Avez – vous seulement compris ce que je raconte ? Pour juger, il faut connaître. Il ne suffit pas de savoir qu'on lit un roman historique, pour éviter les pièges induits par un telle lecture.
Pour qu'un roman historique soit "exacte vérité", il faudrait peser chaque mot, chaque proposition, chaque dialogue y figurant. Un tel homme à telle époque peut -il prononcer une telle phrase ? Cela demanderait une connaissance aussi bien de la société que des hommes qui est quasiment impossible. Même s'il s'agit d'un événement contemporain, il faudrait bien saisir alors ce qu'est susceptible de penser tel homme, à tel instant donné, qu'il soit imaginé ou non, puisque même dans ce cas, vous en faites un homme qui occupe telle fonction dans telle société donnée.
Quand on parle d'histoire, il faut aussi se souvenir que justement même par le raisonnement, on ne peut arriver à une connaissance exacte d'une époque donnée. Il y a une différence entre reconstituer le fil des événements, les interpréter ; et prétendre pouvoir comprendre tout personnage d'une époque donnée : que ce soit le guerrier, le moine, ou le missionnaire, et leurs multiples interactions avec les événements. Même en admettant que nous les comprenions bien, c'est alors en tant qu'archétypes ou modèles, non en tant qu'individus, ce que vos jolies histoires mettent en scène.
Conclusion : continuez donc à lire vos romans historiques pour vous divertir si cela vous chante, mais ne nous expliquez surtout pas que ce n'est pas du poison pour celui qui cherche la vérité. Il n'y a pas de place pour l'imagination quand on cherche la vérité ; seul l'entendement a droit de cité.