JPS38 En revanche, votre propos concernant Onfray est pour le moins méprisant.
C'est votre parti-pris à vous, que de ne pas apprécier un intellectuel qui est invité par certaines chaînes de télévision pour venir expliquer sa vision d'un monde qui ne cadre pas avec celles d'un échantillon éculé jusqu'à la corde de réfléchisseurs institutionnalisés qui pensent à haute-voix à la façon de locataires parasitant à vie les plateaux-télé. Mais Il faut bien que ces derniers achètent une place de choix, en prenant le parti d'imposer le profil d'une société né d'un même moule qui ne produit qu'une idée fixe prêchant une pensée unique insupportable.
J'aurais préféré que nos échanges restassent sur le ton courtois sur lequel ils avaient commencé. Mais puisqu'à présent il en est ainsi, sachez que l'espèce d'éculé vous répond des choses.
D'abord Onfray en est venu à une mise en spectacle de sa victimité qui tourne au grotesque. Il n'y a plus aucune intervention de sa part qui ne commence par une péroraison victimaire : on m'ostracise, on m'insulte, on m'ignore, etc. On me traite de raciste, on me traite de nazi, moi qui suis tout gentil, qui suis de gôche, etc. Ostracisé, alors qu'on le voit 24/24 sur toutes les chaînes de téloche. Est-ce qu'il fait de la philosophie quand il ment aussi effrontément ?
Et la bien pensance que soi-disant il bouleverse, c'est quoi ? Deleuze ? Ou la télé ?
Et il n'est pas un petit télécrate de la moindre chaîne d'intérêt local qui ne commence l'interviouve en le présentant comme le Pape de la contestation, comme Le mal pensant officiel. Et on serait juste un gros éculé en émettant des réserves sur un opposant au système que le système aime tant exposer ?
Je me demande pourquoi il n'est pas encore passé dans l'émission de Drucker. Pudeurs de pucelle, ça s'arrangera.
Deuzio, sur l'élitisme. D'abord Onfray, après, mon commentaire. Et je ne suis pas méprisant, je suis juste précis.
Pour résumer la pensée d'Onfray sur ce point particulier, disons qu'il oppose deux types de philosophes, Platon et Diogène, pour prendre les modèles de base (les plus anciens, je veux dire). Platon, c'est le grand prof ultra-cérébral qui monte une Ecole réservée aux nobles de la Cité : clientèle triée sur le volet, on ne prend que les élèves doués ou méritants. L'Ecole s'appelle l'Académie, on n'entre pas comme ça, faut des diplômes. De l'autre côté, Diogène : lui, il est dans la rue, ou dans un gymnase (pas un lieu sanctifié comme le domaine du Savoir) n'importe où, et il discute avec n'importe qui, sans demander le diplôme. Et s'il rencontre un type dans une étable, ben il discute avec lui dans l'étable, tout en trayant les vaches ou ramassant le purin etc. Ca veut dire : la philosophie n'est pas distraite de l'ensemble de l'activité, comme un truc qui serait à part, mais innerve l'ensemble de l'activité humaine.
Onfray dit qu'il est un philosophe de ce genre-là, et il peut s'en prévaloir pour faire de la philo à la télé. Et que le modèle Foucault et Derrida, qui n'ont pour seule étable que l'Académie de la rue d'Ulm, c'est bien, mais un peu coupé du réel, on va dire.
Mais putain (euh oui, là je passe au commentaire...,) la télé, c'est pas une étable ! C'est infiniment plus dégueulasse que l'étable la plus mal tenue. Ceux qu'il rencontre pour des débats, ça n'a strictement aucun rapport avec Diogène accostant n'importe qui dans la rue, bordel de merde ! C'est des stars, comme lui, qui ne sont vrais en rien du tout, dont les apparts ne ressemblent en rien à des étables (ni à des HLM, peu nombreuses (1) dans le 6ème arrondissement) et qui ne sont pas là pour philosopher.
Et dont la réalité objective est de vendre du Canard WC.
(1) j'ai mis "HLM" au masculin dans les messages précédents. Le lecteur aura corrigé de lui-même.