Poufpouf
1- Il ne doit pas être question de réciter sa leçon, dans la lignée des grands anciens de la discipline, que vous les appeliez René Girard, ou Mircea Eliade, ou je ne sais qui encore, mais de critiquer la théorie de chacun, d'établir ce que pouvez en garder. L'un des biais, vous dis-je, de toutes ces théories, est de ne considérer les religions que dans leurs ressemblances, pas dans leurs dissemblances.
Vous parlez du bouc - émissaire. Qu'allez-vous établir ? Qu'il s'agit d'un rituel de purification, qui se retrouve dans beaucoup de religions. C'est exact. Mais pratique-t-on le sacrifice pour les mêmes raisons ? La même conception des dieux ou du Dieu en question ? Le choix de victime ? Doit-elle être innocente ? Pourquoi ? S'agit-il d'un simple animal ? Pourquoi ? Quel est le but de l'opération, au-delà de la purification ? Il faut éviter de juger les choses sur la simple apparence.
2- Vous réduisez toujours la religion au simple aspect politique. Qu'est-ce qu'une religion ? Qu'est-ce qui est commun à toutes les religions ? Le culte, soit rendu à Dieu, soit aux dieux, soit même à la Nature, ou à un autre principe, un, disons, au surnaturel en un mot.
Pourquoi rendre un culte ? Les raisons divergent : il peut être question de le rendre par justice à un Dieu créateur en tant qu'il a créé le monde, rendre à chacun le sien, le devoir de piété. Il peut s'agir aussi comme les païens romains de rites ou devoirs à rendre afin d'incliner la volonté des dieux en sa faveur, pour avoir la paix pourrait-on dire.
Vous confondez une propriété possible de telle ou telle religion à un moment donné de son histoire, un accident, en l'occurrence justifier le pouvoir politique et servir d'instrument de domination pour le souverain, avec un accident naturel ou par soi : de la forme religion, suit comme conséquence nécessaire, donc toujours présente, cette propriété. Si je ne me trompe pas, l'essentiel même de l'objet, trèèèèèès large, que vous étudiez : "religion", vous échappe.
Je n'examine même pas les présupposés de philosophie politique du raisonnement : 1 - le souverain machiavélien ; 2- la nécessité de justifier la hiérarchie, et les inégalités, qui ne peuvent être établies sur de bonnes raisons : ces deux choses sont forcément mauvaises...
En fait, vous nous faites une petite recette de cuisine personnelle à partir des idées orthodoxes du temps : 1- la religion civile comme utile ; 2- l'opium du peuple ; 3- critique de la "théocratie" qui ne peut être que tyrannique... Je ne creuse pas trop pour le moment.
3- J'expliquais au début que vous additionnez des carottes et des bananes. Je voulais dire que vous extrapolez. Ex : je prends l'Eglise. Les faits : un nombre minimum de débauchés, d'ambitieux... en tout temps parmi son personnel ; des période de grande corruption, comme le X-XIème, le XVIème, aujourd'hui ====> L'Eglise a toujours été pourrie, constat qui tient pour l'ensemble de son histoire.