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Ces estimations de coût de revient sont pour le moment très fantaisistes. Parce que l’on n’en sait rien. En outre, un certain nombre de faits incontestables existent, même si les enseignements que l’on peut en tirer sont en ce moment, actuellement, sans signification.
Le prix de revient actuel d’une hydrolienne à fixer en eaux semi-profonde est très élevé. Ne serait-ce que parce que la fabrication de cette hydrolienne, actuellement davantage une expérience qu’une réalisation industrielle, n’a aucun rapport avec ce qu’il deviendrait si cette fabrication se multipliait sur grande échelle.
En outre, une fois mise en place, l’entretien devient minimal. Les câbles posés en fonds marins à basse ou moyenne profondeur, ne bougent pas. Sauf évidemment les risques naturels, comme un mouvement du sol, ou une éruption marine. Il est évident que l’on n’en posera pas sur les failles sismiques. Mais dans ce domaine de la nature des sols, les centrales terrestres courent beaucoup plus de risques en cette affaire qu’une installation terrestre. Et un câble rompu même à cent mètres de profondeur, est relativement simple à réparer, et nous savons le faire depuis très longtemps, depuis que l’on pose des câbles à travers l’Atlantique. En outre, un câble rompu en mer est infiniment moins dangereux et plus facile à réparer, et pour bien moins cher, que des lignes à haute tension et leurs désagréments pour l’environnement.
Quant au prix de revient de la ligne sous-marine, il vaut rien au regard du prix de revient d’une centrale nucléaire.
Et d’autres éléments importants ne me viennent peut-être pas à l’esprit tout de suite. Par exemple la résolution du grave problème lié au rafraîchissement des cœurs de réacteur et des barres de combustible, qui nécessitent de grandes quantités d’eau. D’où l’installation des centrales près des fleuves et des rivières. Mais si le niveau de l’eau baisse trop, et par ces temps de réchauffement c’est de plus en plus vrai. il faut en extrême urgence couper le réacteur. Ou tout explose. Et ce n’est pas seulement baisser un coupe circuit. Il faut des semaines, sûrement au moins un mois s’il m’en souvient, pour relancer un réacteur qui a été coupé.
Sans parler du grave problème de cette eau qui après avoir rafraîchi le cœur de la centrale, se trouve réchauffée. Cela a, dans un premier temps, ravi nos industriels du luxe qui ont monté des élevages de crocodiles au pied de plusieurs centrales nucléaires. Par exemple en Normandie, ou le long de la Durance et du Rhône. Mais si le niveau baisse, non seulement cela met en danger le réacteur, mais amène à devoir se débarrasser des crocodiles en vitesse. Nombre de commissions se sont penchées sur la question, mais à ce niveau, ce problème est du folklore et relève des Syndicats d’Initiative.
Et si dans de nombreux pays, dont largement la France, les expérimentations des hydroliennes traînent beaucoup, c’est simplement parce que le lobby du nucléaire continue la politique de forcer à l’utilisation du courant des centrales nucléaires, aux dépens recherchés des autres formes de production d’énergie. La politique en la matière initiée par De Gaulle est toujours strictement en vigueur. Seule compte l'électricité nucléaire.