Qu'est pour vous, en quelques phrases, la liberté d'expression ? Doit-elle être permissive, ou bien tout ne doit pas être dit ni publié sans l'aval d'une autorité, quelle qu'elle soit, et donc pouvoir être perçue comme arbitraire ?

C'est pratique la liberté d'expression. Cela permet de faire passer des idées plus ou moins séditieuses sans trop de justification sous le prétexte de cette liberté ! Et surtout, c'est souvent l'arme utilisée par ceux qui s'en servent à dessein, en se revêtant d'une blancheur dont une partie de l'opinion n'est dupe ! Mais jusqu'où cette liberté, que dire, qu'écrire sachant qu'en dehors de ce que permettent lois et règlements, il nous est nécessaire de pratiquer parfois l'auto-censure ?

Cette liberté, nous-mêmes, la bridons. Nous en sommes nos propres censeurs. Volontairement. Nous n'exprimons pas toutes nos idées, dehors, ou sur les fora. Cependant, et nous le constatons, le net a libéré la parole (c'est la formule rituelle). Et pas toujours la bonne. Celle-ci bien sûr se parant encore de liberté. On lit des choses que beaucoup ne diraient au dehors que devant un groupe restreint, ou même à personne, quand bien même ce serait réfléchi. Mais ils ont le droit et il n'y a pas à leur contester ce droit.

Nous avons le droit à cette liberté. Quand elle nuit à la nation, à la communauté, car elle a été enfreinte et qu'il en en a été décidé ainsi, la loi rappelle ses règles et s'applique ! Et selon ce que l'on pense, ce peut-être aussi de l'arbitraire. Légal. Dans certains esprits, c'est arbitraire de vouloir contrôler la liberté d'expression. Ils n'ont pas forcément tord, mais tous n'ont pas raison. Tout dépend de l'argument et de sa recevabilité, devant la loi, devant la règle, pire, devant la conscience collective ! Qui s'interroge, vraiment ?

Dans un sens ce n'est pas plus mal. Si la liberté d'expression n'est utilisée que pour psalmodier des stéréotypes - Idée, opinion toute faite, acceptée sans réflexion et répétée sans avoir été soumise à un examen critique. (TLFi)- à tout bout de champ, je ne vois pas pourquoi on devrait l'autoriser, juste pour un abscons besoin de reconnaissance. Très franchement, sans débats ni consensus, c'est une simple perte de temps, que l'on peut aisément économiser en muselant les redondances n'aboutissant à aucun retour critique. Car en règle générale, on assiste surtout au sempiternel retour des vielles lunes et autres farfadets.

En revanche, si elle est utilisée pour amener le dialogue, le débat, que tout le monde écoute et participe, que des solutions se dégagent; alors je ne vois aucun sujet, même tabou, qui pourraient justifier son interdiction.

Reste à nous connaître nous même un peu mieux; ainsi qu'à identifier les petites ritournelles qui se baladent entre nos oreilles.

  • [supprimé]

Jean De Meung, tu dis, plus haut que nous sommes politiquement opposé. Cela n'est pas contraire au respect et au dialogue.
Bien sûr que le fait de n'être pas du même bord politique n'empêche pas le dialogue, heureusement encore !

Ceux qui souhaiteraient faire entendre et défendre une autre voie subissent, immédiatement les qualificatifs d'extrémistes ou de démagogues. Je crois qu'il faudra bien que ces alternatives acceptent de se mettre autour de la table, si elles souhaitent être en capacité de conquérir et de convaincre une majorité, car la démocratie revient précisément à réussir, au delà des divergences qui demeurent, à construire des majorités à partir d'un socle commun de valeurs et de convergences que seuls les échanges peuvent permettre de faire apparaître.Prenons un exemple récent. Mélenchon qui demandait un moment l'interdiction du FN. Je ne vois pas au nom de quoi il faudrait interdire un parti qui fait entre 15 et 20% à chaque élection sous prétexte qu'il drainerait une flopée de crétins qui votent plus par racisme que par idéologie politique. Et pourtant je me sens plutôt proche FdG sans en partager l'ensemble des idées.

Quant à rassembler des gens d'idéologie différente et construire un projet autour de consensus, si cela peut être une bonne idée, je n'y crois pas trop. Comment concilier par exemple FN et FdG, et surtout sur quoi ?

  • [supprimé]

Très franchement, sans débats ni consensus, c'est une simple perte de temps, que l'on peut aisément économiser en muselant les redondances n'aboutissant à aucun retour critique. En revanche, si elle est utilisée pour amener le dialogue, le débat, que tout le monde écoute et participe, que des solutions se dégagent; alors je ne vois aucun sujet, même tabou, qui pourraient justifier son interdiction.
Je partage cette opinion. Ce n'est pas les gens comme nous le problème. Mais ceux qui utilisent cette liberté à tord, de tous bords, les uns insultant, les autres punissant. La liberté d'expression est une utopie, elle est idéalement impossible.

Je ne fais pas plus long, ce serait redondant.

Jean De Meung, en réalité le système permets de maintenir les sociaux démocrates ou la droite libérale, aux responsabilités. Ils conduisent, d'ailleurs à peu de chose prés des politiques similaires et c'est la raison pour laquelle les résultats sont équivalents.

J'ajoute que la division entre les attentes sociales, pour le front de gauche ou les considérations nationales ainsi que la défiance vis à vis des politiques d'austérité aveugle qui sont construites permettent de canaliser et, surtout, de maintenir à l'écart des responsabilités une partie significative des électeurs qui font pourtant encore l'effort de se déplacer aux urnes, et ils ont raison car ne pas voter revient à laisser les bénéficiaires du système choisir l'équipe qui les favorisent le mieux.

Jack, je ne comprends ce que tu veux dire dans ton second paragraphe.

Pour être plus clair, les motivations des électeurs du front de gauche sont, parfois relativement proche de celles des électeurs du rassemblement bleu marine.

D'ailleurs, Jean de Meung, ces deux formations qui s'opposent aussi durement canalisent des électorats compatibles mais qui contestent les politiques euromondialistes et leurs conséquences....qui sont les premiers à les subir.

  • [supprimé]

Oui, j'avais déjà remarqué qu'il y avait certains points communs. Cependant, le FdG est plus tolérant vis à vis des étrangers, à tel point que parfois cela frôle l'angélisme. Je préfère encore l'angélisme malgré tout, car cela laisse la place à ceux qui désirent faire un effort d'intégration, alors que ce n'est pas ce que l'on ressent de la part du FN. Par ailleurs, le racisme affiché de certains se réclamant des "valeurs" du FN me gêne prodigieusement.

5 ans plus tard

La liberté de pensée et d’expression est censée protéger celui qui parle, écrit ou trace des traits au pinceau, et non celui qui l’écoute, le lit ou observe son dessin. Depuis la IIIe République, il était d’usage de reconnaître au dessinateur une grande licence s’il exerçait son art à l’égard des puissants ou des religions. Or, si les personnalités politiques respectent toujours la tradition française du persiflage à leurs dépens, il en va tout autrement, désormais, de certains secteurs de la société civile.

Le point de bascule a eu lieu voilà vingt ans déjà, à la fin des années 1990. Le journaliste Thierry Pfister, longtemps éditeur chez Albin Michel, fut l’un des premiers à s’en inquiéter. À une censure d’État dont les derniers vestiges ont disparu au début des années Giscard succède un contrôle multiforme poussant à l’autocensure, s’alarmait-il en 1998 dans un pamphlet étincelant, Lettre ouverte aux gardiens du mensonge. Désormais, chaque groupe cherche à faire imposer par la justice le respect de sa propre sensibilité. Quelle place restera concédée, demain, à l’ironie et à la critique?

La situation n’a fait qu’empirer depuis ce pamphlet prémonitoire. Au nom du «droit au respect», version française de la «politique des identités» née sur les campus américains, actions en justice, appels au boycott et torrents d’invectives sur les réseaux sociaux ont montré aux caricaturistes que raillerie et dérision étaient menacées. Des dessinateurs tombèrent même sous les balles de terroristes islamistes lors de la tuerie de Charlie Hebdo. Quel choc, pour un quadragénaire français élevé dans l’idée que son avenir relèverait de la bibliothèque rose et non de la tragédie comme ses grands-parents, d’apprendre que Cabu, le paisible dessinateur du «Club Dorothée» qu’il regardait, adolescent, tous les mercredis sur Antenne 2 dans les années 80, gisait dans une mare de sang à cause de ses dessins!

Face au mouvement de régression de nos chères libertés qu’on a esquissé, et sans prétendre que tous les caricaturistes contemporains sont des esthètes distingués, rappelons donc le rôle de plusieurs dessinateurs dans notre histoire politique. Sous la monarchie de Juillet, d’abord. À l’automne 1830, de jeunes artistes batailleurs, réunis derrière Charles Philipon, fondent l’hebdomadaire La Caricature avec l’aimable concours de Balzac. Philipon attaque férocement Louis-Philippe. Ses célèbres dessins montrent le visage du souverain se transformant en poire et lui valent six mois de prison à Sainte-Pélagie. Daumier rejoint bientôt Philipon sous les barreaux après avoir publié Gargantua. On y voit le roi sous les traits d’un géant, assis sur un fauteuil, et avalant les richesses de ses sujets avant de les restituer, après digestion, sous forme de décorations, titres et emplois publics destinés à une foule de petits personnages avides qui s’agitent devant le Palais Bourbon.

La IIIe République est l’âge d’or des caricaturistes. Paul Hadol dit White et Caran d’Ache figurent parmi leurs représentants les plus éminents. Parmi les titres satiriques se distinguent notamment L’Assiette au beurre puis, depuis la Grande Guerre, Le Canard enchaîné. Dans un registre plus urbain, ce dernier demi-siècle, Faizant au Figaro, et, aujourd’hui encore, Plantu au Monde et à L’Express, méritent, parmi tant d’autres, d’être salués. Souhaitons donc longue vie aux caricaturistes politiques, indissociables de la presse. Et inquiétons-nous de ce paradoxe qui voit cette liberté si affaiblie dans les démocraties alors que, dans un régime autoritaire comme l’Algérie, elle est défendue bec et ongles par l’opinion et que les caricaturistes possèdent leur art à un très haut degré.

http://premium.lefigaro.fr/vox/medias/la-caricature-politique-en-france-art-en-peril-20190614

  • [supprimé]

Elle a pris du plomb dans l'aile , la liberté d'expression depuis l'apparition de Schiappa et de sa clique LGBT , du CRAN , des organisations musulmanes . En gros depuis l'apparition du communautarisme .

Pour garder la liberté, ou vos libertés, selon le sens que vous y accordez, vous devez surveillez deux choses, et bien vous les ancrer dans la tête :

  • la séparation des pouvoirs, le tyran, ou le président de la République, réelle ou pas, ne doit pas faire ses lois, ou le moins possible. Il ne doit pas faire respecter les lois, et donc ne pas être le seul juge.

  • l’élection du chef de l’état ( ou du parlement ) au suffrage universel direct, il faut virer régulièrement le chef de l’éxecutif, sinon il va s’engraisser, de votre argent et de votre sang.

« Le pouvoir arrête le pouvoir », l’homme étant mauvais par nature, il faut anéantir sa capacité de nuisance, même au plus haut niveau de l’État.
C’est du Montesquieu, pas trop mal traduit.

    MarcelGibard l’homme étant mauvais par nature

    Il est bon aussi par nature. Il est libre.
    La liberté de pensée et d'expression est toujours interdite dans les pays totalitaires.

      katou Il est bon aussi par nature. Il est libre.

      Non !

      Voir Diogène, Hobbes, Rousseau, Montesquieu, Machiavlel, Balzac, Freud, et d’autres.

      La religion peut avoir tendance à dire le contraire, et pas pour rien, libre avec la religion ? surement pas.

      l'expression reste libre tant que l'auditoire reste limité et que surtotu elle ne change rien à la dictature de la pensée établie, le combat sera long

      cheshire-cat L'église catholique a reconnu la liberté religieuse lors du concile Vatican II

      Les cathos ont toujours eu la liberté de croire ou pas, donc de devenir apostat.

      La liberté de conscience fait de l'apostasie une affaire d'ordre purement spirituel entre l'individu et l'Église.

        katou Les cathos ont toujours eu la liberté de croire ou pas, donc de devenir apostat.

        -> perles

        Henri VIII par ex en rejetant le catholicisme a été excommunié.

        Et donc il n'aurait plus pu être roi en principe, sauf qu'il a sorti tout son pays de l'église catholique.
        Tout le monde ne pouvait pas faire ça.

          cheshire-cat Et donc il n'aurait plus pu être roi en principe, sauf qu'il a sorti tout son pays de l'église catholique.
          Tout le monde ne pouvait pas faire ça.

          Cela n'a rien à voir. Tu ne comprends pas ce que veut dire distinction entre le profane et la religieux. Le catholicisme n'étant pas une théocratie, les rois cathos peuvent apostasier sans perdre leur royaume.

          Vous ne comprenez pas le caractère spirituel de la monarchie.
          Le roi devient véritablement roi lors de son sacre.
          Encore aujourd'hui les rois en Europe doivent être de la religion nationalle.