L'état s'appuie de plus en plus sur les consultants, et aux USA cela semble avoir décuplé les budgets et triplé les délais de construction.
Les dernières années ont beaucoup fait parler du rôle de McKinsey dans la gestion publique française. Comme souvent nous suivons avec retard un mouvement entamé il y a plusieurs décennies aux USA et dont nous pouvoir voir le résultat aujourd'hui chez eux, lequel préfigure notre propre avenir.
Aux USA, donc, le coût du kilomètre de ligne de métro a été multiplié par 16. Dès la fin des années 90 certains chercheurs avaient suspecté le rôle des consultants (Bring back the bureaucrats) et la perte de compétence du service public. L'hypothèse semble de plus en plus corroborée, notamment par un rapport spécifique au métro ainsi qu'une étude plus générale (The Big Con).
La racine du problème est toutefois perverse : les bureaucrates désertent la fonction publique car les agences de conseil leur offrent des salaires doublés, et revendent ensuite cette main d'oeuvre pour bien plus chère qu'elle n'aurait coûté. Peu importe ce que l'état peut payer, les agences de conseil pourront toujours doubler, à moins d'une offre de candidats très excédentaire sur le marché.
Je ne vois pas vraiment de solution moins radicale qu'interdire purement et simplement le recours au conseil pour toutes les expertises dont est supposé disposé un service public, qu'il en dispose effectivement ou non. Couplé à une réforme du statut des fonctionnaires et de la façon dont les règles et normes sont produites et supprimées : un allègement s'impose.