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La spoliation des biens juifs a connu deux stades principaux.
Le premier par pillage des immeubles juifs et saisie immédiate de leurs biens : tableaux, œuvres d’art, bijoux, et tout ce qui avait de la valeur. À préciser que si ces pillages furent durant l’Occupation principalement le fait des allemands et des représentants directs en territoires occupés des chefs nazis, la police française et les « coopérants » français des nazis, la Milice par exemple, y ont largement participé. Surtout les membres français au service de la Gestapo, comme ceux de la rue Lauriston.
Le deuxième pillage a eu lieu par achat fictif des biens juifs placés sous séquestre. Les entreprises appartenant à des juifs, ou dans lesquelles des juifs avaient une part majoritaire, se sont vus saisir, et les entreprises confiées à des mandataires, les « acheteurs de bien juifs ». Lesquels devenaient à la fois les gérants officiels et les propriétaires provisoires de ces biens. Mais après la guerre, une partie importante des juifs spoliés n’est pas revenue des camps d’extermination de Pologne, ou de concentration d’ailleurs. Et ces acheteurs de biens juifs durant le Régime de Vichy et de Pétain (lequel avait lui-même personnellement décidé de ces saisies, ce qu’a oublié Zemmour), ont pratiquement tous à la Libération, « oublié » de restituer les titres de propriété fictifs des entreprises saisies. Et en sont restés propriétaires aux yeux de l’Administration. Administration qui s’est efforcé de ne surtout pas intervenir.
Après la Libération, un certain nombre d’actions juridiques ont été lancées contre ces acheteurs fictifs, pour que les entreprises soient rendues aux survivants des juifs dont les biens avaient été saisis. Mais pratiquement toutes ces actions se sont enlisées, volontairement de la part de l’Administration. Les acheteurs étaient généralement liés d’une manière ou d’une autre à ceux qui avaient constitué le régime de Vichy. Et que l’épuration avait volontairement oubliés. La majorité du monde juridique avait fidèlement suivie Pétain. Et la plupart des membres des services de Justice qui avaient choisi durant l’Occupation les acheteurs de biens juifs, étaient liés d’une manière ou d’une autre à ces acheteurs.
Circonstance qui jointe aux souhaits gaullistes de « réunification » des français, a fait que l’Administration, à l’époque mais encore de nos jours, a toujours fait le nécessaire pour que l’on ne parle que le moins possible de ces acheteurs de bien juifs. Dont un certain nombre sont depuis devenus célèbres et notables de leur ville, grâce à l’argent que leur a procuré ce rôle de mandataire qui les a transformés de simples collaborateurs des allemands, en propriétaires riche de biens immobiliers. Et bien vite en notables de nos villes. Dans nombre de ville, des plaques de rues ou de square portent le nom de certains de ces acheteurs. Qui n’ont jamais été poursuivis, mais sont devenus d’excellents et dignes notables.
Le peuple oublie vite ce que leurs dirigeants veulent lui faire oublier.