Georges Bernanos explique ce grand charnier qu'était l'Espagne en 1938. Il a d'abord comme beaucoup de chrétiens, admiré le soulèvement franquiste à cause des religieux qui étaient systématiquement massacrés par les républicains, mais il n'a pas tardé à déchanter devant la barbarie généralisée et l'attitude complice du clergé espagnole.
Les massacres de religieux ont nui à la cause républicaine. les meurtres connus exécutés par l'Espagne républicaine s'élèvent à 85 940. Pour certains historiens il s'agit certainement d'une sous-estimation. Parmi ces pauvres bougres on a compté et identifie les cadavres de7 937 religieux, 12 évêques, 283 religieuses, 5 255 prêtres, 2 492 moines et 249 novices. L'énoncé de ces chiffres est hallucinant.
A Barcelone, des carmélites furent arrachées par les anarchistes à leur tombe et exposées, cercueils ouverts, sur le parvis d'une église. On massacre les religeux et religieuses pour ce qu'ils représentent. Pourquoi cette haine implacanle des rouges pour les membres du clergé ? Ils estiment que le clergé soutient la droite et que l'Eglise reste la fidèle amie de la bourgeoisie et du régime nationaliste. Les représailles abominables commises envers les prêtres qui avaient passé toute une vie à se dévouer pour les autres, provoqua un sentiment d'horreur dans le monde entier.
Les uns tuaient parce qu'ils portaient un héritage de haine et de révolte. D'autres par plaisir. les communistes par nécessité politique et les anarchistes par une sorte de mysticisme malsain. Chez les nationalistes, la justice est tout aussi expéditive. Les francs-maçons, les membres des partis de gauche, ceux des syndicats, sont arrêtés et fusillés sans état d'âme. Le sang continuera de couler après la fin de la guerre. En 1939, Franco passe un décret visant toutes les personnes coupables d'activités subversives depuis octobre 1934 jusqu'à juillet 1936, ainsi que celles qui avaient fait preuve d'opposition au gouvernement nationaliste en fait ou passivement. La réponse franquiste sera impitoyable !