La question m'est venue à l'occasion de plusieurs sujets :

  • Récente proposition de faire signer aux parents une charte s'engageant à ne pas critiquer l'enseignement reçu ! Des suites de l'affaire Samuel Paty.

  • Interdiction du voile à l'école pour tenter de franciser les colons, plutôt que de refuser la colonisation.

  • Conception de l'école comme une machine à détruire les peuples, races, nations, cultures, sexes et espèces, en vue de produire des unités de production interchangeables. Et ce depuis les hussards noirs, chargés d'éradiquer la culture bretonne.

Au fond tout cela pue le jacobinisme uniformisateur qui conçoit l'état comme une verticale impériale, véritable machine à photocopier les élites. "Nous sommes l'oméga, soyez comme nous."

    france2100
    De toute façon, tout enseignement impose des valeurs. Difficile de faire autrement lorsque l'on enseigne de la littérature, de l'histoire.... Ce sont des matières où il est bien difficile de séparer jugement de fait, et jugement de valeur : en histoire, vous pouvez toujours enseigner de manière dialectique, mais cela ne convient ni aux enfants en-dessous d'un certain âge, ni au second but recherché : faire société.

    Ajoutons qu'une "éducation" dite nationale est un projet socialiste : une éducation et instruction socialisée, la même pour une très grande partie d'une classe d'âge. Il peut difficilement être autre que ce que vous décrivez. Quelle est l'alternative ? Une concurrence entre les diverses instructions + éducations ? Agir ainsi revient à favoriser effectivement l'émergence de diverses "sectes", partis, factions en matière de croyances, qui ne manqueront pas de se regarder en chiens de faïence...

    Comme dit dans l'autre fil, je ne suis pas un très grand défenseur de l'unité, dans la mesure où elle s'oppose toujours à la question de la liberté des individus, mais à moins de vouloir une dyssociété, des individus atomisés qui se choisissent par goût leur secte, ou leurs sectes, il en faut un minimum.

      af90

      De toute façon, tout enseignement impose des valeurs.

      Véhiculer n'est pas imposer.

      Ajoutons qu'une "éducation" dite nationale est un projet socialiste (...)

      Vous auriez dû écrire éducation "publique" plutôt que nationale, puisqu'elle pourrait être communale. Et la phrase n'est acceptable que parce que l'on peut tout mettre derrière le mot de socialisme.

      Quelle est l'alternative ?

      Une école locale autonome par exemple, conformément au principe de subsidiarité. Je n'ai pas connaissance que la Suède soit en guerre civile du fait de l'absence de jacobinisme éducatif.

      • af90 a répondu à ça.

        La république a besoin de citoyens ayant un minimum de conscience du bien du Mal et comme elle a tout fait pour effacer la religion qui avait la vertu de former les individus à cette conscience, il va bien falloir que quelqu'un, l'état, reprenne les choses en main.

        france2100 Véhiculer n'est pas imposer.

        Bof hein. Les valeurs sont véhiculées parce que nous pensons qu'elles sont bonnes. A partir de là, la différence entre vos deux termes me semble très réduite. Etre hétérodoxe, c'est toujours se séparer du groupe, et en subir les conséquences.

        france2100 Vous auriez dû écrire éducation "publique" plutôt que nationale, puisqu'elle pourrait être communale, et la phrase n'est acceptable que pare que l'on peut tout mettre derrière le mot de socialisme.

        Je précise qu'il n'y a pas de jugement de valeur dans mon emploi du terme "socialiste": je veux juste signifier que l'éducation nationale est un projet financé par nos impôts, mis en œuvre par l'administration, afin que l'instruction soit accessible à tous les enfants. L'instruction n'est "gratuite" que dans le sens où les parents n'ont pas à payer pour envoyer leurs enfants : en réalité, elle est "supposément" financée par les impôts de tous.

        Pour aller plus loin, l'est-elle vraiment ? Qui paie quoi ? Je n'en sais rien. Un manque de connaissances qui d'ailleurs empêche de formuler certaines objections.

        Une école locale autonome par exemple, conformément au principe de subsidiarité. Je n'ai pas connaissance que la Suède soit en guerre civile du fait de l'absence d'un jacobinisme éducatif.

        Cher ami, nous ne sommes pas en guerre civile non plus : cette dernière peut effectivement être l'aboutissement de la désunion, elle n'en est pas son commencement. D'autres facteurs peuvent évidemment contribuer à cette désunion que le manque d'une idéologie d'Etat : guerre entre riches et pauvres dans la cité, ou guerre de classes ; manque d'unité dans les moeurs comme vous dites... Je crois que nous en avions parlé, il y a des années, non ?

        L'enseignement ne devrait pas relever de l'État mais des congrégations. Les parents ayant le choix de leur congrégation, ou de s'en sortir tous seuls.

        • [supprimé]

        france2100 Le titre du topic est excellent, mais votre post est répugnant (comme les autres quoi).

          Bonne question.
          Je pense que oui mais des valeurs éprouvées qui font parties intégrantes de notre civilisation.
          Il faut apprendre aux jeunes à être rationnel, respecter le savoir, savoir se contrôler, être courageux, honnête, travailleur, l'amour du travail bien fait, être un bon père / une bonne mère, avoir des enfants, bien les élever, et aimer la France comme sa mère.
          Inculquer une base solide et incontestable, toutes les "valeurs" progressistes n'ont rien à faire à l'école, c'est de la liberté des parents de compléter cette base solide et incontestable avec leurs propres idées.
          Bref revenir à l'éducation Civique et morale des années 1910 à peine modifiées.

          france2100
          Les hussards noirs chargés de détruire la culture bretonne pour le compte de la méchante république française ? non ,ce sont les parents des écoliers bretons qui ont soutenu le français parce qu'il permettait à leur enfant une possibilité de travail plus vaste :avec le breton ils pouvaient travailler dans quelques cantons voisins ,avec le français il y avait la France entière ,ses colonies et de multiples pays du monde où l'élite parlait français à l'époque.

          france2100 La question m'est venue à l'occasion de plusieurs sujets :

          Récente proposition de faire signer aux parents une charte s'engageant à ne pas critiquer l'enseignement reçu ! Des suites de l'affaire Samuel Paty.

          Interdiction du voile à l'école pour tenter de franciser les colons, plutôt que de refuser la colonisation.

          Conception de l'école comme une machine à détruire les peuples, races, nations, cultures, sexes et espèces, en vue de produire des unités de production interchangeables. Et ce depuis les hussards noirs, chargés d'éradiquer la culture bretonne.

          Au fond tout cela pue le jacobinisme uniformisateur qui conçoit l'état comme une verticale impériale, véritable machine à photocopier les élites. "Nous sommes l'oméga, soyez comme nous."

          Ce n'est pas une question de jacobinisme. C'est le principe même de l'école qui est en cause.

          Le principe même de l'école consiste à inculquer aux enfants des connaissances, des valeurs communes à tout le pays, que certains d'entre eux n'ont pas forcément dans leur milieu social d'origine. Autrement dit : personne aux jeunes issus de milieux défavorisés d'échapper à la médiocrité de leur milieu d'origine en accédant à une culture, à des valeurs, qu'ils n'auraient pas autrement.

          Au Mac Do, c'est "venez comme vous êtes". L'école, c'est le contraire du Mac Do. L'école ne doit surtout pas s'adapter à son public, elle doit s'imposer à lui.

          Sous la 3e République, les hussards noirs avaient pour mission de diffuser la culture et les valeurs républicaines, fût-ce en affrontant certains milieux sociaux un peu conservateurs.

            • [supprimé]

            L'école de la République devrait enseigner les valeurs nationales: liberté, égalité, fraternité, travail, famille, patrie et le respect de l'ordre et de la discipline.

              [supprimé] Et la maitrise de la langue française aussi; sur ce coup là, je lui en veux beaucoup à l'école de la République!

                [supprimé]

                Moi, j'aurais plutôt dit Français, orthographe et grammaire, littérature française, sciences et mathématiques.
                Histoire géo, et un peu de sport.
                Pour le reste, ça s'apprend à la maison auprès des parents.

                Il est vrai que ça devient compliqué.

                  Diantre
                  Ben, la mission de l'école est dévoyée depuis belle lurette !
                  Tiens, j'ai un exemple perso, une de mes nièces, prof' à Strasbourg, vient d'abandonner l'enseignement, après avoir été insultée par ses élèves, chahutée, et même confrontée à des situations incroyables, comme par exemple, et c'est véridique, des mômes de 12-13 ans regardant des films pornos sur leurs portables, et se masturbant en plein cours !
                  J'en passe et des pas tristes, je plains certains enseignants, dans nos quartiers perdus de cette république macronisée !
                  Honteusement
                  hub''

                  Simon
                  Les hussards noirs avaient surtout mission de transformer les Bretons en Français, c'est en ce sens que je parle de jacobinisme scolaire. Ce que les autorités espèrent désormais en vain accomplir avec une population afro-arabe.

                  Vous présentez ce transfert de valeurs comme inévitable, mais en Suède les programmes sont en bonne partie conçus par le corps enseignant local, et le pays n'est pas en guerre civile pour autant.

                  Surtout il est curieux de concevoir l'école comme une machine à détruire les cultures plutôt qu'à transmettre des savoirs. Moins d'éducation civique, plus de maths ?

                  • af90 a répondu à ça.

                    [supprimé]

                    votre post est répugnant (comme les autres quoi).
                    L'école de la République devrait enseigner les valeurs nationales: liberté, égalité, fraternité, travail, famille, patrie et le respect de l'ordre et de la discipline.

                    Le second message explicite la conception morale par laquelle vous me jugez dans le premier.

                    france2100 Les hussards noirs avaient surtout mission de transformer les Bretons en Français, c'est en ce sens que je parle de jacobinisme scolaire.

                    C'est une de vos incohérences, mon ami. La raison pour laquelle on parle d'un peuple en France, et non de "peuples" a été la destruction des "patries" régionales, car elles étaient susceptibles d'entrer en concurrence avec la France comme patrie naturelle. La France est ainsi devenue plus que patrie politique, patrie politique et patrie naturelle : la terre sur la laquelle je vis, et sur laquelle mon père a vécu est l'ensemble de la France, pas telle région, encore moins telle localité.

                    D'ailleurs, encourager les patries régionales comme nous incite à le faire l'UE, par exemple par la charte des langues minoritaires, va en sens inverse. A terme, nous risquerons peut-être des sécessions. Pour le moment, cela semble quand même se limiter à du folklore : un breton, par exemple, c'est surtout un gus qui baragouine trois mots dans une langue qui n'a jamais été unifiée, dont les dialectes ne s'étendaient même pas sur l'ensemble de sa région, qui bouffe des crêpes à tire-larigot et qui tire fierté d'une musique locale et de son festival annuel, concours de beuverie à Lorient.

                    Tant mieux d'ailleurs pour l'unité de notre cité si c'est bouffonesque... Les véritables menaces sont ailleurs : immigration corrélée à binationalité, et cosmopolitisme.

                      af90
                      Nulle contradiction chez moi :

                      • Je vous ai rappelé il y a peu que l'on peut aussi bien parler de peuple breton que de peuple français ou européen. Peuple culture, civilisation, se sous-divisent et se regroupent, tant que cela correspond à une réalité.

                      • Bretons, Basques, et Alsaciens sont des cas à part en France. Toutes les autres régions sont catégoriquement françaises, linguistiquement et génétiquement, voire historiquement (ça se discute). Ce qui ne veut pas dire identiques.

                      • Pour autant ces trois peuples ne sont pas étrangers au peuple français, puisque nous avons tout de même beaucoup en partage, linguistiquement, génétiquement et historiquement. Les deux derniers siècles n'ont fait qu'accentuer ce rapprochement - quand bien même ce fût du fait de cet impérialisme républicain que je réprouve.

                      Il n'empêche que l'école républicaine est bel et bien conçue comme une arme visant à araser les communautés pour sortir des unités de production standard. C'est tout de même une drôle de vision de l'instruction, non ?

                      Enfin je ne m'inquiète pas des risques de sécession : la France est pour moi un peuple, pas un état, et je me fiche de sa superficie, sa grandeur ou ses classements internationaux. Si les Bretons ne se sentent plus français, je déplorerai leur départ, mais mieux vaut cela que de les voir forcés. Mon modèle est un confédéralisme gaulois, pas la Rome impériale.

                        Si les enfants montre obstensiblement leurs valeurs ,tel que montre de grande marque, ou vêtement honéreux , oui pourquoi pas , l'école pourrait leur faire payer une taxe pour leur apprendre ce qu'est l'impôt sur la fortune , cela aurait une valeur éducative a n'en pas douter.