marcopolo
Rien de tout cela ne permet une industrialisation ou réindustrialisation. Les pays qui se sont industrialisés l'ont tous fait par le protectionnisme, sous une forme ou une autre (taxes, conglomérats, commande publique, nationalisme, particularisme culturel), pas en ouvrant grand les cuisses. Pays européens autrefois, USA, Chine, Japon, Corée, Inde, ...
Le propre du libre-marché est de concentrer l'activité pour gagner des effets d'échelle. Toute activité délocalisable sera donc concentrée au niveau mondial, à moins d'être protégée. De plus l'industrie attire l'industrie, puisqu'il faut des sous-traitants capables de fournir des biens et services variés, spécialisés, rapidement, et en quantité suffisante.
L'industrie en France conserve ses niches, telles que le luxe ou l'aéronautique, ainsi que tout ce qui n'est pas délocalisable (logistique, btp, meubles). Pour le reste nous aurons beau faire la danse du ventre à des industriels étrangers, nous n'attirerons que des industries assises sur des chaînes de valeurs ordinaires et de petite taille, et donc de faible valeur ajoutée : des peccadilles.
Ce qui manque à la France ? Les volumes, les sous-traitants, la main d’œuvre, la flexibilité, les normes, les coûts, et bientôt l'électricité (pénuries structurelles à venir). Tout ça ne peut être reconstitué que par une action publique incompatible avec l'UE, notamment l'article 2. Le dogme laissez-fairiste du FMI a étouffé les pays en développement, son équivalent européen étouffe le renouvellement de l'économie européenne.
Enfin c'est bien beau cette mode nouvelle de l'industrie, mais elle a été rejetée pour de bonnes raisons, telles que la pollution et la pénibilité. Il convient donc d'abord de se demander quelle industrie et pour quoi faire. Un état stratège commencerait par définir ses besoins, plutôt que de poursuivre des slogans.