Il s’approcha du premier et lu la température, tout semblait normal. Cependant il décida d’ouvrir le couvercle et pressa sur la manette d’ouverture, le corps était là recouvert d’un givre à peine visible et semblant dormir, silencieux .
Il referma le sarcophage puis rechercha d’où pouvait provenir cette odeur insoutenable qui le faisait presque suffoquer. Il remarqua dans une rangée toute une enfilade de ces récipients dont les display étaient éteints mais les couvercles fermés. Il en ouvrit un et recula d’effroi ! Seul le squelette subsistait et un jus nauséabond stagnait au fond de la cuve d’inox, l’odeur de putréfaction était âcre et fade. Il referma le couvercle. Tous les autres étaient ainsi ! Il avait dû se passer quelque chose mais QUAND et pourquoi ?
Marc mesurait à présent la chance qu’il avait eu de se réveiller ainsi , QUI avait décidé de le ramener à la vie ? Mystère, mais le process c’était bien mis en service. Marc sorti, non sans emmener le chariot robot défectueux. Abasourdi par cette découverte il resta pensif et un peu angoissé car il prenait la mesure de ce silence froid et sans vie et se demandait bien comment sortir de ce cauchemar.
Il était las et chercha un endroit pour s’allonger. Près de ce qu’il supposait être une salle de repas destinée au
personnel technique, il y avait une porte métallique semblable aux autres il glissa la carte dans la fente prévue à cet effet et la porte s’ouvrit dans un grincement plutôt inquiétant.
Des lits étaient disposés mais les matelas n’étaient que charpie et seuls les ressorts faisaient penser qu’ils furent confortables. Marc rechercha d ‘autres couchages mais tous étaient dans le même état .
Ereinté il s’allongea sur l’un d’eux après y avoir disposé deux tenues anti-virales parmi la multitude restant dans les armoires et râlant pour cet inconfort il s’endormit comme une souche !
Lorsqu’il sorti de son sommeil réparateur il se demanda bien pourquoi il avait eu tant sommeil après 300 ans de repos, si ce qu’il pressentait était vrai ! Ce qu’il ne savait pas, c’est que le processus de rappel à la vie avait déclenché une chasse aux toxines violente et que le process de réveil était loin d’être terminé. Il avait une faim de loup, des crampes d’estomac terribles et ses mains se mirent à trembler. Il n’était pourtant pas diabétique ! Juste cette infection virale qui devait le détruire tout au plus en 8 jours. Il décida de partir en exploration dans les étages supérieurs ….
Il prit un couteau de cuisine et le glissa dans la ceinture de sa combinaison blanche. Celle ci avait fort bien résisté au temps et Marc affamé et transi, s’approcha de l’ascenseur, Il pressa sur le bouton mais rien ne se passa . Il semblerait que rien ne fonctionne plus ici que les salles cryogéniques! Pensa t-il. Il chercha en vain d’autres accès mais ne trouva rien. Il décida d’ouvrir la porte de l’ascenseur en s’aidant d’une barre de fer et après bien des efforts, en sueur et tremblant de rage elle s’ouvrit légèrement. Une chaleur intense lui monta aussitôt au visage, la cabine était bien plus bas il l’apercevait à peine, parmi des grabats et des sortes de choses métalliques qui semblaient bouger il regarda vers le haut pour s’apercevoir qu’un trou béant culminait à près de 50 mètres au dessus de lui. Ho ! Très petit mais irrégulier donc pas très naturel . Marc regarda le conduit et remarqua une échelle ou plutôt des barres scellées tous les 50 cm dans la cloison. Il décida de s’engager dans cette ascension périlleuse.
Inserts après inserts il progressait dans une atmosphère lourde et pesante, il arriva au troisième sous-sol puis au deuxième et là, vit enfin une porte qu’il n’arrivait pas à ouvrir. Il tapait cognait mais en vain.
Il décida de monter plus haut et arriva au premier sous sol et là, la porte de l’ascenseur était entre- ouverte enfin! Il se pencha et réussi à atteindre le seuil. Il n’en pouvait plus, ses muscles lui faisaient mal et il ne se sentait pas bien du tout. >Ce qu’il allait découvrir ici allait enfin le ravigoter !
Il y faisait sombre mais des panneaux électro-luminescents apportaient une lumière douce et suffisante pour y voir correctement Ces panneaux avaient eu beaucoup de succès dans les années 20 (2020 !) lorsqu’à cause de la surpopulation galopante causée par l’interdiction de vente de ces petites pilules qui avaient libéré plus l’ homme que la femme et ses désirs de fornication effrénés, le gouvernement continental jugeant sa population trop faible eu égard à celle d’Asie et d’Europe avait interdit ces produits tolérés seulement 40 ans avant. Les cités s’étaient progressivement enfoncées dans la terre et seules les classes supérieures pouvaient espérer vivre dans les étages à ciel ouvert. Ces cités-Etats étaient devenus le seul havre de paix où l’espérance de vie pouvait atteindre 80 ans. Ailleurs, c’était la jungle et rares étaient ceux qui dépassaient 50 ! Lors de la dernière guerre intercontinentale tout avait été détruit, à commencer par les centres de communications spatiaux suivis de centres nerveux sur tout le continent américain. Ceci, sans déclaration de guerre.
Marc travaillait dans la recherche de nouvelles ressources océanographiques et sa plateforme avait été épargnée par ce déluge de feu. Ces européens, il ne les comprenaient pas, mais la réplique avait été terrible à en croire les infos que CNN distillait de jours en jours. Cependant il ne connaissait pas l’issue de ce conflit, car arrivé à l’escale d ‘Anchorège il avait rencontré Aïma, une transcontinentale des services sanitaires de bengalore et ce fut le coup de foudre. Ses yeux verts et sa taille de guêpe l’avait subjugué et ce fut dès le lendemain qu’ils partagèrent les mêmes étreintes ,