Le pape, si prompt à dénoncer l'“Église autoréférentielle”, consacre l'essentiel de son texte à se citer lui-même.
Le pape cite le saint d’Assise sur l’attitude à avoir « parmi les musulmans et autres infidèles […] de ne faire ni procès ni disputes, mais d’être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu ». Mais il a omis la fin de la phrase, « et confesser simplement qu’ils sont chrétiens » ; et surtout il a censuré un « ou bien » et oublié significativement l’alternative proposée par saint François : « Ou bien, s’ils voient que telle est la volonté de Dieu, annoncer la Parole de Dieu afin que les non-chrétiens croient au Dieu tout puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de toutes choses, et en son Fils Rédempteur et Sauveur, se fassent baptiser et deviennent chrétiens. » Ainsi, d’un simple appel à la courtoisie et à la prudence, poussant à n’évangéliser chez les autres que si les circonstances s’y prêtent, le pape fait-il un éloge de la « soumission »… Et comment ne pas être choqué, dans le contexte actuel, par le fait que cet appel à la soumission arrive juste avant un éloge appuyé au grand imam Ahmad Al-Tayyeb, recteur de l’université Al-Azhar du Caire, celle-là même qui vient de condamner comme “racistes” les propos d’Emmanuel Macron sur le séparatisme islamiste ? Comme si le pape n’avait aucune idée du contexte géopolitique, ni du poids des mots…
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