Essayons de prendre un peu de hauteur de vue.
Les émeutes que nous connaissons actuellement font suite à de nombreux épisodes de violences que le pays a connus ces derniers temps. Aujourd'hui, ce sont les racailles de banlieue. Mais il y a quelques mois, c'étaient les manifestants contre la réforme des retraites. Encore avant, il y eut les Gilets jaunes, ou les benêts rouges. De façon plus sporadique, mais assez récurrente, on assiste aussi à des manifestations violentes de la part des étudiants, des agriculteurs, des camionneurs, etc. Et quotidiennement, de nombreuses professions sont confrontées à une recrudescence de la violence (pompiers, médecins, maires, professeurs, etc.), des touristes se font détrousser à Paris, et beaucoup d'habitants de quartiers populaires ou même d'ailleurs sont victimes de la délinquance.
Peut-être que je me trompe, mais j'ai l'impression qu'il n'y a pas autant de violences dans les pays voisins. Il y en a, parfois, mais pas aussi fréquentes, pas aussi graves. Ces scènes de violences récurrentes donnent une bien mauvaise image de notre pays à l'étranger. Il faut le souligner, me semble-t-il, même si beaucoup de Français, obnubilés par leurs petits cas personnels respectifs, s'en foutent probablement.
Donc si on dépasse le seul problème des banlieues, on s'aperçoit qu'il y a une violence assez généralisée dans la société française.
Et contrairement à ce qu'on croit, le gouvernement n'est pas dur, puisque la police reçoit, à chaque fois, l'ordre de laisser-faire les plus violents des émeutiers.
Le problème n'est pas nouveau : si on analyse l'histoire du pays au cours des derniers siècles, on s'aperçoit qu'il y a toujours beaucoup de manifestations, de grèves, de révoltes, etc, et ceci quels que soient le contexte économique et le régime politique en place. Mais on dirait que ça s'aggrave. Et cette aggravation accentue l'impression d'une déliquescence généralisée du pays.
Cela pose question quant à notre contrat social, mais que faire concrètement ? :gratte:
Pour rappel, la France est le pays au monde où les prestations sociales sont les plus élevées, où les services publics sont les plus présents (même si on peut discuter de leur organisation et de leur efficacité).
Par exemple, sur les banlieues, le pays a dépensé des dizaines de milliards d'euros. Et quand il y a des services publics, ces racailles les brûlent. De même : les GJ qui manifestaient avaient beau jeu de dénoncer "le système" : ils oubliaient que beaucoup d'entre eux avaient une grosse part de leurs revenus faites de revenus sociaux. Quant aux agriculteurs qui se plaignent, ils oublient qu'ils sont déjà très aidés.
Alors que faire de plus ? De quoi se plaignent-ils, tous ces énervés ? Que veulent-ils de plus ? Encore davantage d'aides ? Qu'on mette un éducateur derrière chaque jeune de banlieue ? Qu'on mette un conseiller en gestion de patrimoine derrière chaque GJ pour lui apprendre à gérer son argent ? Encore davantage d'aides pour les agriculteurs ?
Le point commun à toutes ces violences me semble être la mentalité d'assistés qui anime beaucoup de gens dans notre pays. Les Français, dans leur ensemble, ont un rapport pathologique à l’État. Ils attendent toujours plus de l’État, des pouvoirs publics. Alors quand l’État ne fait pas assez (parce que forcément, il ne peut pas tout faire), cela crée des ressentiments, envers le président, envers les pouvoirs publics en général.
J'en arrive donc à la conclusion que seule une réponse policière permettra de mettre fin à toutes ces violences. Le pays souffre de trop de laxisme. C'est peut-être réducteur, mais je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus.