france2100 Je serais curieux de connaître la référence à laquelle vous songez et sa ligne argumentaire. Je connais de lui deux arguments :
D'abord il était un opposant des nations en général, et de la démocratie : il souhaitait une tyrannie impériale et aimait la vie de cour. Inutile d'épiloguer.
Ensuite il était opposé à une sorte de tartufferie nationale qui faisait rejeter aux Allemands toute institution française, promouvait une supériorité innée et appelait à conquérir le voisin.
Or il me semble qu'il y a un monde entre cela et la revendication du droit à jouir d'une communauté nationale souveraine, fondée sur l'idéal transcendant d'une communauté maîtresse de son destin au travers des âges.
Nulle part je n'ai vu quelque chose qui ressemblait à ce que vous décrivez : une démonstration que tout idéal national serait vouée à disparaître plus vite.
Les objections et questions s'adressent à moi, ou à Nietzsche ? C'est un peu suspect dans un cas comme dans l'autre, me reprocher de n'avoir pas de fond mais ne faire que du formel d'une part, et après venir quêter des infos, c'est pas cohérent, comme attitude.
Je vous en donne quelques unes très rapidement, parce que je crois que la page de pub attend.
Pour cette question dans Nietzsche, il en est souvent question, mais la référence principale est Le Crépuscule des Idoles et aussi dans Ecce Homo (1), et des bouts dans ses livres contre Wagner, bref, l'année "de folie" dans tous les sens du terme 1888. Ca fait 4-5 bouquins mais ils sont tous brefs.
La construction argumentative de Nietzsche ?
Attendez, il y a Marcel Beliveau qui va sortir d'un de mes placards avec sa caméra et toute son équipe de télé pour me crier : "surprise sur prise" ?
N'empêche, bien joué de votre part, vous avez failli m'avoir !
Nietzsche est "européen". Une domination "européenne" qui est comme ce que vous avez dit, OK. Pour le nationalisme, c'est intégralement une connerie, mais avec une précision : le nationalisme des Anglais, ou des Français bon...mais ça passe, par contre un nationalisme allemand est un crime contre l'esprit. Si Nietzsche veut tant être un européen et n'arrête pas de crier partout qu'il est européen, c'est surtout pour ne pas être un Allemand. Ce garçon a quand même passé une grande partie de sa carrière, courte mais très remarquée, à cracher à la gueule des boches.
A noter que c'est une raison pour lesquelles les commémorations de Hitler, découvrant un buste de Nietzsche et vantant Le Chantre de la grandeur allemande, ça ferait hautement rigoler, si ce n'était tragique. Il y a fort à parier que si, par quel miracle, la statue se mettait à revivre, Nietzsche lui pisserait sur les bottes, à l'ami Wolf.
(1) Je vous rassure : Nietzsche n'était pas pédé. C'est du latin, c'est une façon de parler, ça a rapport avec la religion, je vous l'expliquerai une autre fois, Canard WC oblige.