[supprimé] Il y avait une discorde des gauches écartelées entre le gauchisme anarchiste, fou et destructeur, le communisme froid, dogmatique, excusif mais organisé, et le socialisme réformiste, obligé de céder aux extrêmes sous peine de végéter.
Au début les Russes se sont montrés prudents et plus réalistes que les Français. La conjoncture politique dictait leur politique étrangère plus que l'idéologie. Moscou parlera beaucoup mais agira peu. Staline ne tenait particulièrement à une victoire communiste en Espagne qui aurait inquiété la France et l'Angleterre, risquant même de les pousser dans le camp d'Hitler. Mais pour les Russes il n'était pas question de laisser aux trostkistes, les pires adversaires, un argument supplémentaire dans leur propagande antistalinienne. A considérer également que le désordre dans cette région pourrait faire de l'Espagne le champ d'un affrontement entre l'Allemagne, la France, l'Angleterre et l'Italie, loin de leurs centres d'intérêts. La politique russe était empreinte du duplicité. La Russie n'a envoyé en Espagne républicaine que du matériel des instructeurs et des techniciens. Il existait une grande discorde entre les partis d'extrême-gauche, les gauchistes étaient divisés et nourrissaient la discorde.
Après Munich l'Union soviétique envisagea la seule issue qui lui restait pour écarter la guerre : le rapprochement avec Hitler au détriment des démocraties. Staline voulait avoir les mains libres pour prendre toutes les dispositions qu'il jugeait nécessaire à sa propre défense, et cela exigeait d'arrêter l'engagement russe au-delà des Pyrénées et cesser l'intervention de l'armée du komintern, c'est-à-dire des Brigades internationales. Il approuva donc sans attendre, l'accord final du Comité de non-intervention sur l'évacuation des volontaires, le retraite des Brigades internationales.