Les intellectuels musulmans face à l’islam
Il est bien connu – et assez évident – que l’islam constitue l’un des problèmes majeurs pour l’avenir du monde en général, et le nôtre en particulier.
Dire cela n’est pas tenir un discours de « haine » comme le prétendent les bien-pensants du jour ; ce n’est même pas un jugement de valeur. C’est un fait évident pour tout observateur de bonne foi.
Le monde compte plus d’un milliard de musulmans, dont une fraction d’extrémistes qui ont de solides raisons tirées du Coran et des hadiths pour justifier leurs exactions.
On peut se voiler la face. On peut chanter sur tous les tons de la gamme « padamalgam » ou « l’islam est une religion d’amour, de tolérance et de paix ». Rien n’y fait !
Le Coran, supposé parole incréée de Dieu, invite les croyants à massacrer les « mécréants », à pratiquer l’esclavage, ou à considérer les femmes comme des bêtes de somme.
Et c’est au nom de cette idéologie barbare et totalitaire, bien davantage politico-juridique que spirituelle, que l’État islamique ou Al Qaïda ont commis leurs forfaits.
C’est dire si les mouvements d’idées au sein de l’islam devraient nous passionner. Et c’est dire à quel point la caste jacassante française est au-dessous de tout en occultant délibérément tout débat sur ces questions cruciales pour notre avenir.
Or, l’islam n’est pas traversé seulement par une forte revendication extrémiste. Il fait également face à une remise en cause inouïe dans son histoire.
On se souvient du discours historique du maréchal Al-Sissi à l’université Al-Azhar, réputée la plus haute autorité du sunnisme.
En décembre 2014, peu après la chute du gouvernement Morsi, soutenu par les Frères musulmans, il avait enjoint Al-Azhar de séparer la religion de l’idéologie mortifère.
Mais, au-delà de ces propos, de très nombreux intellectuels musulmans osent désormais dire publiquement leur opposition à l’islam ou, du moins, à une lecture littérale du Coran.
Ce livre contient une impressionnante anthologie de déclarations de tels intellectuels – qu’ils soient convertis au christianisme, devenus athées, ou demeurés musulmans.
L’idéologie se fissure, en effet, sous la pression du monde extérieur qui touche désormais une bonne partie du monde musulman.
Même Al Jazzeera, la chaîne qatarie, si proche des Frères musulmans, compte au moins une émission hebdomadaire de débat, au cours de laquelle sont souvent critiqués les principes fondamentaux de l’islam.
Pourtant, l’Occident, englué dans son idéologie du vivre-ensemble et du padamalgam semble tout ignorer de la révolution actuellement en cours.
Pire, avec son discours complaisant, la classe politico-médiatique française ne cesse de renforcer les plus fondamentalistes, au lieu d’aider les intellectuels et les hommes d’État musulmans à réformer l’islam de l’intérieur.
Un discours de courage et de vérité est possible. Ces intellectuels d’origine musulmane nous le montrent – même quand ils tiennent des propos avec lesquels nous ne pouvons pas être d’accord. Il est temps que l’Occident ouvre les yeux et cette anthologie peut y aider puissamment. Je ne peux donc que lui souhaiter un large succès !