france2100 Le problème est justement qu'elle a considéré comme hérétique Galilée.
L'affaire Galilée est particulièrment intéressante, elle mérite qu'on s'y attarde. Galilée fut persécuté pour montrer que la terre tournait autour du soleil.
Beaucoup de gens pensent que l'église médiévale croyait que la terre était plate jusqu'à ce que la science moderne démontre à un clergé exaspéré la rondeur du globe. En réalité, les Grecs et les chrétiens médiévaux savaient tous que la terre était ronde. Ils ont observé que la coque d'un navire naviguant à partir de la rive disparaissait avant le sommet du mât. Ils ont également remarqué que lors d'une éclipse lunaire la terre projetait une ombre circulaire sur la lune. La cosmologie médiévale de Dante était basée sur l'idée d'une terre sphérique. Donc, l'idée que l'Église ou que les chrétiens éduqués croyaient à la théorie de la terre plate est une concoction des propagandistes du 19ème siècle.
Avant le 16ème siècle, les gens les plus instruits ont accepté les théories de l'astronome grec Ptolémée, qui jugeait que la Terre était immobile et que le soleil tournait autour d'elle. L'univers géocentrique était classique, pas un concept chrétien. Les chrétiens l'ont accepté, mais pas à cause de la Bible. La Bible ne dit pas que le soleil tourne autour de la terre. En fait, elle est muette sur cette question scientifique. La raison pour laquelle les chrétiens ont accepté Ptolémée était parce qu'il avait une théorie sophistiquée qui était soutenue par le bon sens et qui donnait des prévisions raisonnablement précises sur les mouvements des corps célestes.
Galilée était un astronome très respecté par l'Église catholique. Une fois un partisan de la théorie géocentrique de Ptolémée, il était persuadé que Copernic avait raison, que la terre révolvait autour du soleil. Copernic a admis qu'il n'avait aucune preuve physique, mais la puissance de l'hypothèse héliocentrique était qu'elle produisait de meilleures prévisions des orbites planétaires. Les nouvelles idées de Copernic déclenchèrent un vaste débat au sein de la communauté religieuse et scientifique. Galilée aborda la question et la vue prédominante était que Copernic avait avancé une hypothèse intéressante, mais non prouvée, utile pour calculer les mouvements des corps célestes, mais pas assez convaincante pour larguer la théorie géocentrique.
Galilée a fait d'importantes nouvelles observations sur les lunes de Jupiter, les phases de Vénus, et des taches sur le soleil lesquelles n'étaient pas consistantes avec la théorie de Ptolémée mais avec celle de la théorie copernicienne. Galilée a fait part de ces observations aux Jésuites, qui étaient parmi les premiers astronomes de l'époque, et ils ont convenu avec lui que ses observations avaient renforcé le cas pour l'héliocentrisme. Les jésuites dirent à Galilée que l'Église était divisée sur la question, avec de nombreux membres du clergé qui soutenaient Ptolémée, mais d'autres la théorie de Copernic. Malgré cela, les Jésuites ont conclu que la question était encore ouverte et ils ne pensaient pas que Galilée avait décroché le cas. Tyco Brahe, le plus grand astronome de l'époque, a décidé que les preuves étaient insuffisantes en faveur de Galilée et il continua à soutenir la théorie géocentrique.
En 1632, Galilée publia son << Dialogue >> où il prétendait avoir démontré la vérité de l'héliocentrisme, mais en fait sa preuve était fausse. Un de ses arguments était que le mouvement rapide de la terre autour du soleil est responsable des marées océaniques. Ce fut discutable à l'époque, parce que la lune est principalement responsable des marées. Il a également supposé que les planètes se déplaçaient suivant un trajet circulaire, même si Kepler avait montré que les orbites des planètes étaient elliptiques. Alors, quand il a été signalé à l'Inquisition, ses adversaires ont pu lui faire des reproches non seulement pour des raisons scientifiques mais aussi sur les motifs qu'il minait l'enseignement religieux de l'Église.
Galilée était un grand scientifique qui avait très peu de sens. Il avait raison sur l'héliocentrisme, mais plusieurs de ses arguments et preuves étaient fausses.