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La question que j'ai envie de poser à ces gens-là est simple : admettent-ils la nécessité de changer certaines pratiques, ou bien persistent-ils à considérer ces normes comme d'intolérables contraintes et ceux qui défendent ces normes comme des bobos écolos emmerdeurs qui ne vont quand même pas leur apprendre leur métier ?
En tant que non-agriculteur qui a commencé à s'intéresser aux problématiques environnementales dans les années 90 mais avec une formation scientifique, je pense que les problématiques réelles sont très différentes de ce que dépeignent les militants écologistes et les journalistes.
En vitesse :
Le réchauffement ne saurait être résolu par l'idée de sobriété, ou par une transformation chimérique de la totalité de la société et des mécanismes de production. Tout cela est aussi vain que creux, et prouve l'incapacité de ces gens-là a comprendre et synthétiser le problème. Les rares physiciens qui s'égarent aux côtés des journalistes dans cette hystérie puritaines me font penser à ces économistes qui nous assénaient que la science prouvait la supériorité de la planification soviétique sur le capitalisme.
Les pesticides et insecticides sont l'objet de beaucoup d'inconnues quant à leurs impact sur la biodiversité. Il y a sans doute un problème réel quoique exagéré. En revanche il est certain que nous ne pouvons pas aujourd'hui y renoncer sans détruire l'agriculture française, et par là-même notre autonomie alimentaire (même si, hélas, notre modèle est davantage tourné vers l'export que vers le nourricier)
L'opposition aux engrais est pire encore. Sans nier les problèmes qui se posent en Bretagne, ou je connais moins bien la situation.
Le problème de l'eau est tout simplement mal posé, car on empêche le plus souvent des agriculteurs de retenir une eau qui repartirait vers l'océan. Le comble est que cette eau bénéficierait largement à la biodiversité locale. Même si, encore une fois, ça ne veut pas dire qu'il n'y ait de problème d'usage, notamment dans le Languedoc-Roussillon.
Libre-marché ou normes environnementales et éthique animale, il faut choisir, et la gauche et les écolos ont toujours choisi le libre-marché depuis les années 90. Condamner les agriculteurs à la ruine, en accusant les Français de ne pas bouffer de l'herbe bio hors de prix, est une bien triste réponse à cette aporie.