CostaPavadaOc Un fonctionnaire doit exécuter les ordres de sa hiérarchie. Il y a des limites : si les ordres le mettent en danger ou mettent en danger les usagers par exemple
Toute la question est là justement.
D'un côté, s'il n'y a pas de limites, le fonctionnaire est totalement asservi, ne dispose plus de "conscience" et sa déontologie n'est jamais qu'une morale d'esclave : dans ce cas, pour donner un exemple célèbre, pas moyen de condamner les actions d'un Eichmann. Il n'est qu'un instrument, seul le maître est responsable, ce qui revient à lui nier la qualité "d'être raisonnable".**
D'un autre côté, dès lors que des limites sont admises, et que le serviteur peut juger s'il se trouve dans ce cas ou non, il peut juger dans certains cas les ordres de son maître, ne pas obéir, sachant qu'il peut exister des situations extraordinaires, qui requièrent des solutions tout aussi extraordinaires.
Existe aussi le risque d'une définition toujours plus extensive desdites limites, et qu'elles comprennent des cas politiques. Le pire serait d'imaginer à chaque changement de gouvernement un certain nombre de serviteurs qui traînent les pieds, voire pourquoi pas dans certains cas une paralysie de l'action du maître en raison de la résistance des serviteurs.
L'histoire des limites est un compromis : le fonctionnaire, certes serviteur de l'Etat, mais pas au prix de sa "conscience". Cette solution a aussi ses défauts..
**Note : précisions qu'il s'agit d'une question éthique, c'est-à-dire idéologique.