Merci pour la mise au point. Je n'avais pas besoin de ça pour percevoir une différence entre Clouscard et Soral, mais ça va sans doute mieux en le disant, ce qui a suscité j'imagine cette intervention de Clouscard, pas très content, je peux le comprendre, d'être rameuté par Soral.
Soral procède dans ce genre ( le genre étant le rattachement autoritaire à sa doctrine de pauvres gens qui n'en demandent pas tant et que ça met mal à l'aise) avec une sauvagerie qui indispose le lecteur ou l'auditeur un peu de bonne foi. Il donne parfois des perspectives intéressantes, mais qu'il pourrit en les raccordant à des considérations aberrantes.
J'ignorais l'histoire de Clouscard avec Sartre. S'il est assuré que Clouscard et Soral ne boxent pas dans la même catégorie, les deux sont éloignés de toute l'étendue du ciel d'un type comme Sartre, cette balance est indécente. Sartre était un écrivain, ça n'a strictement aucun rapport avec ces types, même s'ils écrivent. Il a un style, il a un imaginaire, il a une oevure, ça n'a rien à voir avec Clouscard ou Soral. C'était par ailleurs un philosophe, ce qui n'est le cas ni de l'un ni de l'autre. Il a une philosophie (qu'il appelle l'existentialisme) et qui n'est ni du Clouscard ni du Soral. Et qui n'est pas du marxisme (1)
Si Clouscard a cru bon de rameuter Sartre pour sa soutenance (épisode que j'ignorais, comme Simone), il l'a fait à quelle époque ? Je pose la question parce que Sartre, peut-être par culpabilité (il était déjà un gros richard de naissance, pété de pognon avant d'avoir lancé son premier cri primal ou écrit la première ligne, je ne vous dis pas après), était d'une générosité maladive. Il était mythique pour ses pourboires, par exemple. Il prenait un café au Flore ou aux Deux Magots, café à 3,50, et il refilait 50 euros de pourboire au garçon. (en actualisant les prix). On lui demandait de venir faire acte de présence dans un machin improbable mais gauchiste, il venait, il te signait toutes les pétoches que tu voulais, etc.
(1) il rappelle cet élément dans sa polémique avec Camus, dès les années 50. Un de ses arguments étant de dire à Camus : vous me traitez d'adorateur du stalinisme et de la pensée totalitaire, mais les staliniens totalitaires, ils s'en prennent à qui ? Qui est-ce qu'ils insultent en permanence comme un suppôt de la bourgeoisie et l'idole de la réaction ? Camus ? Non, ils n'en ont rien à foutre, ils s'en prennent à moi.