jack127
Jack, ta question est excellente. Qu’est-ce qui aurait amené un D.ieu, qui en principe aurait été la source, la racine et le créateur de tous les humains, donc de tous les groupes humains et consécutivement de toutes les religions, à choisir un peuple parmi tous ? Et de commencer, et d’entretenir régulièrement avec lui des relations particulières ? Ce qui par essence, comme tu le soulignes à juste raison, ne pouvait que générer des différents à venir entre le peuple « élu » par D.ieu et les autres peuples, non « élus ». Forcément de la castagne à moyen terme. Et pour cela, le Moyen-Orient est particulièrement gâté.
Il n’y a évidemment qu’une seule réponse possible, et incontournable, pour tout esprit logique. Avec la permanence des progrès de la Recherche pure dans tous les domaines, la croyance en un D.ieu créateur et concentrant entre ses mains toutes les vertus ou capacités imaginables, est de plus en plus battue en brèche. Les religions impliquant ce D.ieu, qu’il s’agisse du D.ieu de la cosmogonie des indiens des Four Corners, ou du D.ieu des résidants du Vatican, la croyance des peuples en ces dieux est en train de disparaître. La moitié des gens se réclamant du catholicisme ne se marient plus à l’église, et les trois quarts d’entre eux ne font plus baptiser leurs enfants. Les progrès permanents des Sciences et de la Recherche pure ne peuvent qu’accélérer le processus.
Il y a actuellement des resucés de « religionisme » avec les ultra excités de quelques religions. Les islamistes par exemple, ou les évangélistes d’Amérique du Sud. Mais ce sont des résidus de vieilles croyances de peuples pas encore assez « culturés » pour entrer dans l’ère moderne. Cela n’est qu’un prurit agissant sur les restes de superstitions anciennes. Plus proches du Vaudou que des textes sacrés du christianisme et de l’islamisme.
L’homme, du moins un certain pourcentage des hommes, semble ne pas pouvoir se passer d’irrationnel et de merveilleux. L’on estime (les Finances) qu’il y a eu en 2020 en France, au moins 27 millions de consultations de « guérisseurs » de toutes natures. L’effet de ces « consultations » de guérisseurs, si l’on oublie l’effet psychosomatique éventuel de ces démarches, est de la même eau que les interventions potentielles d’un D.ieu, quel que soit ce D.ieu. C’est le progrès intellectuel des peuples qui a déjà largement commencé à considérer que D.ieu est mort depuis longtemps. La religion est l’opium des Peuples, a dit l’un de nos Grands Anciens. Lentement, mais cela vient, l’homme va finir par se débarrasser des dépouilles de ses dieux. Lorsqu’ils seront vraiment tous morts, les choses se passeront plus calmement sur la planète.
Pour ce qui concerne une certaine forme de prééminence des juifs en qualité de nature de la religion, ou plus simplement de spiritualité, mais beaucoup confondent les deux, elle est parfaitement explicable aux yeux des spécialistes. Après que nos lointains ancêtres aient modifié leur statut d’Hominidés ou d’Australopithèques, pour devenir des Homo Habilis, et ont quitté la Vallée de l’Homo pour se répandre sur la planète, les différentes tribus de ces Habilis sont allées s’installer dans diverses régions de la planète. Et au fil des millions d’années, se sont lentement transformées, remplacées, et plus ou moins mélangées. Et leurs descendants les plus récents ont acquis des caractères, cognitifs et physiologiques, que leurs ancêtres ne possédaient pas lors de leur sortie d’Éthiopie.
Mais chaque groupe, chaque peuple, s’est développé avec des résultats différents selon les régions de monde et les conditions d’existence qui leur étaient imposées par la nature, dans le pays où ils étaient arrivés. Ils sont, sur le plan général et à l’échelle d’un peuple, devenus plus grands ou plus petits ; plus fins ou plus dodus ; plus industrieux ou plus « flemmards » ; plus blonds ou plus bruns ; avec une capacité pulmonaire différente selon l’altitude ; avec une propension différentes à s’intéresser à une science ou une technique plutôt qu’à une autre. Avec donc par obligation ou intérêt personnel, une orientation cognitive vers des sciences ou des observations de la nature qui sont différentes.
Les lointains ancêtres des Vikings, les grands danois blancs aux cheveux blonds, étaient les mêmes que ceux des habitants des Iles Tonga, petits et râblés. Les individus issus de leurs hordes d’origine étaient les mêmes pour tout le monde avant leur dispersion. Ils se sont simplement modifiés lentement, en fonction des conditions de vie qui leur étaient imposées par les circonstances, la nature et la sélection plus ou mois naturelle.
De même, leur développement cognitif à été généré par les mêmes facteurs qui ont façonné leur taille ou leurs capacités à la course à pied. Certains ont vu leur cerveau se perfectionner davantage ou moins vite ou lentement qu’un autre groupe. Et cela est évidemment valable pour toutes les cogitations issues de leurs cerveaux respectifs.
Les modifications évoquées là se sont passées sur en gros trois millions d’années. Ce qui ne nous rajeuni pas. Mais les fruits des travaux intellectuels des hommes modernes datent seulement d’après le début du Néolithique, et a été généré par l’arrivée de ce Néolithique. En gros, dix mille ans. La moitié pour la France.
C’est pour ces raisons que les peuples, les groupes ethniques, les individus, ont élaboré des constructions intellectuelles, et des philosophies, qui sont propres à chacun de ces groupes. Et il en est de même pour les religions. Et ensuite, les gènes mémoires et la biologie ont fait le reste.
Chaque groupe ethnique a créé, généré, élaboré ses propres croyances, ses rites, et à fortiori ses religions.
Tu écris : - « Je voulais réouvrir une parenthèse sur la religion juive que vous semblez placer au-dessus des autres ».
En fait je ne la place pas « au-dessus » des autres. Je la place à part. En compendium ici, il y a deux sortes de religions. Les religions dont la doctrine est en réalité un ensemble de constatations de ce que devrait être la manière de vivre sa vie au mieux, vis-à-vis de soi-même, vis-à-vis des autres et vis-à-vis de ce que la morale conseillerait de faire. Sans l’attente d’un paradis fantasmé ou d’un enfer qui l’est tout autant.
Et il y a les religions révélées. C’est-à-dire qu’un jour, un individu « inspiré », inspiré signifiant ici non pas inspiré par qui que soit, mais sous l’effet de sa propre imagination, de son propre raisonnement, sans aucune intervention d’un « être » quelconque, d’un D.ieu ou de qui que ce soit, a eu une illumination. Il a dit aux autres membres de sa collectivité humaine :
- « Il y a un D.ieu qui est le créateur du monde, de la terre, de tout et même du reste, et tous les hommes lui doivent une obéissance absolue. Mais comme il n’est pas possible qu’il intervienne lui-même auprès de chacun d’entre nous, il m’a désigné, moi, pour être son porte-parole. Son représentant. Donc vous allez m’obéir comme vous le feriez si j’étais D.ieu. Parce Que je suis le représentant exclusif de D.ieu sur la terre.
Il n’a pas osé dire : « D.ieu c’est moi ». Mais cela a marché. Les religions révélées étaient sur les rails. Les juifs d’abord, ce qui est logique. Les chrétiens ensuite, une fort belle arnaque, la plus belle du genre, qui a parfaitement marché. Et enfin l’Islam. Qui est une religion cruelle, mais folklorique. Mais, comme tout en ce bas monde, elles ont évolué. Et l’on en arrive à la question que tu poses. Et donc à la réponse, laquelle définit exactement ce qu’est l’esprit de l’Homme :
- « Pourquoi D.ieu aurait-il choisi un peuple plutôt qu’un autre ?
Et en l’occurrence, pourquoi avoir choisi les juifs ?
Peut-être très simplement parce que le judaïsme est précisément conçu, depuis bien avant ses origines officielles, comme pouvant être une religion sans D.ieu. Et parce qu’elle donne réellement à son peuple des caractéristiques cognitives particulières. Lesquelles particularités sont les principales capacités qui meuvent la vie des êtres humains. Ces capacités ne sont pas un cadeau d’un D.ieu qui n’existe pas. Elles sont multifactorielles, et la conséquence de nombreuses successions de hasards et de nécessités. Et de ce que le cerveau humain est devenu au fil du temps.