Ce qui est inquiétant, c'est la convergence de tous les gros médias vers la même chose.
La proximité évidente du Figaro avec le Monde.

Les journaleux sont pour la plupart des présentateurs d'infos qu'ils n'ont pas trouvés eux même, et vont les chercher à la même gamelle.

Alors chacun fait avec son intelligence, sa culture, et ses expériences pour juger de la pertinence de l'ensemble.
Ça fait peur parfois.

    • [supprimé]

    Etonnant , BFM la chaîne officielle de la macronnie n'est pas dans la liste des médias " sérieux " . C'est bien la peine que les Elkrief , Duhamel et consort jouent de la langue et tortillent du fion quand ils parlent de Macron .

      [supprimé] Etonnant , BFM la chaîne officielle de la macronnie n'est pas dans la liste des médias " sérieux "

      Le responsable de cette bavure est en garde à vue et sa famille sous surveillance.

      courtial

      • Evidemment qu'on se fout d'un sujet dont nous ne savons rien et dont vous ne nous avez donné aucune raison de nous y intéresser ! Votre message portait sur une soi-disant censure des médias, très douteuse en l'espèce, pas sur les propositions de Correa. Si vous avez un lien écrit sur ses propositions, commencez par le donner avant de gueuler comme un poissonnier.

      • Concernant son idée de salaire digne, je vois deux problèmes rhédibitoires : d'abord les bénéfices servent à financer les investissements. Or sans investissements je ne vois pas comment la valeur ajoutée pourrait grimper et donc comment il pourrait y avoir demain plus d'argent pour les salariés.

        Ensuite le problème de la France, contrairement à l'Equateur, n'est pas tant de mieux payer ses salariés que d'avoir moins de chômage en-dehors des grandes villes. C'est la principale raison de la pauvreté en France, du schisme croissant, de la hausse des coûts immobiliers, ...

      • Hélas il n'y a aucune réfléxion sur ce point du chômage. Hier comme aujourd'hui la grande obsession de la gauche est de combattre les patrons et les riches : c'est l'histoire du vizir qui veut devenir calife à la place du calife, du clergé contre l'aristocratie, des 10% qui veulent s'attaquer au 1% en s'appelant les 99%.

        C'est vrai également du côté des économistes de gauche : Piketty est devenu célèbre en étudiant l'inégalité aux USA (et en France mais c'était la partie convenue) plutôt qu'en étudiant la désindustrialisation ou la sclérose adminstrative. Le reste des grands économistes de gauche est sur la même ligne.

      • Il n'y a pas d'idées révolutionnaires en face, certes. Ou plutôt, si, tout un tas de millénaristes décroissants rêvant de faire un sort à la modernité, qui du fond de leur ghetto germanopratin rêvent d'elever des poules dans le Larzac.

        Mais au fond ce dont on a besoin n'est pas d'idées révolutionnaires (sauf sur le commerce international, les relations internationales, l'immobilier et la concurrence) mais d'un programme cohérent visant à recréer de l'emploi dans les territoires.

        Un programme fondé sur des stratégies industrielles sectorielles et parfois géographiques, une redistribution des allégements fiscaux vers les créateurs d'emplois, une réduction de la masse administrative (pas les agents de terrain) visant à alléger le coût du travail, une réduction des lourdeurs juridico-administratives et une hausse de la concurrence des secteurs aux marges dodues.

        Un sujet très technique et très ennuyeux. Ajoutons la sortie de l'UE et de l'euro : ça mettra de l'ambiance.

      • A nouveau vous cédez à votre passion gauchiste de distribution de mauvais points. Onfray, Weber, Levaï, ... La gauche est un mouvement de curetons obnubilés par l'indignation de leur nombril.

      Je n'ai pas parlé de "censure" et Pierre Carles non plus. Personne n'est censuré. Merckel n'a pas besoin de sortir son téléphone pour interdire à Elisabeth Quin d'inviter Correa et elle a raison (Quin, je prends la "moins pire", comme disent les djeuns) de se sentir parfaitement libre, elle l'est. Mais c'est une liberté qui consiste à ne pas vouloir s'informer et donc à ne pas connaître, ce qui fait que la question de censurer ne se pose tout simplement pas. Si on l'interroge quand même sur pourquoi elle ne veut pas en parler, en fait elle n'en a pas même eu l'idée, et elle trouve comme explication le poids de l'Occupation allemande sur Arte et le fait que ça pourrait éventuellement déplaire à Merckel. Ce n'est pas une question de censure, ni même d'auto-censure, on ne pense pas, c'est sûr.

      Pour l'aspect économique de votre intervention, je crois que vous m'avez disqualifié une fois pour toutes pour évoquer ces questions, ce qui est confortable, ça m'évitera d'avoir à argumenter. Je remarque néanmoins que débattre ne fait de mal à personne, même avec des incompétents - je comprends que cela puisse irriter des kadors comme vous en économie.
      Mais il se trouve que ce monsieur cause français parce qu'il a fait des études d'économie à l'Université de Louvain, en Belgique et que, pour le moment, il y a moins de chômage, plus de croissance (beaucoup plus) et d'investissement (de l'Etat, mais pas seulement) dans son pays qu'en France. . Faudra que vous lui expliquiez comment faire, ça devrait l'intéresser. N'ayez pas trop d'espoir qu'il vous écoute puisque son leitmotiv, c'est d'éviter d'écouter les kadors occidentaux comme vous et que sa ligne, c'est : vous prenez les préconisations du FMI, et vous faites exactement le contraire.
      Les bénéfices d'aujourd'hui sont les investissements de demain, comme vous nous le rappelez, c'est beau comme l'Antique, on dirait un vers d'Homère ou une tirade de Racine, ça ressemble à toute la grande littérature que nous aimons l'un et l'autre, mais en pratique, ça se distingue vraiment d'un foutage de gueule ? Je pose la question.

      Personne (même moi) n'est assez débile pour s'imaginer qu'on va appliquer en France ce qu'on fait en Equateur, comme si c'était un modèle et la recette toute prête des lendemains qui chantent. Ce qui est plutôt en question - et dont j'ai dit que c'était "intéressant", pas plus - c'est que les solutions des gros kadors de l'économie comme vous et les donneurs de leçons occidentaux nous ont foutu sacrément dans la mouise et ont mis la planète entière à feu et à sang.

      Quant à ma doctrine, elle est, je le reconnais, d'une grande banalité, et je la dirais macronienne, Manu parle beaucoup de "bon sens", ces derniers temps (sur d'autres sujets, il est vrai). A mon grand regret, j'ai dû renoncer, au moins pour le moment, à monter à l'assaut du Palais d'Hiver, à destituer le tsar et à instaurer la dictature du prolétariat. Comme vous le dites si bien, on verra ça plus tard. Mais il faudra prévoir d'un tout petit peu contraindre et pour l'instant, ça n'est possible, sérieux ou juste qu'en passant par l'Etat.Il y a des comportements (économiques particulièrement) avec lesquels il faudrait se montrer moins sympa, moins "libéral".

      Pour aller un peu au-delà de ces banalités (qui ne vous apprennent rien, j'en suis conscient), je puis revenir vers ma marotte, l'aspect philosophique.
      Oïkonomia, en grec, c'est la gestion de la Maison, le foyer domestique ; le "domus" latin correspond en gros à "oïkos" en grec. Il ne s'agit pas tant de la Maison comme espace, comme lieu géographique que des gens qui s'y trouvent, on peut donc préférer le mot "famille", qui n'est pas littéral mais bon, ça nous parle plus.
      Quel est le but de la famille ? Réponse : se reproduire et bouffer. Il faut avant toute chose exister, et on n'existe que parce qu'on se reproduit et qu'on mange (c'est-à-dire qu'on se maintient dans l'exister). Mais ça ne peut marcher que si c'est administré (c'est le "nomia",) il faut qu'il y ait une "loi" (nomos) pour que ça tourne correctement.
      Ca peut marcher de différentes manières et j'invite chacun à lire les livres d'Emmanuel Todd, sur lequel on peut me raconter tout ce qu'on veut sur des tas de choses qui ne vont pas chez lui, mais qui a le mérite d'attaquer les choses d'un point de vue profond et radical.
      Dans le monde grec (tout ce que je raconte là, c'est Aristote, OK ?), il y a le patron, le Père ("patron" veut dire : père), qui est accompagné d'une pondeuse (une femme, on appelle ça, à ce qu'on m'a dit). Elle, c'est un réceptacle un sac à f... (euh pardon, je deviens désobligeant), et après il y a la marmaille. Mais ça, ça ne permet pas encore de bouffer, il faut donc rajouter les esclaves et la famille est au complet.
      Tous les rapports sont strictement verticaux, non pas parce que quelqu'un aurait décidé quoi que ce soit. La femme ferme sa gueule, c'est quand même pas les pondeuses qui vont commander, les enfants, ils n'existent que parce qu'on les a fait et qu'on les maintient dans une existence qu'ils ne peuvent pas assumer par eux-mêmes, quant aux esclaves, c'est pas eux non plus qui vont faire la loi, ils sont là pour produire, pas pour discuter et d'ailleurs ils en sont incapables. Ils ont juste assez d'intelligence pour comprendre les ordres qu'on leur donne, mais sans reste.

      Bref, je vous raconte tout cela pour établir que l'économie, c'est la gestion des servitudes. Je ne suis pas libre d'être un homme ou une femme, ou un esclave, il n'y a eu aucune délibération (en fait, c'est juste imposé par la nature, qui ne fonctionne pas par débats), il n'y a pas d'égalité (je ne peux pas être l'égal de mon gamin : j'existais avant lui et sans lui, et lui n'existe et ne se maintient dans l'existence que par moi), donc pas de justice. Dans ce monde, il n'y a que des soumis, qui sont larbinés soit par la Nature, soit par d'autres hommes, mais larbins quoi qu'il en soit. Et tout ceci n'étant décidé par personne, mais résultant du fait qu'il faut bien exister et manger, avant tout autre chose.
      Il n'y a donc pas de politique, ce mot signifiant quelque chose qui se rapporte à des hommes libres et eux seuls.

      Mais ce à quoi on assiste depuis un bon moment (et Aristote s'en plaignait déjà), c'est que les "économistes", qui représentent la servitude, ce qu'il faut bien faire pour vivre, aller cultiver la terre, gagner du pognon, laver les chiottes, se sont invités pour devenir les patrons. Par une dialectique hégélienne ou que sais-je d'autre, ce sont les esclaves qui donnent les ordres, qui sont maîtres maintenant, si bien que la politique, c'est devenu la chose des laveurs de chiottes, qui vous expliquent comment on met du Canard WC dans la tuyauterie, et le Père de famille n'a plus qu'à se taire et se conformer, alors même que les chiottes sont dégueulasses que les plaques de cuisson sont gorgées de gras et que c'est le boxon dans la chambre des gamins.

      Vous me croirez si vous voulez, je parle un peu à front renversé, si j'ose dire, mais c'est ce qui m'a gêné dans le débat présidentiel où Marine a prétendûment brillé par son incompétence. Marine, je ne peux pas l'encadrer, on est d'accord, mais elle a été élue par le peuple et par les militants de son parti - que je déteste aussi, mais c'est un parti, que ça me plaise ou non, qui va aux élections et les gens décident. Et si on ne veut pas ça, on supprime les élections, on met à la place un concours, une Agrégation spécialité Président de la République et on ramasse les copies. Macron, il est peut-être plus malin sur l'euro, mais il n'avait jamais été élu par personne, et sa compétence est celle d'un larbin, d'un laveur de chiottes qui sait utiliser le Canard WC, un faiseur de fric. Ca a sa dignité, et en tant que marxiste, je ne voudrais pas être déplaisant avec le petit personnel, mais ce genre de larbins se portent très bien, je vous rassure.

        cris Macron est avide de pouvoir et ça le rend fou.

        Il est trop lent à comprendre qu'il n'est qu'un terne personnage et que son pouvoir ancré dans le mensonge ne marche que pour un temps.

        • cris a répondu à ça.

          James Ce qui est inquiétant, c'est la convergence de tous les gros médias vers la même chose.
          La proximité évidente du Figaro avec le Monde.

          Tout à fait.

          Supprimer les subventions et le nombre de perroquets qui racontent tous les mêmes mensonges en voilà une source d'économies du budget de l"état

          courtial

          Les bénéfices d'aujourd'hui sont les investissements de demain, comme vous nous le rappelez, c'est beau comme l'Antique, on dirait un vers d'Homère ou une tirade de Racine, ça ressemble à toute la grande littérature que nous aimons l'un et l'autre, mais en pratique, ça se distingue vraiment d'un foutage de gueule ? Je pose la question.

          Non, les bénéfices d'aujourd'hui sont les investissements d'aujourd'hui puisque les bénéfices sont ce qui reste AVANT investissement.

          Le bénéfice est l'ensemble des rentrées moins l'ensemble des dépenses contraintes (y compris renouvellement de matériel). Ce qui n'inclut PAS les investissements.

          Zéro bénéfices = zéro investissements.

          Mais ce à quoi on assiste depuis un bon moment (et Aristote s'en plaignait déjà), c'est que les "économistes", qui représentent la servitude, ce qu'il faut bien faire pour vivre, aller cultiver la terre, gagner du pognon, laver les chiottes, se sont invités pour devenir les patrons.

          Le monde ne se divise pas entre les gentils qui veulent supprimer la pauvreté et les salopards qui veulent la maintenir, mais bien plus souvent entre ceux qui pensent avoir une potion magique pour ça et les autres.

          Or les potions magiques de la gauche ont considérablement nuit aux ouvriers du privé par la désindustrialisation ; chat échaudé craint l'eau froide.

          Il n'y a donc pas de politique, ce mot signifiant quelque chose qui se rapporte à des hommes libres et eux seuls.

          Alors pourquoi vous échiner à parler politique si tel est votre crédo ? En réalité c'est un sophisme (la liberté n'est pas un état binaire) qui vous sert de faux-fuyant, de béquille narcissique et de support à une énième diatribe.

            • [supprimé]

            • Modifié

            Les médias (comme l'école) ne sont que le reflet de la société (avec un filtre "pédagogue"sous contrôle des pouvoirs, politiques comme financiers) ... Bref les médias ne vont bien que quand la société va bien aussi ... et ce n'est plus le cas.

              katou Il est trop lent a comprendre qu'il n'est qu'un terne personnage et que son pouvoir ancré dans le mensonge ne marche que pour un temps.

              Forcément il n'a rien fait de lui-même. Il a toujours eu quelqu'un avec lui pour lui dire comment il devait agir. Ses parents, sa grand-mère, Brigitte. Il est resté adolescent.
              Maintenant ce sont en plus des conseillers, des commissions pour tout ou rien.
              C'est pas lui qui choisit sinon pour les médias s'il avait été plus mature il aurait pris de tendances différentes pour avoir plusieurs sons de cloche.

              [supprimé] Les médias (comme l'école) ne sont que le reflet de la société

              Non, la preuve quelques rares deux ou trois incidents en banlieue, seulement en banlieue, par contre à Paris même rien...

              Et pourtant

              Entre le 17 mars et le 5 mai, 379 faits de violences urbaines visant des policiers, dont 79 guets-apens, ont été recensés dans les secteurs dépendant de la Direction générale de la police nationale et de la préfecture de police de Paris

              Quand je vous dis qu'il faut tous les brûler ces asservis.

                • [supprimé]

                • Modifié

                limonadier Non, la preuve quelques rares deux ou trois incidents en banlieue, seulement en banlieue, par contre à Paris même rien...

                ... Ca va bien au delà de ceci, ça c'est juste un focus sur un détail ... en guise d'échappatoire ?

                france2100 Le monde ne se divise pas entre les gentils qui veulent supprimer la pauvreté et les salopards qui veulent la maintenir, mais bien plus souvent entre ceux qui pensent avoir une potion magique pour ça et les autres.

                Ca fait deux fois que vous me faites le coup, vous pouvez vous amuser à continuer si vous croyez que je n'ai pas ri parce que je n'ai pas compris, mais j'ai employé des concepts précis, d'où ne ressort rien qui serait des gentils et des méchants.
                Si vous retenez de ce que j'ai dit de Quin, par exemple, qu'il y a des gentils et des méchants, vous avez un problème de compréhension. Et si vous comprenez de cette manière ce que j'ai essayé d'expliquer avec Aristote, c'est véritablement un très gros problème. Et qui n'est pas psychanalytique.
                Vous feriez bien de faire de même avant d'écrire que la liberté n'est pas un état binaire, comme vous l'osez, ce qui ne veut strictement rien dire, et le retire à toute discussion, parce qu'avant de discuter, faudrait déjà qu'on comprenne. La liberté n'a jamais été un état, et la binarité d'un état, à moins que vous ne fassiez allusion à des modèles quantiques (genre la "binarité" onde/corpuscule), c'est juste pècher en eaux troubles.

                On ne répondra pas au pur ad hominem à base de psychanalyse de bazar ("béquille narcissique"), y a des niveaux auxquels on se s'abaisse pas.

                  J'aurais aimé un peu plus de déférence pour Aristote. Mais j'imagine, que je devrais me contenter de retenir le positif : à savoir qu'il n'est pas avec vous, relégué dans les poubelles de l'histoire. Voyez, ce qui me gêne un peu, c'est le ton : condescendant.

                  Moi Courtial, depuis les cimes de mon XXIème siècle, je juge ce pauvre Aristote en type intelligent du IVème siècle avant JC : pour l'époque ce n'est pas trop mal, mais en vertu de l'histoire progressiste et de la perfectibilité indéfinie du genre humain en laquelle je crois, sans examen, il est quand même un peu crétin ; pour preuve, il ne croyait pas en ce troisième dogme irréfutable, qui est l'égalité politique entre les hommes et les femmes.

                    af90

                    Aristote, je l'ai lu et en résumant les dix premiers chapitres de sa Politique, j'ai cru rendre service. Ca peut intéresser des gens. S'il y a des choses fausses, libre à vous de rectifier, je ne le prendrais pas mal, j'ai aussi le droit de me gourer et je ne vais pas aller me vexer parce que j'aurais dit une connerie sur Aristote.
                    Mais je crois que vous n'avez pas de reproche littéral, c'est juste le ton qui vous dérange. Je lui rentre dans le lard, mais vous ne voyez pas que ce n'est que de la gratitude. ll n'y a pas 50 manières de lire un philosophe, il n'y en a qu'une, la manière philosophique, et la manière philosophique, c'est de casser.. Je ne lis pas Aristote, je ne suis pas digne si je ne le casse pas.
                    (au passage : cela a été démontré très brillamment par Hegel, on pourra expliquer comment plus tard).
                    Je ne crois pas qu'Aristote ait été un pauvre en esprit ou juste un type intelligent, je considère que c'était un génie absolu, peut-être le plus grand de la pensée occidentale, raison pour laquelle d'ailleurs je crois utile de résumer sa façon de voir pour ceux qui n'ont peut-être pas eu le temps d'aller regarder ce qu'il dit. J'ai essayé de faire en sorte que ses idées soient présentées comme déduites les unes des autres, ce qui n'est pas aussi clair dans son texte. Si vous avez une meilleure présentation, n'hésitez pas.
                    Mais comme j'ai eu l'honneur de vous le faire remarquer, c'est de la philosophie putain ! Ca veut dire que discuter, casser, objecter, ce n'est pas un truc qui tombe de l'extérieur et qui existe parce que je l'aurais voulu, c'est écrit comme ça et pour ça, et cela n'a jamais eu d'autre intérêt que ça, discutailler, objecter, casser.
                    Et c'est pas vous qui avez parlé d'Aristote, c'est moi. Vous n'en avez pas parlé et je me demande quel prestige vous tirez de n'en rien dire. Vous trouvez peut-être cela plus respectueux, mais on ne respecte pas Aristote comme ça.

                    Quelques éléments historiques pour un peu recadrer : Aristote a été pendant 20 ans un membre de l'Académie, l'école de Platon. La méthode fondamentale -elle ressort de tous les textes de Platon - c'est la dialectique, la discussion qui fait qu'on est tour à tour réfutant et réfuté (la phrase est de Platon). Si on commence par se vexer parce qu'on est réfuté, faut changer de boutique, et on a juste rien compris à la philosophie.
                    Aristote n'a pas succédé à Platon dans la direction de l'Ecole (finalement confiée à Speusippe) et il a fait son école à côté. Mais les péripatéticiens (ses disciples) étaient des chieurs et des poseurs de questions , des casseurs et rien d'autre. Pas des adorateurs d'une doctrine fermée, mais des emmerdeurs redemandant toujours de rebattre les cartes et de casser ce qui semblait établi.

                    Maintenant, il y a peut-être moi Courtial dans les cimes du 21ème, mais si tu vires Courtial du tableau, si tu dégages l''inopportun et l'inutile, il reste quand même le 21ème siècle, vous faites le même calcul ? Le 21ème siècle ne sera pas supprimé avec moi. Ce serait bien si la perfectibilité et le progressisme, ce n'étaient que des idées à moi et que je ne remettrais pas en cause, mais vous aurez un peu plus de mal pour vous en défaire.
                    Et je vous assure que ce n'est pas de ma faute, la perfectibilité et le progrès. Quand j'avance timidement qu'il faudrait peut-être arrêter avec l'accumulation débile du pognon qui ne sert plus à rien d'autre qu'à tout bousiller, je me fais tout de suite allumer comme un con qui n'a rien compris à l'économie, à la croissance et donc à la Vérité, et je me prends la leçon. Je passe juste pour un demeuré.

                    • af90 a répondu à ça.

                      courtial

                      Je faisais surtout référence dans ma critique aux considérations inactuelles de Nietzsche : l'épigone qui juge des génies du passé depuis sa grande hauteur, qui s'imagine supérieur au niveau moral parce qu'il vient une vingtaine de siècles plus tard. Voyez, même quand Aristote ou d'autres me choquent, je peux quand même imaginer que je suis dans le faux, et eux dans le vrai.

                      Je ne vous demande pas d'être convaincu, juste de faire fi de vos préjugés, c'est-à-dire des opinions admises sans étude, et d'examiner : d'étudier l'égalité politique de l'homme et de la femme comme n'importe quel autre problème philosophique. Et si vous défendez alors toujours la même position, elle n'en sera que plus solide.

                      Or, je subodore que vous admettez les présupposés dont j'ai parlé dans le précédent post, et que cela explique en partie le ton. Guénon disait que l'homme moderne est un crustacé : les opinions reçues de son siècle sont sa coquille, et cette dernière l'empêche de considérer toutes les idées qui ont existé avant, bonnes ou mauvaises. C'est certainement valable pour toute époque ; mais plus encore plus de la nôtre, car elle se glorifie.

                      J'en rajoute aussi deux, oubliés précédemment : 1) penser que non seulement il y a progrès continu dans l'histoire, mais aussi qu'il est forcément cumulatif ; 2) et son corollaire, qu'il s'applique indifféremment à toutes les disciplines : je ne vais pas vous demander par exemple de revenir à la "science physique"* d'Aristote, ce serait complètement stupide.

                      La philosophie nécessite l'équanimité : faites en sorte que votre raison commande vos passions, ou au moins essayez, comme nous devrions tous le faire avant chaque discussion. Examinez et réfutez, sans tomber dans la polémique - la guerre-. Comment voulez - vous qu'il y ait dialectique, sans les règles de la courtoisie ? Les dialogues de Platon ne peuvent exister que parce Socrate est un maître en éthique, et qu'il est un modèle de bon comportement. On peut discuter avec Socrate ou avec Marc Aurèle, pas avec Voltaire, Zola.

                      On a fait de la France le pays de l'intelligence. En vérité, il est plus celui de l'imagination depuis les Lumières, justement parce que les passions de nos lettrés étaient complètement débridées. Locke a bien mieux défendu la cause de la tolérance que Voltaire. Soyez Locke.


                      Je terminerai sur cette dernière idée, que vous semblez défendre : qu'il faut toujours tout remettre en cause. J'en profite pour développer quelques réflexions à ce sujet, qui nous amènent beaucoup plus loin que votre post. Je vous prie de ne pas en prendre ombrage.

                      Cela vient me semble-t-il de la fausse conception des dogmes que se fait notre époque. Les dogmes sont parce qu'ils sont vérité, et non les vérités sont parce qu'elles sont dogmes. Si jamais il y a erreur sur les dogmes, c'est en vertu de la difficulté à trouver des vérités en métaphysique ; et le problème n'est pas de consacrer des vérités, mais de se tromper sur ces dernières. Vous n'avez qu'à vous renseigner sur comment les dogmes ont été trouvés.

                      Je vais même plus loin, toute philosophie intelligente doit aboutir à des dogmes, sinon non seulement elle ne produit rien mais en plus elle finit par se dissoudre. Pouvait -on être platonicien sans admettre un monde intelligible ? Pouvait - on être stoïcien sans admettre d'accepter ce qui est conforme à la nature, et se concentrer sur ce qui dépend de soi ?

                      Mais ne proclamer aucune vérité, c'est tout aussi destructeur. Vous fabriquez des générations de petits sceptiques incapables même de concevoir l'idée de vérité, ou de bien : la vérité n'a pour eux pas plus de valeur que l'erreur. Tout a alors le statut d'opinion. Toute leur vie en subit les conséquences : dans la mesure où rien n'est bien ou vrai, ils ne peuvent accepter de morale par exemple. Pour reprendre mon exemple précédent, sans les deux vérités précédemment admises par les stoïciens, il n'y a pas de pensées pour moi -même de Marc Aurèle, il n'y a pas d'éthique stoïcienne, qu'elle soit juste ou non.

                      De la même façon, si tout doit toujours être remis en cause, qu'allez - vous enseigner en philosophie, et sciences humaines ? Des théories ? Vous prenez le risque, non pas seulement d'enseigner autant de sottises que les dogmatiques, mais d'être totalement soumis aux opinions du temps : au mieux le consensus des savants, au pire l'opinion reine du monde.

                      D'ailleurs, la question qu'il faut poser, c'est si l'un ne dérive pas vers l'autre, dans la mesure où le savant a envie d'être estimé, renommé. Nos philosophes universitaires des cinquante dernières années ressemblent curieusement à des mondains, pour ne pas dire à des Protagoras. Oserais-je tomber dans les excès de Schopenhauer ?

                      Si l'on considère la discipline que j'ai étudiée : l'histoire. Certains sujets ont leurs dogmes : ce que certains appellent de façon polémique l'histoire officielle. D'autres se perdent dans le mouvement incessant : les théories durent toutes dix ans... Comment voulez - vous dans ces conditions que parmi certains ne naissent pas une haine de cette discipline, qui n'est jamais qu'une forme de misologie : pourquoi étudier l'histoire s'il n'y aucune possibilité de trouver la vérité ?

                      Cette dernière partie, je le répète, n'était pas un plaidoyer pour les dogmes, plus une incitation à les considérer avec plus de réflexion.

                      *physique dans le sens aristotélicien n'a pas le même sens qu'aujourd'hui

                        On ne va pas pouvoir discuter de Nietzsche, ça va être trop compliqué. Faudrait tronçonner et expliquer pourquoi, pas se contenter de citer. Et je ne vais pas m'y mettre, surtout après mon expérience aristotélicienne, où j'ai essayé, peut-être maladroitement, d'expliquer l'économie selon Aristote, ce qui m'a pris beaucoup de temps et n'est pas aussi facile que ça, avec pour unique remerciement des considérations sur mon "progressisme".
                        Mais on est habitué, et la droite sera toujours la droite, merdifier le travail des autres, c'est le régime naturel, ça ne demande même plus l'effort d'y penser, c'est un réflexe.
                        Réné Guénon, je n'ai pas lu...mais... j''hésite à vous demander un truc... Bon allez, j'ose, je me lance, un truc de gauchiste : est-ce que je pourrais avoir le droit de faire comme vous ? Juste pour cette fois les choses reprendront leur mouvement naturel après, mais juste une petite parenthèse où je fais comme vous ? Le genre je parle d'Aristote alors que je ne l'ai pas lu ?
                        Je peux ? René Guénon, j'en ai entendu causer via Louis Pauwels. C'est l'extrême-droite en délicatesse avec le catholicisme. Le catholicisme, c'est un petit peu con, on veut du plus originaire, du plus racial. On construit donc une anthropologie de fantaisie - jamais reprise par aucun anthropologue sérieux, non idéologique - on va chercher des runes, on s'extasie devant des croix indo-européennes, qui n'ont d'autre prestige que n'être pas chrétiennes, on fait dans le nazisme soft. Du facho light, du facho à l'aspartam.
                        Le fait d'associer Nietzsche à ce genre d'opération est une insulte, si j'étais de sa famille, ,je porterais plainte. C'était la "nouvelle droite", à l'époque, qui citait ce genre d'auteurs, avec des types comme Benoist, je cite le meilleur, lui il avait vraiment lu Nietzsche et il ne racontait pas des conneries, et s'il était un racial, il avait au moins la décence de se cacher. Tout cela n'a jamais débouché sur rien, ni en philosophie ni en sciences sociales et si j'en ai une vague connaissance, c'est en raison de mes passions antiquaires, et rien d'autre. Tout le monde les a laissé se prosterner devant leurs croix indo-européennes, ou grecques, ou gammées ou on ne sait pas quoi, et c'est parti avec la chasse d'eau. Il reste peut-être un petit peu de crotte résiduelle au fond de la cuvette, mais ça n'existe plus.
                        Vous tapez maintenant "René Guénon" sur gogol, voir un petit peu l'état de la recherche, les thèses ou autres travaux universitaires, y a que dalle. On peut se dire que c'est de la conspiration judéo-maçonnique ou les trames de l'Eglise - qui n'a naturellement jamais fait écho aux hallucinations de ces zozos.

                        Ca, c'est pour Guénon, que je n'ai pas lu. La parenthèse s'arrête là et je vais revenir à mon éthique de vieux con, qui consiste à parler de ce qu'on a lu (ou vu, ou entendu, etc.).

                        Ca va être beaucoup plus court : c'est quoi,votre problème avec Zola ? Dans l'affaire Dreyfus, il s'est montré indigne ? Il a mis en avant autre chose que la justice et la vérité ? Vous avez cela où ? Chez René Guénon ? Zola était racialement suspect ? Je ne vois pas très bien où est son indiginité, vous pouvez nous éclairer ?

                        Je vous ai reproché votre façon d'aborder la philosophie, et j'ai tenté de vous expliquer, peut -être trop maladroitement, pourquoi vous abordez Aristote ainsi.


                        Je ne me suis pas contenté de citer cher ami. Contrairement à vous, je ne me sens pas obligé chaque fois que ma réflexion se nourrit d'un auteur de le citer. Cela tient à une chose : pour le moderne que vous êtes, l'homme produit les concepts ; et ces derniers ne correspondent pas à des réalités existantes. Pour les hommes comme moi, un homme peut trouver une vérité, mais en tant qu'elle existe, et qu'elle est éternelle, elle ne lui appartient pas.

                        Contrairement à ce que vous dites, je ne parle que des gens que j'ai lus. Les ai-je pleinement compris, c'est une autre question. Ce n'est pas parce que je peux reconnaître à Nietzsche une vérité particulière que je m'en réclame. Ses considérations sur l'histoire (le II des considérations inactuelles) sont intéressantes ; mais cela ne signifie pas que je valide tout le reste de son œuvre, mon dieu...

                        Mes doutes se trouvent confirmés. Vous agissez en homme de parti, de secte aurait-on pu dire il y a des années : parce que vous voulez d'un certain parti, ou d'une certaine tendance politique, vous refusez tout ce qui s'y oppose. C'est ce que disait Ortega y Gasset : être de droite ou de gauche, deux formes d'hémiplégie morale, qui coupent toute pensée en deux, toute réalité en deux. Ce que je vous recommandais précédemment, c'est justement de supprimer ce filtre. Une fois supprimé, plus de coquille*, ou du moins disons qu'elle s'effrite...

                        Zola ne s'est pas montré indigne par la cause qu'il a choisie, mais par la manière dont il l'a défendue. J'accuse n'est qu'un écrit polémique : un pamphlet. C'est à se demander même s'il connaît bien l'affaire. J'ai mieux exprimé cette idée, lorsque je vous ai conseillé de défendre la tolérance comme Locke, et non comme Voltaire : avec raison, sans l'influence des passions.

                        *référence au post précédent

                        courtial

                        • Vous nous expliquiez que les économistes avaient pris le pouvoir, si bien qu'ils seraient donc comptables de tout. Le chômage ? Les salopards d'économistes. Les salaires trop faibles ? Les salopards d'économistes.

                          D'abord c'est bien plus la technique qui gouverne qu'un individu ou un autre : les conditions technologiques ont rendu la mondialisation possible et indispensable, et donc avec elle la mise en compétition transnationale. Ce qui sape le pouvoir des nations et donc des gouvernants nationaux. Non pas au bénéfice des patrons ou des économistes, mais bien au bénéfice de personne.

                          Car si vous dépendez du reste du monde, alors vos produits doivent être plus avantageux que ceux de la concurrence. Vos salariés doivent être moins bien payés et produitre en conformité aux goûts standards internationaux. La mondialisation fait de la compétition un enjeu vital qui ronge le pouvoir d'une politique nationale.

                          Vous hurlerez peut-être au discours libéral alors que c'est bien plus à Ellul que je fais rérérence ici. Vous hurlerez peut-être TINA mais la technique au stade actuel limite bel et bien notre pouvoir (à moins de renoncer à la technique et donc au confort pour retourner à la primitivité).

                          Mais heureusement nous ne sommes pas non plus totalement impuissants et ce pouvoir devrait être employé en premier lieu à élargir les coudées du pouvoir en agissant contre la mondialisation - dans la mesure rendue possible par la technique. Puisque c'est la mondialisation qui impose la mise en compétition, ce soubassement de tant de maux.

                          C'est qu'il ne faut ni nier la réalité matérielle imposée par la technique, ni les constructions sociales qui incarnent celle-ci. Autrement dit la mondialisation est indispensable, mais une autre mondialisation est possible. Encore faut-il produire des constructions sociales convaincantes et convaincre, et saisir la catalyse d'une crise.

                        • La liberté n'est pas un état binaire parce qu'on est jamais totalement impuissant ni totalement libre. Et parce que la société nous enchaîne autant qu'elle nous libère : l'homme est un être social qui ne peut s'accomplir en l'absence de société (Norbert Elias).

                          D'ailleurs qui est le plus libre : le chasseur-cueilleur qui souffre de faim et de froid, ou le salarié capitaliste capable de parcourir le monde et de se gorger du savoir plurimillénaire de toute une espèce à portée de doigt ?

                          Dès lors il est faux de prétendre que nous ne serions pas libres (autant que de prétendre que nous le serions) et d'en conclure qu'il ne peut y avoir de politique.