.

    • [supprimé]

    • Modifié

    limonadier Non, la preuve quelques rares deux ou trois incidents en banlieue, seulement en banlieue, par contre à Paris même rien...

    ... Ca va bien au delà de ceci, ça c'est juste un focus sur un détail ... en guise d'échappatoire ?

    france2100 Le monde ne se divise pas entre les gentils qui veulent supprimer la pauvreté et les salopards qui veulent la maintenir, mais bien plus souvent entre ceux qui pensent avoir une potion magique pour ça et les autres.

    Ca fait deux fois que vous me faites le coup, vous pouvez vous amuser à continuer si vous croyez que je n'ai pas ri parce que je n'ai pas compris, mais j'ai employé des concepts précis, d'où ne ressort rien qui serait des gentils et des méchants.
    Si vous retenez de ce que j'ai dit de Quin, par exemple, qu'il y a des gentils et des méchants, vous avez un problème de compréhension. Et si vous comprenez de cette manière ce que j'ai essayé d'expliquer avec Aristote, c'est véritablement un très gros problème. Et qui n'est pas psychanalytique.
    Vous feriez bien de faire de même avant d'écrire que la liberté n'est pas un état binaire, comme vous l'osez, ce qui ne veut strictement rien dire, et le retire à toute discussion, parce qu'avant de discuter, faudrait déjà qu'on comprenne. La liberté n'a jamais été un état, et la binarité d'un état, à moins que vous ne fassiez allusion à des modèles quantiques (genre la "binarité" onde/corpuscule), c'est juste pècher en eaux troubles.

    On ne répondra pas au pur ad hominem à base de psychanalyse de bazar ("béquille narcissique"), y a des niveaux auxquels on se s'abaisse pas.

      J'aurais aimé un peu plus de déférence pour Aristote. Mais j'imagine, que je devrais me contenter de retenir le positif : à savoir qu'il n'est pas avec vous, relégué dans les poubelles de l'histoire. Voyez, ce qui me gêne un peu, c'est le ton : condescendant.

      Moi Courtial, depuis les cimes de mon XXIème siècle, je juge ce pauvre Aristote en type intelligent du IVème siècle avant JC : pour l'époque ce n'est pas trop mal, mais en vertu de l'histoire progressiste et de la perfectibilité indéfinie du genre humain en laquelle je crois, sans examen, il est quand même un peu crétin ; pour preuve, il ne croyait pas en ce troisième dogme irréfutable, qui est l'égalité politique entre les hommes et les femmes.

        af90

        Aristote, je l'ai lu et en résumant les dix premiers chapitres de sa Politique, j'ai cru rendre service. Ca peut intéresser des gens. S'il y a des choses fausses, libre à vous de rectifier, je ne le prendrais pas mal, j'ai aussi le droit de me gourer et je ne vais pas aller me vexer parce que j'aurais dit une connerie sur Aristote.
        Mais je crois que vous n'avez pas de reproche littéral, c'est juste le ton qui vous dérange. Je lui rentre dans le lard, mais vous ne voyez pas que ce n'est que de la gratitude. ll n'y a pas 50 manières de lire un philosophe, il n'y en a qu'une, la manière philosophique, et la manière philosophique, c'est de casser.. Je ne lis pas Aristote, je ne suis pas digne si je ne le casse pas.
        (au passage : cela a été démontré très brillamment par Hegel, on pourra expliquer comment plus tard).
        Je ne crois pas qu'Aristote ait été un pauvre en esprit ou juste un type intelligent, je considère que c'était un génie absolu, peut-être le plus grand de la pensée occidentale, raison pour laquelle d'ailleurs je crois utile de résumer sa façon de voir pour ceux qui n'ont peut-être pas eu le temps d'aller regarder ce qu'il dit. J'ai essayé de faire en sorte que ses idées soient présentées comme déduites les unes des autres, ce qui n'est pas aussi clair dans son texte. Si vous avez une meilleure présentation, n'hésitez pas.
        Mais comme j'ai eu l'honneur de vous le faire remarquer, c'est de la philosophie putain ! Ca veut dire que discuter, casser, objecter, ce n'est pas un truc qui tombe de l'extérieur et qui existe parce que je l'aurais voulu, c'est écrit comme ça et pour ça, et cela n'a jamais eu d'autre intérêt que ça, discutailler, objecter, casser.
        Et c'est pas vous qui avez parlé d'Aristote, c'est moi. Vous n'en avez pas parlé et je me demande quel prestige vous tirez de n'en rien dire. Vous trouvez peut-être cela plus respectueux, mais on ne respecte pas Aristote comme ça.

        Quelques éléments historiques pour un peu recadrer : Aristote a été pendant 20 ans un membre de l'Académie, l'école de Platon. La méthode fondamentale -elle ressort de tous les textes de Platon - c'est la dialectique, la discussion qui fait qu'on est tour à tour réfutant et réfuté (la phrase est de Platon). Si on commence par se vexer parce qu'on est réfuté, faut changer de boutique, et on a juste rien compris à la philosophie.
        Aristote n'a pas succédé à Platon dans la direction de l'Ecole (finalement confiée à Speusippe) et il a fait son école à côté. Mais les péripatéticiens (ses disciples) étaient des chieurs et des poseurs de questions , des casseurs et rien d'autre. Pas des adorateurs d'une doctrine fermée, mais des emmerdeurs redemandant toujours de rebattre les cartes et de casser ce qui semblait établi.

        Maintenant, il y a peut-être moi Courtial dans les cimes du 21ème, mais si tu vires Courtial du tableau, si tu dégages l''inopportun et l'inutile, il reste quand même le 21ème siècle, vous faites le même calcul ? Le 21ème siècle ne sera pas supprimé avec moi. Ce serait bien si la perfectibilité et le progressisme, ce n'étaient que des idées à moi et que je ne remettrais pas en cause, mais vous aurez un peu plus de mal pour vous en défaire.
        Et je vous assure que ce n'est pas de ma faute, la perfectibilité et le progrès. Quand j'avance timidement qu'il faudrait peut-être arrêter avec l'accumulation débile du pognon qui ne sert plus à rien d'autre qu'à tout bousiller, je me fais tout de suite allumer comme un con qui n'a rien compris à l'économie, à la croissance et donc à la Vérité, et je me prends la leçon. Je passe juste pour un demeuré.

        • af90 a répondu à ça.

          courtial

          Je faisais surtout référence dans ma critique aux considérations inactuelles de Nietzsche : l'épigone qui juge des génies du passé depuis sa grande hauteur, qui s'imagine supérieur au niveau moral parce qu'il vient une vingtaine de siècles plus tard. Voyez, même quand Aristote ou d'autres me choquent, je peux quand même imaginer que je suis dans le faux, et eux dans le vrai.

          Je ne vous demande pas d'être convaincu, juste de faire fi de vos préjugés, c'est-à-dire des opinions admises sans étude, et d'examiner : d'étudier l'égalité politique de l'homme et de la femme comme n'importe quel autre problème philosophique. Et si vous défendez alors toujours la même position, elle n'en sera que plus solide.

          Or, je subodore que vous admettez les présupposés dont j'ai parlé dans le précédent post, et que cela explique en partie le ton. Guénon disait que l'homme moderne est un crustacé : les opinions reçues de son siècle sont sa coquille, et cette dernière l'empêche de considérer toutes les idées qui ont existé avant, bonnes ou mauvaises. C'est certainement valable pour toute époque ; mais plus encore plus de la nôtre, car elle se glorifie.

          J'en rajoute aussi deux, oubliés précédemment : 1) penser que non seulement il y a progrès continu dans l'histoire, mais aussi qu'il est forcément cumulatif ; 2) et son corollaire, qu'il s'applique indifféremment à toutes les disciplines : je ne vais pas vous demander par exemple de revenir à la "science physique"* d'Aristote, ce serait complètement stupide.

          La philosophie nécessite l'équanimité : faites en sorte que votre raison commande vos passions, ou au moins essayez, comme nous devrions tous le faire avant chaque discussion. Examinez et réfutez, sans tomber dans la polémique - la guerre-. Comment voulez - vous qu'il y ait dialectique, sans les règles de la courtoisie ? Les dialogues de Platon ne peuvent exister que parce Socrate est un maître en éthique, et qu'il est un modèle de bon comportement. On peut discuter avec Socrate ou avec Marc Aurèle, pas avec Voltaire, Zola.

          On a fait de la France le pays de l'intelligence. En vérité, il est plus celui de l'imagination depuis les Lumières, justement parce que les passions de nos lettrés étaient complètement débridées. Locke a bien mieux défendu la cause de la tolérance que Voltaire. Soyez Locke.


          Je terminerai sur cette dernière idée, que vous semblez défendre : qu'il faut toujours tout remettre en cause. J'en profite pour développer quelques réflexions à ce sujet, qui nous amènent beaucoup plus loin que votre post. Je vous prie de ne pas en prendre ombrage.

          Cela vient me semble-t-il de la fausse conception des dogmes que se fait notre époque. Les dogmes sont parce qu'ils sont vérité, et non les vérités sont parce qu'elles sont dogmes. Si jamais il y a erreur sur les dogmes, c'est en vertu de la difficulté à trouver des vérités en métaphysique ; et le problème n'est pas de consacrer des vérités, mais de se tromper sur ces dernières. Vous n'avez qu'à vous renseigner sur comment les dogmes ont été trouvés.

          Je vais même plus loin, toute philosophie intelligente doit aboutir à des dogmes, sinon non seulement elle ne produit rien mais en plus elle finit par se dissoudre. Pouvait -on être platonicien sans admettre un monde intelligible ? Pouvait - on être stoïcien sans admettre d'accepter ce qui est conforme à la nature, et se concentrer sur ce qui dépend de soi ?

          Mais ne proclamer aucune vérité, c'est tout aussi destructeur. Vous fabriquez des générations de petits sceptiques incapables même de concevoir l'idée de vérité, ou de bien : la vérité n'a pour eux pas plus de valeur que l'erreur. Tout a alors le statut d'opinion. Toute leur vie en subit les conséquences : dans la mesure où rien n'est bien ou vrai, ils ne peuvent accepter de morale par exemple. Pour reprendre mon exemple précédent, sans les deux vérités précédemment admises par les stoïciens, il n'y a pas de pensées pour moi -même de Marc Aurèle, il n'y a pas d'éthique stoïcienne, qu'elle soit juste ou non.

          De la même façon, si tout doit toujours être remis en cause, qu'allez - vous enseigner en philosophie, et sciences humaines ? Des théories ? Vous prenez le risque, non pas seulement d'enseigner autant de sottises que les dogmatiques, mais d'être totalement soumis aux opinions du temps : au mieux le consensus des savants, au pire l'opinion reine du monde.

          D'ailleurs, la question qu'il faut poser, c'est si l'un ne dérive pas vers l'autre, dans la mesure où le savant a envie d'être estimé, renommé. Nos philosophes universitaires des cinquante dernières années ressemblent curieusement à des mondains, pour ne pas dire à des Protagoras. Oserais-je tomber dans les excès de Schopenhauer ?

          Si l'on considère la discipline que j'ai étudiée : l'histoire. Certains sujets ont leurs dogmes : ce que certains appellent de façon polémique l'histoire officielle. D'autres se perdent dans le mouvement incessant : les théories durent toutes dix ans... Comment voulez - vous dans ces conditions que parmi certains ne naissent pas une haine de cette discipline, qui n'est jamais qu'une forme de misologie : pourquoi étudier l'histoire s'il n'y aucune possibilité de trouver la vérité ?

          Cette dernière partie, je le répète, n'était pas un plaidoyer pour les dogmes, plus une incitation à les considérer avec plus de réflexion.

          *physique dans le sens aristotélicien n'a pas le même sens qu'aujourd'hui

            On ne va pas pouvoir discuter de Nietzsche, ça va être trop compliqué. Faudrait tronçonner et expliquer pourquoi, pas se contenter de citer. Et je ne vais pas m'y mettre, surtout après mon expérience aristotélicienne, où j'ai essayé, peut-être maladroitement, d'expliquer l'économie selon Aristote, ce qui m'a pris beaucoup de temps et n'est pas aussi facile que ça, avec pour unique remerciement des considérations sur mon "progressisme".
            Mais on est habitué, et la droite sera toujours la droite, merdifier le travail des autres, c'est le régime naturel, ça ne demande même plus l'effort d'y penser, c'est un réflexe.
            Réné Guénon, je n'ai pas lu...mais... j''hésite à vous demander un truc... Bon allez, j'ose, je me lance, un truc de gauchiste : est-ce que je pourrais avoir le droit de faire comme vous ? Juste pour cette fois les choses reprendront leur mouvement naturel après, mais juste une petite parenthèse où je fais comme vous ? Le genre je parle d'Aristote alors que je ne l'ai pas lu ?
            Je peux ? René Guénon, j'en ai entendu causer via Louis Pauwels. C'est l'extrême-droite en délicatesse avec le catholicisme. Le catholicisme, c'est un petit peu con, on veut du plus originaire, du plus racial. On construit donc une anthropologie de fantaisie - jamais reprise par aucun anthropologue sérieux, non idéologique - on va chercher des runes, on s'extasie devant des croix indo-européennes, qui n'ont d'autre prestige que n'être pas chrétiennes, on fait dans le nazisme soft. Du facho light, du facho à l'aspartam.
            Le fait d'associer Nietzsche à ce genre d'opération est une insulte, si j'étais de sa famille, ,je porterais plainte. C'était la "nouvelle droite", à l'époque, qui citait ce genre d'auteurs, avec des types comme Benoist, je cite le meilleur, lui il avait vraiment lu Nietzsche et il ne racontait pas des conneries, et s'il était un racial, il avait au moins la décence de se cacher. Tout cela n'a jamais débouché sur rien, ni en philosophie ni en sciences sociales et si j'en ai une vague connaissance, c'est en raison de mes passions antiquaires, et rien d'autre. Tout le monde les a laissé se prosterner devant leurs croix indo-européennes, ou grecques, ou gammées ou on ne sait pas quoi, et c'est parti avec la chasse d'eau. Il reste peut-être un petit peu de crotte résiduelle au fond de la cuvette, mais ça n'existe plus.
            Vous tapez maintenant "René Guénon" sur gogol, voir un petit peu l'état de la recherche, les thèses ou autres travaux universitaires, y a que dalle. On peut se dire que c'est de la conspiration judéo-maçonnique ou les trames de l'Eglise - qui n'a naturellement jamais fait écho aux hallucinations de ces zozos.

            Ca, c'est pour Guénon, que je n'ai pas lu. La parenthèse s'arrête là et je vais revenir à mon éthique de vieux con, qui consiste à parler de ce qu'on a lu (ou vu, ou entendu, etc.).

            Ca va être beaucoup plus court : c'est quoi,votre problème avec Zola ? Dans l'affaire Dreyfus, il s'est montré indigne ? Il a mis en avant autre chose que la justice et la vérité ? Vous avez cela où ? Chez René Guénon ? Zola était racialement suspect ? Je ne vois pas très bien où est son indiginité, vous pouvez nous éclairer ?

            Je vous ai reproché votre façon d'aborder la philosophie, et j'ai tenté de vous expliquer, peut -être trop maladroitement, pourquoi vous abordez Aristote ainsi.


            Je ne me suis pas contenté de citer cher ami. Contrairement à vous, je ne me sens pas obligé chaque fois que ma réflexion se nourrit d'un auteur de le citer. Cela tient à une chose : pour le moderne que vous êtes, l'homme produit les concepts ; et ces derniers ne correspondent pas à des réalités existantes. Pour les hommes comme moi, un homme peut trouver une vérité, mais en tant qu'elle existe, et qu'elle est éternelle, elle ne lui appartient pas.

            Contrairement à ce que vous dites, je ne parle que des gens que j'ai lus. Les ai-je pleinement compris, c'est une autre question. Ce n'est pas parce que je peux reconnaître à Nietzsche une vérité particulière que je m'en réclame. Ses considérations sur l'histoire (le II des considérations inactuelles) sont intéressantes ; mais cela ne signifie pas que je valide tout le reste de son œuvre, mon dieu...

            Mes doutes se trouvent confirmés. Vous agissez en homme de parti, de secte aurait-on pu dire il y a des années : parce que vous voulez d'un certain parti, ou d'une certaine tendance politique, vous refusez tout ce qui s'y oppose. C'est ce que disait Ortega y Gasset : être de droite ou de gauche, deux formes d'hémiplégie morale, qui coupent toute pensée en deux, toute réalité en deux. Ce que je vous recommandais précédemment, c'est justement de supprimer ce filtre. Une fois supprimé, plus de coquille*, ou du moins disons qu'elle s'effrite...

            Zola ne s'est pas montré indigne par la cause qu'il a choisie, mais par la manière dont il l'a défendue. J'accuse n'est qu'un écrit polémique : un pamphlet. C'est à se demander même s'il connaît bien l'affaire. J'ai mieux exprimé cette idée, lorsque je vous ai conseillé de défendre la tolérance comme Locke, et non comme Voltaire : avec raison, sans l'influence des passions.

            *référence au post précédent

            courtial

            • Vous nous expliquiez que les économistes avaient pris le pouvoir, si bien qu'ils seraient donc comptables de tout. Le chômage ? Les salopards d'économistes. Les salaires trop faibles ? Les salopards d'économistes.

              D'abord c'est bien plus la technique qui gouverne qu'un individu ou un autre : les conditions technologiques ont rendu la mondialisation possible et indispensable, et donc avec elle la mise en compétition transnationale. Ce qui sape le pouvoir des nations et donc des gouvernants nationaux. Non pas au bénéfice des patrons ou des économistes, mais bien au bénéfice de personne.

              Car si vous dépendez du reste du monde, alors vos produits doivent être plus avantageux que ceux de la concurrence. Vos salariés doivent être moins bien payés et produitre en conformité aux goûts standards internationaux. La mondialisation fait de la compétition un enjeu vital qui ronge le pouvoir d'une politique nationale.

              Vous hurlerez peut-être au discours libéral alors que c'est bien plus à Ellul que je fais rérérence ici. Vous hurlerez peut-être TINA mais la technique au stade actuel limite bel et bien notre pouvoir (à moins de renoncer à la technique et donc au confort pour retourner à la primitivité).

              Mais heureusement nous ne sommes pas non plus totalement impuissants et ce pouvoir devrait être employé en premier lieu à élargir les coudées du pouvoir en agissant contre la mondialisation - dans la mesure rendue possible par la technique. Puisque c'est la mondialisation qui impose la mise en compétition, ce soubassement de tant de maux.

              C'est qu'il ne faut ni nier la réalité matérielle imposée par la technique, ni les constructions sociales qui incarnent celle-ci. Autrement dit la mondialisation est indispensable, mais une autre mondialisation est possible. Encore faut-il produire des constructions sociales convaincantes et convaincre, et saisir la catalyse d'une crise.

            • La liberté n'est pas un état binaire parce qu'on est jamais totalement impuissant ni totalement libre. Et parce que la société nous enchaîne autant qu'elle nous libère : l'homme est un être social qui ne peut s'accomplir en l'absence de société (Norbert Elias).

              D'ailleurs qui est le plus libre : le chasseur-cueilleur qui souffre de faim et de froid, ou le salarié capitaliste capable de parcourir le monde et de se gorger du savoir plurimillénaire de toute une espèce à portée de doigt ?

              Dès lors il est faux de prétendre que nous ne serions pas libres (autant que de prétendre que nous le serions) et d'en conclure qu'il ne peut y avoir de politique.

            af90
            Comme vous je partage l'idée qu'une société a besoin de dogmes. Mais vous faîtes des dogmes les produits de la raison alors qu'ils en sont plutôt les prémisses. Si un raisonnement me convainc d'adopter un dogme, c'est le plus souvent qu'il fait écho à une conviction latente qu'il va simplement formaliser et rationnaliser a posteriori.

            Or il me semble que les dogmes ne peuvent être imposés à tous que par des totalitarismes comme la religion. Et j'hypothèse qu'une société divisée se laissera embraser par le totalitarisme quand celui-ci semblera en mesure de la refonder, de la réunir.

            Nous avions jusqu'à présent un totalitarisme qui était le progressisme, mais sa mue d'après-guerre a causé sa perte. Il est aujourd'hui en déclin après avoir cultivé la déloyauté au nom de l'universalisme, et alors que ses dogmes s'échouent sur les récifs du réel. Un autre totalitarisme se dresse qui est l'Islam mais je ne l'imagine pas triompher au-delà de sa communauté. Il pourrait en revanche engendrer un contre-totalitarisme.

            Enfin vous attribuez la remise en cause des signifiés à la modernité. Or celle-ci avait bien contesté les dogmes du christianisme mais elle avait aussi produit de nouveaux dogmes comme le progrès ou l'universalité de la vérité, dont la raison serait le médiateur. La remise en cause de ces derniers dogmes relève plutôt d'une post-modernité (Lyotard).

              france2100

              1 ) Les dogmes sont des produits de la raison à partir des vérités de la foi. Je m'explique : la théologie pose comme premier principe une vérité révélée dans la Bible. A partir de celle-ci, elle en développe toutes les conclusions.

              Évidemment, si on juge le premier principe faux, tout est faux. Mais si l'on accepte ce premier principe, c'est un raisonnement logique, car la logique n'est jamais que la cohérence entre le principe et les conclusions. La théologie joue, il me semble, un rôle analogue au mythe chez Platon. Elle cherche à expliquer par des raisonnements développés à partir de vérités révélées, ce que la métaphysique serait impuissante à expliquer.

              Personnellement, et c'est en cela que je ne suis pas chrétien, même si j'aurais aimé l'être, je peux étudier cela, comme le mythe d'Er le pamphylien dans la République, ou le récit sur Cronos dans le politique.

              En quoi la révélation n'est pas un principe absurde ? C'est postuler que pour que l'homme puisse comprendre ce qui lui est supérieur, il y a nécessité que l'Etre premier se révèle à lui. On peut par la métaphysique associer à la première cause quelques idées, par opposition au monde sensible comme l'un, l'éternité, la simplicité, l'immatérialité ; mais en connaître l'être, non. Ce que je trouve absurde personnellement, ce sont tous les philosophes, comme Hegel ou Spinoza qui développent une métaphysique de Dieu ou d'une idole à l'aide de leur simple imagination.

              2) La critique du totalitarisme n'intervient qu'au XXème siècle : un nouveau concept pour qualifier les régimes nazi et communistes. Il faut déjà admettre que pour qu'une société ne soit pas tyrannique, il faut qu'il y ait séparation des pouvoirs. A ce compte-là, il faut alors en conclure que quasiment toutes les sociétés de l'histoire ont été tyranniques.

              Pourtant, il serait assez facile de prouver que l'Etat français aujourd'hui a bien plus de pouvoir que ce que pouvait avoir un roi d'Ancien Régime : 1) tout est objet du pouvoir de l'Etat : enseignement, assistance... ; 2) aucune orthodoxie ou philosophie déclarée qui le limite, au contraire du Roi d'Ancien Régime qui doit rester catholique : le pouvoir légifère sur tout et n'importe quoi aujourd'hui ; 3) aucun contre - pouvoir, liberté des provinces, des corps de métiers, et autres privilèges en tout genre...

              Et si vous voulez, un fait plus marquant, souvenez - vous que le roi de France de Machault d'Arnouville à la Révolution n'a pas réussi à imposer l'égalité fiscale ; tandis que notre très cher Etat français crée des impôts à tire-larigot. On ne peut pas franchement dire que l'article 14 e la DDHC soit respecté.

              Il faut admettre dans un second temps, la sécularisation du pouvoir politique, ce qui n'existe quasiment que dans l'occident moderne. Se plier à une religion comme orthodoxie, c'est admettre que cette dernière inspire toute la société, qu'elle est son fondement.

              Je reviens à l'Ancien Régime, la loi sur le divorce ne peut exister qu'à partir de la Révolution, comme l'état civil des protestants ne peut être édicté qu'en 1787 au moment où le régime tangue. Ce sont des lois hétérodoxes : la foi catholique n'est plus protégée. Or, le bien commun dans l'Ancien régime se résume ainsi : que chaque âme dans le royaume de France soit en possibilité par ses propres moyens de faire son salut.

              Que l'on conteste le catholicisme comme fondement, d'accord. Mais je vous pose une simple question : quelle est l'orthodoxie républicaine ? C'est le libéralisme du XVIIIème siècle, qui a commencé à être mis en application par les républicains des années 1880. Ils ont sécularisé totalement la société au fil des générations : ou pour abandonner la novlangue républicaine, ils ont fait d'une société chrétienne, une société athée et matérialiste. Comment ? en s'appropriant l'éducation : écoles et universités, comme agents de diffusion de leur orthodoxie, par l'école gratuite et libre par exemple ; par la destruction des mœurs, qui commence avec l'ancêtre des lois que l'on dit "sociétales" en sabir républicain, le rétablissement du divorce ; par la stigmatisation incessante de la France catholique, par la persécution même, pensez aux congréganistes sous Émile Combes...

              Totalitarisme est en fait un concept des libéraux pour disqualifier tout ce qui ne l'est à partir des tyrannies qu'ont été les régimes nazi et communistes. Toute société qui n'est pas sécularisée, et qui n'admet pas la séparation des pouvoirs est forcément une tyrannie : regardez Adolf et Staline. Voilà en résumé, l'idée. Comment pourrait -on être libre en admettant ces deux principes ? Voilà la principale question posée.

              3) Post - modernité, cela veut juste dire après la modernité ; autant dire que c'est nommer sans signifier. Je n'ai pas voulu dire que l'homme moderne est le premier à se poser des questions sur les universaux, mais plutôt qu'il affronte toutes les conséquences logiques du nominalisme. Et que ce nominalisme dérive directement et de son athéisme, et de son matérialisme : dans la mesure où il n'existe rien au-delà du sensible, l'homme est mesure de toutes choses. C'est une tendance qui n'est pas partagée par tous : je pense notamment à ceux qui ont remplacé Dieu, par la Nature.

              L'athéisme moderne produit un homme vide, creux, qui cherche des moyens de compenser ce vide : le divertissement, désormais appelé culture en est un ; la fuite dans les sensations exaspérées en est un autre.

                af90

                • Avant tout les dogmes ne relèvent pas particulièrement de la sphère religieuse : le progrès, les droits de l'homme, la diversité, la liberté, le droit, la démocratie sont aussi des dogmes.

                  Ensuite vous faîtes une distinction spécieuse entre ces "vérités de la bible" et les dogmes : les premières sont aussi des dogmes. Sur le strict plan épistémologique il faut bien que des raisonnements s'appuient sur des axiomes, or la plupart des prémisses métaphysiques sont spéculatifs (des dogmes).

                  Mais surtout l'individu ordinaire ignore ces démonstrations : on ne croit pas en la diversité suite à une démonstration mais parce qu'on a été élevé dans l'idée que la diversité est une bonne chose, comme d'autres sont élevés dans l'idée que Dieux existe. Dans la réalité sociale le raisonnement vient a posteriori pour légitimer.

                • Les raisonnements de Spinoza et Hegel nous sont incompréhensibles car nous avons été élevé dans une culture épistémologique selon laquelle la connaissance doit être validée par la preuve (empirisme), quantifiée (positivisme) et que nous ne pouvons nous fier à nos sens ni espérer tout connaître (kantisme).

                  Mais ces développements sont l'aboutissement d'un parcours de plusieurs siècles qui commença timidement avec la confrontation croissante de la pensée chrétienne avec la pensée grecque, et qui prit son premier envol avec le cartésianisme.

                  Pour Spinoza le beau coïncide avec le vrai : c'est une vieille idée qu'on trouvait déjà chez certains Grecs. Pour Hegel nous avons en nous une véritée innée car en faisant partie de la réalité nous connaissons celle-ci : une autre vieille idée qu'on trouvait aussi chez certains Grecs et qui fut assez répandue au Moyen-Âge.

                • Vous assimilez le totalitarisme à l'autoritarisme mais ce dernier se caractérise en réalité par le fait que son projet est total : il touche toutes les sphères de la société, du corps aux échanges marchands, et définit le bon, le beau et le vrai.

                  Peut-être l'autoritarisme est-il une condition nécessaire à l'hégémonie d'un projet totalitaire mais ça reste spéculatif.

                • L'Etat contemporain est bel et bien soumis à des limitations comparables à celles de l'Ancien Régime : par exemple il lui est interdit d'interdire l'immigration au nom des principes sacrés de l'église progressiste, tels qu'interprétés par les "sages", les juges constitutionnels, nos prêtres sacrés.

                  Encore une fois le progressisme est un totalitarisme qui s'est imposé, mais qui est en train de lâcher prise.

                • Je citais Lyotard, c'est donc à sa définition de la post-modernité que je me référais. Quant au nominalisme encore une fois son triomphe est récent : la modernité se caractérise au contraire par une fois en l'universalité de la vérité, découvrable par la raison.

                • Je ne crois pas que le diverstissement soit la cause de l'absence de religion. Le divertissement est ce que fait l'homme lorsqu'il ne besogne pas.

                • af90 a répondu à ça.

                  france2100

                  1) Toute doctrine religieuse ou philosophique repose sur des dogmes, nous sommes d'accord là -dessus. J'ai simplement voulu expliquer les dogmes chrétiens, car je sais que pour beaucoup, il y a équivoque. Mon post précédent à cet égard est dans la lignée du précédent. Je pense que pour bien nous comprendre il faut que nous définissions le terme : un dogme est une vérité promue par une autorité ; c'est - à dire, une vérité que l'on ne peut remettre en question. Mais que ce soit pour une école philosophique, comme pour une religion, la vérité est faite dogme, et non le dogme est fait vérité : il y a vérité, avant autorité.

                  2) Je vais différencier Hegel de Spinoza.

                  Hegel produit une espèce d'idole qui remplace Dieu et qui se développe dans l'histoire. Il explique que sa substance est d'être liberté et de se réaliser. L'histoire serait conduite par l'Esprit, ce que l'Esprit veut, que son essence est d'être actif, que sa substance change incessamment : un être qui évolue, toujours à partir du stade précédent = connaissance acquise, un être en tout visiblement aussi, une puissance éternelle peut -être.

                  C'est avant tout incompréhensible parce que c'est l’œuvre d'une imagination, et non d'un raisonnement. Je lui reproche 1) de ne pas expliquer comment il sait cela ; 2) que les conclusions ne sont pas toutes conformes au principe édicté. Comment peut -il expliquer que l'histoire ne soit pas forcément progressive, qu'il n'y ait pas forcément progrès cumulatif ? Comment sait -il pour sa théorie de l'émanation ? Comment sait - on qu'un peuple a un esprit et qu'il est émanation de ce premier esprit dont je parlais plus haut ? Pareil pour les individus ? Le seul fondement de tout cela, c'est une imagination très fertile.

                  Passons à Spinoza, et à la partie I de son éthique : il nous explique Dieu soi -disant par le raisonnement géométrique, ce qui signifie donc qu'il est déjà objet géométrique. Dieu serait substance inépuisable, qui se produit en permanence. Toute essence serait en Dieu : pas d'être qui ne fait pas partie de Dieu. Il fonde donc une philosophie panthéiste. Outre que comme Hegel, on aimerait savoir comment il sait tout cela, on peut se poser quelques questions. Comment Dieu reste-t-il un s'il s'identifie à la matière ? Il est composé ? Comment expliquer le passage de la puissance à l'acte en Dieu ? Comment Dieu peut -il être dans la matière sans être sujet à corruption ? Comment Dieu peut -il être infini, tout au plus infiniment grand ? Si Dieu s'identifie au monde, il est éternel, donc le monde n'a plus ni début ni fin ? Comment peut-il fonder une éthique sur la négation de la liberté de l'homme ? Comment une éthique peut-elle exister si le bien n'a aucun fondement ?

                  De même, il nous parle d'un Dieu qui est une infinité d'attributs, dont deux qu'il développe : la pensée et l'étendue. Comment Dieu peut - il rester simple en ayant des attributs ? Un exemple de réponse possible, à l'aide de Maïmonide et de son guide des égarés. Il dit : 1° Dieu est principe = pas de cause antérieure, cause par lui même = éternel, donc on ne peut rien lui attribuer, le définir ; 2) Dieu ne peut avoir de genre, sinon il est composé ; 3) qualité ordre de la substance, non de l'essence, donc on ne peut lui en attribuer ; 4) Dieu ni dans le temps ni dans l'espace, donc ne peut être mis en relation avec autre chose. Enfin, il ajoute que donner des attributs à Dieu résulte de l'anthropomorphisme ; que d'ailleurs Spinoza combat aussi, avec maladresse visiblement. Comment peut -on avoir une approche de Dieu ? Par révélation de son nom à Moïse : exode 3,14.

                  L'idée de révélation implique certaines questions : pourquoi le supérieur se révélerait -il à l'inférieur ? Mais au moins, c'est faire dépendre la connaissance d'un fait, très douteux certes. Finalement, si je résumais, même à la manière d'un athée honnête, ce serait un choix entre des raisonnements fallacieux nés de l'imagination des uns, ou des faits douteux peut - être nés de l'imagination des autres.

                  Que Spinoza combatte les théologiens de toute religion très bien, mais il me semble qu'il ne répond pas de manière satisfaisante à beaucoup de questions. Je veux bien faire un effort de compréhension, admettre que je ne suis ni métaphysicien ni théologien, que par moments, je me noie ; mais il est aussi fortement possible que ce soient des métaphysiques complètement incohérentes qui échappent à l'examen, car elles ne déchaînent pas les passions, au contraire de celle de l'Eglise.

                  3) Cher ami, toute religion, toute philosophie est forcément totale. Elle commence par une métaphysique ou une théologie qui en explique les premiers principes. Ces premiers principes après sont développés dans chaque domaine spécifiquement. L'exception dans l'histoire du monde est venue de l'Occident moderne : ce sont les philosophies modernes, qui en étant soit déistes, soit athées, se permettent de développer des théories sans se soucier des premiers principes. Voilà certainement pourquoi ces philosophies : libéralisme, marxisme... dégénèrent par rapport aux précédentes.

                  4) Les limitations dont j'ai parlé dans le post précédent n'existent pas. Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de contre - pouvoirs, mais ils ne sont pas doctrinaux. Les voici : une clientèle à ne pas incommoder, les fonctionnaires ; une élite gagnée à une philosophie cosmopolite, leur cité n'est pas la France, mais le monde. Ex : les européistes, les tenants de la globalisation.

                  5) Encore faudrait -il que toute vérité puisse être découverte par la raison humaine. L'homme, rappelons-le est un animal qui vit dans l'univers, et essaie de comprendre la réalité, dans sa totalité. Étant créature sensible, la réalité sensible est la plus facile à concevoir.

                  Pour le chrétien, l'homme et le monde ont été créés par Dieu. Ils ont une même origine qui explique qu'il y a adéquation entre la raison présente en l'homme - qui est créature- et la raison présente dans la création. Dieu a doté l"homme de raison afin qu'il puisse recevoir et comprendre la révélation, comprendre et accepter la loi naturelle. ==> Ce que Dieu veut bien qu'il comprenne.

                  Cela s'oppose directement à la raison humaine des philosophes : découvrir la vérité sans le secours de Dieu, au risque pour éviter l'impasse d'inventer purement et simplement.

                  6) La "culture", ou ce que j'ai appelé l'industrie du divertissement n'est pas la cause de l'absence de religion : elle est un substitut qui permet de ne pas affronter le vide.

                  Il existe d'autres moyens possibles d'y échapper : fuir dans les sensations comme la pratique du sport, le recours à la drogue.... Fuir dans le travail : se réaliser par cette activité, la fausse idée de vocation moderne, qui remonte à Luther.

                  L'étape suivante est de se constituer une idole en remplacement de la religion : les utopies modernes qu'ont été les totalitarismes, le nationalisme...

                    Les médias, premier outil d'intoxication.

                    Par exemple depuis plusieurs semaines France 2 nous fait sa présentation météo avant les JT en mode "confiné", sans présentatrice visible mais en voix off dans le genre pseudo home-office.
                    Ben oui France 2 n'a pas pu trouver une personne qui vienne aux studios, ils n'ont pas de masques, et aussi ça limites les échanges avec application des gestes barrières et toussa.
                    L'infantilisation est en marche. 😷

                    france2100 Nous avions jusqu'à présent un totalitarisme qui était le progressisme, mais sa mue d'après-guerre a causé sa perte.

                    Avec une mue on peut faire de bons poulets.

                    Après la religion de l'apocalypse climatique, la religion du virus exterminateur.

                    Quand la seconde s'éteindra, faute de virus, il faudra bien que la première revienne occuper le devant de la scène médiatique.

                    Les médias, toujours avides de la moindre chose à fournir en pâture, en manque d'idées un peu polémiques sinon ils perdent leur fonds de commerce, sont capables de raconter n'importe quoi.
                    Exemple là c'est Que choisir qui dit que les masques vont représenter un budget "colossal" pour les familles nombreuses, ça irait de 100 à 200 euros par moi. Alors ils rapportent ça tel quel, sans aucun commentaire.
                    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/deconfinement-loire-atlantique-le-masque-un-budget-pour-les-familles-822794be-8faa-11ea-91ff-1e69c6d14c25

                    Les pôvres familles nombreuses elles prennent des vielles chaussettes, une paire de ciseaux, un élastique et voilà.

                    af90

                    • Un dogme est une chose que certaines ne remettent pas en cause, que ce soit par impensé, par tabou, ou autre. Il n'est pas nécessaire qu'une autorité l'impose. Exemple : le dogme de la diversité n'est pas imposé par une autorité.

                      De plus encore une fois peu importe qu'un dogme ait été un jour le produit d'un raisonnement (pas forcément vrai, y compris pour les écoles philosophiques) puisque pour les successeurs le dogme est devenu un impensé culturel, souvent acquis dans l'enfance. Exemple : beaucoup de philosphes partent du principe qu'une philosphie éthique doit rechercher le bonheur de tous les êtres humains (deux impensés culturels : universalisme et eudémonisme).

                    • Vous reprochez à Hegel d'écouter son intuition, Hegel vous reprocherait de ne pas l'écouter. Vous reprochez à Spinoza de se fier à sa foi, Spinoza vous reprocherait de ne pas vous y fier.

                      Vous leur reprochez de ne pas démontrer la véracité de son intuition mais avez-vous démontré que l'expérience, les mathématiques et la quantification permettent d'accéder à la vérité ? Que les inductions empiriques valent mieux que leurs déductions ?

                      Et même si l'expérience permettait d'accéder à la vérité, avez-vous personnellement vérifié la loi de la gravitation et la valeur de la constante de Planck ?

                      Vous et moi avons une foi inébranlable en la valeur de l'expérience et de la quantification car nous appartenons à ce siècle, d'où notre peu d'intérêt pour les propos de Hegel et Spinoza. Mais eux appartenaient à d'autres siècles (même si dans le cas de Hegel il est une anomalie, une régression pour son époque).

                    • En réalité votre négation des contre-pouvoirs repose sur l'argument spécieux que l'état serait monobloc, si bien que vous faîtes de chacun de ses contre-pouvoirs un attribut du pouvoir.

                      A mes yeux on ne peut nier la réalité de ces contre-pouvoirs qu'en adoptant un prisme social : tous ces pouvoirs sont animés par des classes sociales conniventes qui, toutes ensemble, s'opposent au peuple. Mais cet argument ne permet évidemment pas d'affirmer qu'il en aurait été différemment sous l'Ancien Régime.

                    • Vous faisiez du nominalisme une conséquence de la modernité (plus précisément du matérialisme et de l'athéisme) et j'avais répondu en affirmant qu'au contraire les modernes soutenaient l'universalité de la vérité (opposition au nominalisme).

                      Vous affirmez désormais que les modernes croiraient pouvoir tout découvrir. Au contraire la philosophie contemporaine repose sur Kant dont l'entreprise philosophique a été de refonder la métaphysique sur les limites de la connaissance.

                      Afin d'en finir avec ces discussions sur l'existence de Dieu ou le nombre d'anges sur une tête d'épingle, Kant a déclaré que toute entreprise de connaissance devait commencer par cerner les limites de sa connaissance. Et de là il a conclut que certaines questions comme l'existence de Dieu nous resteraient à jamais inconnaissables. Deus absconditus.

                    • Vous réaffirmez votre conviction que le divertissement serait cause de l'athéisme sans tenir compte du mien qui est que le divertissement est cause du temps libre (et de nouvelles capacités techniques).

                      Laissez un homme innoccupé plusieurs heures par jour et il cherchera mieux à faire que de prier.

                    • af90 a répondu à ça.

                      france2100

                      1° Le dogme de la diversité repose sur certaines institutions républicaines qui le défendent et sur une grande partie de l'opinion publique qui l'accepte = consensus. C'est tout le mensonge de notre société d'avoir des dogmes non - affichés mais qui existent tout de même.

                      2) Je reproche à Hegel d'user de son imagination : son idéalisme, à savoir projeter son imagination sur la réalité ; et à Spinoza de s'être laissé abuser par sa raison, d'en avoir largement surestimé les possibilités. Je reproche à mon époque de considérer leurs systèmes avec plus de respect que d'autres métaphysiques antérieures, alors qu'elles sont au moins tout aussi mystérieuses.

                      Je ne suis pas un scientiste. Je sais qu'en tout homme, même le plus savant, la somme des préjugés excède largement la somme des avis reposant sur le savoir.

                      3) Je veux surtout signifier que l'Etat est aujourd'hui une sorte de machine - Léviathan. Ses applications sont immodérées : il peut légiférer sur absolument tout. Sa limite véritable : la rotation des hommes, même s'ils sont tous les descendants du XVIIIème : les clivages sont en matière économique et sociale.

                      Je l'ai comparé à l'Ancien Régime qui dispose toujours du même souverain, mais qui est bien plus limité dans ses applications :1) Il existe des contre-pouvoirs puissants, qui reposent sur des privilèges : parlements, corporations, Eglise ; 2) même absolu, le roi doit respecter l'orthodoxie catholique, qui est clairement définie, et les coutumes du royaume = lois fondamentales.

                      Paradoxalement, l'Etat est plus proche du Leviathan de Hobbes, que l'était le monarque absolu d'Ancien Régime. Hobbes, je pense aurait rêvé de l'Etat d'aujourd'hui : il aurait juste remplacé notre anarchie élective, par un monarque d'Ancien Régime, et aurait abouti à un despotisme oriental. Je pense que toute la critique contemporaine du totalitarisme commence ici : la machine - Etat + un tyran.

                      Les limites que nous nous fixons ont toute été inefficaces:
                      a) Ce que l'homme fait, il peut le défaire. Ainsi aucune constitution ne nous protégera jamais. Il est beaucoup plus facile de changer la constitution pour notre Vème République, que pour un roi d'Ancien Régime de changer l'orthodoxie catholique ou les lois fondamentales. La constitution de la Vème censée nous protéger, a été amendée illico presto, chaque fois qu'elle n'était pas conciliable avec le projet européen.
                      b) La soi - disant séparation des pouvoirs. Sauf qu'il y a unité entre le Parlement et le Gouvernement lorsqu'ils sont menés par les hommes d'un même parti : une même volonté de corps. Une vraie séparation des pouvoirs serait une cohabitation permanente : autant dire une guerre permanente entre le Parlement et le Gouvernement, ce qui ne serait guère mieux.
                      c) Les élections au suffrage universel. Ce qui pose la question de l'opinion publique. Qui influence l'opinion publique, pour ne pas dire : qui fabrique l'opinion publique ?

                      La difficulté qui se présente à moi et que je n'arrive pas encore à résoudre est la suivante : l'apparente contradiction entre l'anarchie qu'est notre régime, lutte permanente de partis ; et l'unité et la direction qu'il arrive à suivre sur certains sujets : la construction européenne par exemple. Etre les fils ennemis d'une même philosophie-mère n'explique pas tout.

                      4) Pour bien faire, il aurait fallu que je distingue entre la période où les idées modernes concernent une élite, et aujourd'hui, où elles concernent l'ensemble de la population.

                      Par modernité, j'entends surtout ce qui suit la révolution opérée par la Renaissance, première matrice de notre époque : à savoir que l'homme mesure de toutes choses remplace Dieu mesure de toutes choses. Les conséquences en ont été dans un premier temps le déisme : négation de la Providence de Dieu, un Dieu qui ne s'occupe de rien ; dans un second temps l'athéisme : le premier qui fait de l'homme son Dieu ; le second qui fait de la Nature son Dieu. Qu'est ce que la modernité ? la Raison devenue folle ; le chrétien dirait : parce qu'elle se coupe de la foi. Dans un premier temps la philosophie souhaite assassiner la théologie ; dans un second soit elle assassine la métaphysique, soit elle en constitue une par l'invention. Vous avez raison : j'ai oublié ce distinguo, je suis allé trop vite en besogne.

                      Spinoza et Hegel sont deux exemples : le premier par le mauvais emploi qu'il fait de la géométrie, réduisant toute réalité à objet mathématique ; le second projetant son imagination sur la réalité, reproche que l'on peut faire à tous les idéalistes. Spinoza, c'est encore le XVIIème ; Hegel, c'est le XIXème = la philosophie devenue folle. Nos contemporains tentent de ressusciter une métaphysique que leurs glorieux ancêtres ont participé à détruire en en faisant une pure œuvre de l'imagination. On en revient à mon précédent post : j'aurais pu examiner Kant, son impératif catégorique, sa Providence, comme Hegel ou Spinoza.*

                      Lorsque vous parlez d'intuition, ce n'est jamais que le "génie" d'un homme qui comprend le supérieur parce qu'il en est partie : mais ce me semble, même si le lapin fait partie de la nature, il ne dispose que peu d'intuition, non ? L'intuition c'est au moins aussi mystérieux que la révélation : je perçois une réalité et je sais. Il y a une grande différence cependant : l'homme mesure de toutes choses, remplace Dieu mesure de toutes choses ; l'inférieur qui comprend le supérieur, plutôt que le supérieur qui se révèle à l'inférieur.**

                      Le culte des génies de l'humanité est idolâtrique : c'est une partie du culte que l'homme se rend à lui même depuis la Renaissance. L'homme invente des concepts, l'homme produit le monde intelligible ; et non le découvre ou le trouve. Si Dieu ou la Nature existe, ce qu'elle est ne dépend pas de l'homme ; de même pour les notions de l'ordre intelligible comme la vérité, le bien, le beau. L'homme peut juste se les approprier, c'est -à-dire s'en faire une idée complètement tronquée, biaisée...

                      Et même lorsque l'homme ne perd pas de vue qu'il découvre, il se rend quand même ce culte. Citons l'usage qui veut que les scientifiques donnent leur nom aux réalités qu'ils découvrent. Ainsi Yersin avec la bacille de la peste. J'imagine que si Linné avait eu le même esprit, nous parlerions non pas d'homo sapiens, mais d'homo Linnius. Citons aussi l'usage qui veut que nous encensions ceux qui découvrent les lois du monde sensible, comme si ces dernières n'existaient avant eux. L'abus en l'occurrence n'est pas de les tenir en haute estime pour leurs découvertes, mais qu'il est quasiment impossible de parler de ses découvertes sans citer leur nom : ils ont un copyright.

                      Deus absconditus ne signifie pas que Dieu ne peut être objet de connaissance : cela signifie que l'on peut l'atteindre que par les vérités de la foi, et la théologie. C'est un débat qui a cours dans toute l'histoire de l'Eglise depuis la patristique sur la place accordée à la raison humaine par rapport à la révélation divine : Saint Bonaventure contre Saint Thomas d'Aquin au XIIIème. Il y a les minimalistes de la raison humaine, et les maximalistes. L'Eglise défend les maximalistes depuis de nombreux siècles. Elle a même infligé un dernier coup de massue aux minimalistes par l'encyclique aeterni patris en 1879, à l'origine de la naissance des néo-thomistes.

                      Que les thomistes aient gagné dans l'Eglise ne signifient pas nécessairement qu'ils soient plus proches de la vérité. Pour l'Eglise, si ; dans l'absolu, je ne sais pas. Le vainqueur impose ses idées : elles n'en sont pas nécessairement justes. Je m'adresse à ceux qui défendent l'université ou leur parti, comme d'autres défendent leur Eglise.

                      5) L'industrie du divertissement nommé culture n'est pas cause d’athéisme. Elle permet juste d'oublier le vide, de ne pas se questionner : de l'abus du divertissement dans la signification qu'on lui donne. Le sport, comme occupation centrale de la vie, ou les lettres, ou l'art : le l'art pour l'art de certains...


                      *Petite remarque supplémentaire sur notre ami Spinoza. Il accuse les hommes de projeter leur imagination sur la réalité, de se constituer un ordre dont ils sont la mesure, qui n'existe que dans leur tête. Mais lui ô grand Spinoza, est visiblement plus qu'un homme lorsqu'il écrit la première partie de son éthique, et arrive à considérer le réel ordre existant. L'homme être d'imagination, sauf le grand Spinoza qui est être de raison, et a tout compris.

                      **Entendez - moi bien, je ne nie pas forcément l'intuition, je dis que c'est bien mystérieux, et j'explique pourquoi on accueille bien plus favorablement cette idée aujourd'hui. Si c'est l'homme le fondement, tout passe.