[supprimé]
Est-ce qu’une prédisposition existait qui régissait le fait que Pierre soit le fils de tel couple, né au fond d’une hutte de branches aux confins de la jungle congolaise ? Ou que Jean soit né dans un hôtel particulier de l’Île de la Cité à Paris ? Ou qu’Alfred soit né sur une jonque, dans le port de Hong-Kong ? Ou un tel dans une HLM à la Courneuve ? Ou tel autre dans une exploitation de montagnes en Isère ?
Y a-t-il une prédestination qui fait que la mère de l’un devait institutrice, celle d’un autre épicière, celle d’un troisième prostituée, ou fille mère, ou musulmane, ou lesbienne violée par un con de rencontre, ou adoratrice de l’Oignon, ou né dans un foyer mormon ?
Non, bien évidemment. La seule prédestination est celle de naître. La vie n’a qu’une seule finalité. Se reproduire. Et elle le fait. La seule prédisposition, si l’on oublie la précision nécessaire de la sémantique, étant que la retransmission biologique des traits principaux du groupe ethnique d’origine est l’un des principes de l’évolution. Mais en dehors de ce point, spécieux sur le plan du débat, il n’y a aucune prédestination possible. Chacun de nous aurait pu être le fils ou la fille des voisins. Ce qui d’ailleurs se produit dans le tiers des naissances, mais sans qu’une prédisposition quelconque y préside. À part peut-être si l’on oublie la distorsion syntaxique, la prédestination biologique au zizi-panpan.
Il n’y a pas de prédestination. C’est donc bien le hasard si nous sommes l’enfant de tel couple ou des tel autre. C’est exactement le sens de la chanson de Brassens citée plus haut.
- « Il s’en fallut de peu mon cher,
- que cette femme ne fut ta mère,
- cette putain dont tu rigoles,
- parole !».