L'état s'appuie de plus en plus sur les consultants, et aux USA cela semble avoir décuplé les budgets et triplé les délais de construction. Les dernières années ont beaucoup fait parler du rôle de McKinsey dans la gestion publique française. Comme souvent nous suivons avec retard un mouvement entamé il y a plusieurs décennies aux USA et dont nous pouvoir voir le résultat aujourd'hui chez eux, lequel préfigure notre propre avenir. Aux USA, donc, le coût du kilomètre de ligne de métro a été multiplié par 16. Dès la fin des années 90 certains chercheurs avaient suspecté le rôle des consultants ( Bring back the bureaucrats ) et la perte de compétence du service public. L'hypothèse semble de plus en plus corroborée, notamment par un rapport spécifique au métro ainsi qu'une étude plus générale ( The Big Con ). La racine du problème est toutefois perverse : les bureaucrates désertent la fonction publique car les agences de conseil leur offrent des salaires doublés, et revendent ensuite cette main d'oeuvre pour bien plus chère qu'elle n'aurait coûté. Peu importe ce que l'état peut payer, les agences de conseil pourront toujours doubler, à moins d'une offre de candidats très excédentaire sur le marché. Je ne vois pas vraiment de solution moins radicale qu'interdire purement et simplement le recours au conseil pour toutes les expertises dont est supposé disposé un service public, qu'il en dispose effectivement ou non. Couplé à une réforme du statut des fonctionnaires et de la façon dont les règles et normes sont produites et supprimées : un allègement s'impose.

france2100 Quelle fumiste vous faites. Le prix du km de métro dépend beaucoup plus du prix de la tonne de ciment, de la tonne d'acier, de la tonne de sable et de gravier, de l'heure de main d'oeuvre d'exécution que de l'heure de consultant ou de l'heure du bureau d'étude de maitrise d'oeuvre. En plus, vous n'y connaissez visiblement rien. Aux USA, les sociétés d'ingénierie (bureaux d'études de maitrise d'oeuvre) en travaux publics sont nombreuses mais avec quelques grands noms comme Aecom, Jacobs, Aracadis, MottMcDonald, CDM Smith, WSP. Mc Kinsey est une des grandes sociétés de consulting généralisteq. On classe généralement ses sociétés en deux groupes: les "Big Four": audit, comptabilité/comissaire aux comptes, taxes, assurances, légal etc qui sont PWC, EY (Ernst & Young), KPMG, Deloitte les 3 grands du conseil en stratégie qui sont McKinsey, Boston Group, Bain & Company Il y en a des dizaines d'autres plus petites. Bref, vous voulez faire des effets de manche, mais votre topic est mal parti.

[supprimé] Vous rejetez ces rapports sans y avoir jeté un seul coup d'oeil, pour blâmer la tonne de béton et les salaires, dont les coûts n'ont pourtant pas été multiplié par sept en trente ans (en dollars constants). Enfin je n'ai pas lié McKinsey au métro, et ce sujet ne porte ni sur McKinsey en particulier, ni sur les grands chantiers américains en particulier. Il porte sur l'inflation des coûts et des délais sous l'effet de la perte d'expertise publique liée au recours aux consultants.

[supprimé] Le prix d'un service varie surtout en fonction de l'énergie et du salaire, le ciment et autre acier sont pris en compte dans un plan financier représenté le plus souvent par un emprunt, avec un échéancier sans surprise. Le consulting vient ici en parasite pour brasser du vent, avec l'ignorance ou l'aveuglement volontaire des élus sous une forme de corruption.

Mon-gros-doigt Je viens d'apprendre que la construction est un métier de services, MDR.

france2100 Votre 1er lien débouche sur un message d'erreur. Votre 2nd lien débouche sur une page du site de l'obscur Marron Institute où on voit les visages d'une bande de jeunes chercheurs gauchistes woke et le 3ième lien débouche sur une proposition de vente d'un bouquin à 30 USD. Je n'ai effectivement pas de temps à perdre, sujet suivant.

france2100 Enfin je n'ai pas lié McKinsey au métro, et ce sujet ne porte ni sur McKinsey en particulier, ni sur les grands chantiers américains en particulier. Il porte sur l'inflation des coûts et des délais sous l'effet de la perte d'expertise publique liée au recours aux consultants. Les états n'ont pas vocation à entretenir des armées d'analystes financiers, de conseillers juridiques, d'ingénieurs en génie civil ou en climatisation, de consultants en informatique. Dans tous les pays du monde, les états font appel à des sociétés d'ingénierie, des boites d'avocats, des boites d'audits comptables ou des boites de conseil en stratégie. Il y a plusieurs raisons à cela: la première est la gestion de la charge de travail. Une entité gouvernementale peut avoir besoin de 10 ingénieurs pendant 4 mois pour étudier la faisabilité d'un projet X, et puis ensuite de plus rien pendant 4 ans. Qui paie les 10 personnes pendant les années suivantes? la seconde est le besoin pour faire ces études de troupes dynamiques et affûtées, capables de travailler vite et de manière intense, et pas de fonctionnaires amortis de 55 ans la 3ième est l'acquisition et le maintien des compétences. Des consultants du privé qui changent de dossier tous les 3 mois, de clients, de localisations géographiques acquièrent et développent des compétences beaucoup plus rapidement que des fonctionnaires non objectivés et peu chargés.

[supprimé] Vous présentez la situation actuelle comme inévitable et désirable alors même qu'elle est une invention récente et inefficace. Le fait est que le secteur public avait autrefois une expertise beaucoup plus développée, qui est de plus en plus externalisée au fil des ans. Or cela semble causer une explosion des coûts selon plusieurs observateurs aux parcours différents (politologues, économistes, experts en question). Le phénomène est particulièrement développé aux USA, il se développe en France. De plus le raisonnement selon lequel un expert inoccupé la moitié du temps serait une opportunité d'économie est fallacieuse : tout système a besoin de capacités de rechange pour être efficace. De plus les jeunes experts aux parcours diversifiés que vous nous vantez sont en réalité ceux qui travaillaient dans le même service public six mois plus tôt, et qui ont été débauchés par le privé pour être loués au public.

france2100 De plus le raisonnement selon lequel un expert inoccupé la moitié du temps serait une opportunité d'économie est fallacieuse : tout système a besoin de capacités de rechange pour être efficace. De plus les jeunes experts aux parcours diversifiés que vous nous vantez sont en réalité ceux qui travaillaient dans le même service public six mois plus tôt, et qui ont été débauchés par le privé pour être loués au public. Vous êtes dans le comique troupier. Les "jeunes experts" sont une fiction. La masse des consultants qui vont dans l'audit financier, le conseil stratégique, la fusion-acquisition sont des jeunes sortant des grandes écoles et des meilleures facs (Dauphine par ex) dès qu'ils sont diplômés. Ces gens-là n'imaginent même pas passer dans le secteur public même 6 mois, et ils ne restent dans ces métiers esclavagistes que 5 à 10 ans avant d'intégrer un grand groupe (en général un client connu) au sein de la direction financière, stratégie, fusion-acquisition où ils gagnent moins en travaillant un peu moins mais en ayant des missions plus stables et une meilleure qualité de vie. Certains continuent dans le consulting comme asssociates et experts mais ce sont des spéciaux physiquement en mentalement, et souvent des gens qui se shootent pour tenir, pas très bon. Les rares qui passent par la fonction publique sont des très gros potentiels, polytechniciens, ENS, ENA , ENSAE, Mines, ENSTA, énarques qui sont contractualisés par l'Etat dès l'entrée à l'école, payés comme militaires ou élèves fonctionnaires et qui doivent un temps minimum à l'Etat sous peine payer la "pantoufle". Ceux-là ne passent pas dans le privé à 30-35 ans pour entrer comme consultants grouillots, ils sont destinés à des carrières hiérarchiques souvent peu techniques. Le recrutement d'experts de 50 ans dans la FP par le secteurs privé est rare, et concerne des profils de très hauts niveaux qui ne sont pas destinés à être consultants.

france2100 Je ne vois pas vraiment de solution moins radicale qu'interdire purement et simplement le recours au conseil pour toutes les expertises dont est supposé disposé un service public, qu'il en dispose effectivement ou non. Couplé à une réforme du statut des fonctionnaires et de la façon dont les règles et normes sont produites et supprimées : un allègement s'impose. le statut de fonctionnaires est aisément supprimable sans tuer la fonction régalienne. Plutôt que d'être fonctionnaires dans des corps administratifs propres qui sont eux-même une lourdeur, les personnes sont simplement salariés au régime commun. Prenons un pays au hasard, la Norvège, un prof travaille pour l'Etat, mais il n'est pas fonctionnaire, simplement en CDI ou CDD. C'est l'Etat qui forme et rémunère, mais il n'y a pas la couche "corps" avec ses machineries et rouages propres. pour ce qui est de la mode d'utiliser des "consultants" ou bureaux "de conseil" c'est effectivement une aberration. Les services étatiques qui s'occupent des infrastructures, que leur personnel soit structuré ou pas en corps propre, ont justement pour vocation de concevoir, réaliser, gérer ces infrastructures. Ils ont traditionnellement les compétences, la connaissance des terrains, la vue et perspective au long cours. Des consulats de droite et de gauche n'y connaissent rien et leur but est de maximiser leurs profits, ils se foutent de l'esprit de service public. Les mécanismes de financiarisation de tout ont accouché d'aberrations.

c'est là que BRUXELLES aurait pu jouer un role utile en créant ses propres organismes européens d'audit et conseils, en faisant circuler les bonnes idées d'un pays à l'autre

Ce site est optimisé pour être consulté depuis un navigateur moderne dans lequel JavaScript est activé.

Pertes de compétences du secteur public et explosion des coûts

candidus

[supprimé] Pure pub woke à la descoingues pour campus d'amerloques.
Si les Grandes écoles d'application ne sont plus décrites par la comm' gouvernementale que comme des annexes de nos fameuses universités, ça confirme bien que les entreprises se basent sur le résultat au concours initial, comme je vous en ai déjà informé.
Le reste est du baratin de remplissage qui ne tiendra même pas la route dans le Classement de Changhaï.

candidus

[supprimé] Vous faites bien de rappeler que l'État a abandonné toutes ces compétences au profit de baronnies locales qui n'avaient pas les moyens de s'en occuper.

« Page précédente