filochard
Il y a un passage là-dessus dans les Confessions de saint Augustin. Je ne le retrouve pas à l'instant (donc il faudra me croire sur parole, j'ai la flemme de cliquer deux heures pour l'établir). Mais si je me souviens bien, l'obésité pose un problème parce que c'est une enflure. L'enflure, c'est du vide, mais du vide qui prend de la place, qui sature l'espace.
Et pour Augustin, ça pose un problème, qui est l'indécence de l'espace. Ces termes veulent dire qu'à partir du moment où j'occupe un espace - et le gros, la grosse occupent de l'espace, d'abord - je peux m'imaginer que je suis quelque chose, et quelque chose d'éminent.
Et c'est cela qui fâche Augustin : parce que la réalité, c'est que je ne suis rien ou presque rien face à l'Eternité et à L'Infinité de l'être divin. Toute la place que j'occupe avec ma graisse, c'est quelque chose que je retire à Dieu.
Pour caractériser ce qui éloigne le plus de Dieu, Augustin souligne ce qu'il appelle, en latin, le "tumor". Tumor, c'est-à-dire grosseur, enflure, tumeur, oedème, gonflement, etc.
L'obésité, c'est la créature qui veut se faire aussi grosse que le Créateur et qui, par là, nous en éloigne.