france2100
a) Je n'affirme pas qu'un empire européen serait nécessaire, j'affirme que le pouvoir s'étend toujours jusqu'à en être empêché, et que c'est l'affaiblissement des états-nations qui a provoqué l'UE, et non pas la naissance d'une idéologie européenne.
b) Votre propos lui-même corrobore ma thèse puisque vous affirmez que l'européanisme fut empêché par le nationalisme. Preuve que l'obstacle n'était pas les carences idéologiques européaniste mais bien les puissances nationales constituées.
Des mouvements favorables à une « coopération » ou « unité » européenne existent avant la seconde guerre mondiale. Des acteurs politiques comme Aristide Briand étaient déjà convaincus. Mais, le mouvement est alors encore très minoritaire. Après les événements de la seconde guerre mondiale, beaucoup plus d'acteurs politiques y sont favorables : naît alors vraiment le projet de "construction européenne". Il est question de la diffusion d'idées politiques, et d'acteurs politiques qui leur donnent une suite, une réalisation. L'idée européenne ne sort pas de la cuisse Jupiter comme par miracle.
Effectivement, après la seconde guerre mondiale, l'affaiblissement des Etats européens a pu être une circonstance favorable au projet, c'est-à-dire participer à convaincre un certain nombre des acteurs politiques en question. Mais notez aussi, qu'après la première guerre mondiale, visiblement, l’affaiblissement des mêmes Etats européens n'a pas été une "circonstance" suffisante pour convaincre la grande majorité des précédents acteurs politiques, de s'engager dans cette voie.
Je ne vois pas pourquoi vous placez Kalergi en point de départ, en faisant fi de Bismarck, Napoléon, Charlemagne, César et tant d'autres. Et même si vous cherchiez à vous réduire à une construction pacifique, pourquoi pas la révolution papale, Erasme, Kant ou Marx ?
Coudenhove – Kalergi était un exemple de mouvement, sans doute le plus connu. Je ne parle pas de Bismarck ou Napoléon, encore pire César, tout simplement car je ne mélange pas les navets et les bananes : ce n'est ni le même projet, ni les mêmes raisons. Pour le comprendre, il faut descendre du monde des nuées, à l'examen des faits.
Napoléon impose son éphémère joug à l'Europe en partie à cause de sa lutte avec l'Angleterre : il installe ses frères, et son beau-frère, comme vices-rois, leur demande d'appliquer le blocus continental... Quel rapport avec un projet d'intégration progressive, de fédération ? Il existe un cas, qui pourrait sans doute être comparé à la construction européenne dans l'histoire européenne récente : l'histoire de l'unification de l'Allemagne entre 1833 et 1871, la question du Zollverein et de "l'intégration allemande".