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On vous avait promis la grande punition, vous aurez eu le châtiment, voire la damnation pour être raccord avec les moinesses du Reposoir.
Il ose tout ce slovène, et même l'outrecuidance d'être fidèle au rendez-vous fixé. Point besoin de surprendre, on hisse la grande plaque sur le raidard à 12% et hop, que ceux qui veulent mourir asphyxiés me suivent. C'est le grand incendie derrière, toutes les ambitions au bûcher. Pogacar, le Néron de Romme ?
Dans la roue, Carapasse un mauvais moment, puis sombre. Et pas qu'un peu. Castroviejo appelé à la rescousse n'y pourra rien : il faut se rendre à l'évidence, le grenadier est mortel.
Il reste dix bornes, et pas des moindres. Slovénator se cale sur le 53x30, quitte à massacrer son dérailleur avec une chaine croisée comme des gambettes de vierge, et la remontée folle commence. 15 secondes à la bascule de la Colombière, il ne fait aucun doute que le pauvre Belge va y passer comme ses confrères hier soir. Sauf que chez UAE, on est aux trois quarts italien, et l'on sait courir. Pourquoi prendre des risques pour gagner une étape et par conséquent en priver une équipe qui ferait par ailleurs un excellent allié si jamais dans une semaine sur un coup foireux il fallait trouver des soutiens pour rouler, ou ne pas rouler avec les autres.... Quand on n'a pas une équipe pouvant écraser le Tour, faut savoir distribuer les prix. Un italien c'est moins bête qu'un batave.
Parlons d'eux, justement. Que pouvait espérer ce pauvre van Aert sur ce Tour si ce n'est récupérer une tunique qui lui était promise, et la garder quelques jours pour peu qu'un Pogacar apaisé le concède ?
Ben non, chez Visma, année après année, on aime la course à l'envers. Alors on expédie van Aert folâtrer dans le Morvan
comme la pointe d'une fléchette dans le cuissard du numéro un mondial UCI.
Et le lendemain, on encaisse. Mais voilà la fléchette est devenue dans la nuit un missile et a quitté le cuissard slovène pour repartir vers une tête des Flandres en forme de melon.
Chez Visma le leader s'appelle Roglic. Leader qu'on laisse seul en tête à tête avec le public s'éteindre, puis sombrer
C'est le respect à la batave, le remerciement pour trois saisons de sacrifice au maillot.
Gesing à la maison, Vingegaard râpé comme un parmesan, Kruistruc et Kuss à 20 minutes : le triomphe.
Demain c'est le col du Pré, ça devrait être plus calme, la rouste a été suffisante.
Vous aurez le temps d'admirer les paysages, comme promis. Installez-vous confortablement, la procession va durer encore quinze jours.