Poufpouf
1- Personnellement, je n'utilise pas la distinction gauche / droite dans mes analyses. Elle est du ressort de l'opinion, pas de la véritable science. Si je dois faire une histoire de la droite et de la gauche depuis la Révolution, comme Rémond pour l'un, et Julliard pour l'autre, que vais-je constater ? Qu'il s'agit de positions sur un échiquier politique donné, à un moment donné de notre histoire.
La droite et la gauche française ne sont pas la même au XIXème, qu'au début XXème, et qu'à la fin du XXème. On pourrait même dire que la droite d'aujourd'hui est la gauche d'hier. Vous seriez bien embêté, si vous deviez définir la droite et la gauche précisément.
La foi est une valeur de droite dites vous. Ce fut vrai de la Révolution, au début du XXème. Progressivement au cours de ce XXème siècle, elle est devenue beaucoup moins importante dans le discours, pour carrément disparaître : pas besoin de la foi en Dieu pour être gaulliste, par exemple.
Le patriotisme en serait une autre. En fait, ce sont surtout deux conceptions différentes de la patrie France qui s'affrontent de la Révolution au milieu du XXème. Il y a la France chrétienne subsistante, et la France des acquis de la Révolution, mélange de libéralisme politique comme on le qualifie aujourd'hui, et de résurgence de la cité antique : la France de la Révolution a simplement gagné cette guerre. Aurait-on pu dire que les Révolutionnaires ne sont pas patriotes ? Ils ne parlent que de patrie ! Que Gambetta, Clemenceau ne sont pas patriotes ?!
Quand vous affirmez que les patriotes sont classés aujourd'hui à droite, vous avez raison ; mais appelez-les alors patriotes, ou nationalistes, et pas "droite". Comme il s'agit toujours de qualificatifs sur un échiquier politique, comment doit-on appeler leurs opposants ? En réalité, aujourd'hui, il y a une France européiste voire cosmopolite, et une France patriote ou nationaliste ; entre les deux, il y a des ânes qui pensent que l'on peut synthétiser nation et fédéralisme européen, les nouveaux partisans de la "souveraineté limitée".
2- A force de faire des filiations, on oublie quand même les oppositions. Vous aimez affirmer que le marxisme, et le libéralisme politique puisent dans les Evangiles. Admettons, mais ce sont alors, comme le disait Chesterton : "les idées chrétiennes devenues folles" ; et le fait que l'Eglise catholique se soit soumise devant le monde par le concile Vatican II n'y change pas grand chose.